Kaku: Ancient Seal
4.1
Kaku: Ancient Seal

Jeu de Bingobell (2024PC)

Le monde du jeu indépendant passe dans une nouvelle ère depuis quelques années. Beaucoup, comme moi, étaient tombé en amour pour cette industrie surtout par ce vent d'originalité. On réinvente du gameplay et on cherche à proposer des expériences plus originales que les AAA.

Puis, sans que j'en soit déçu pour autant, certain ont simplement voulu faire renaitre certaines expériences et je pense que Kaku est de ceux là.

Je pense qu'il y a des vibe de Vexx et autres plateformer d'action de l'époque Ps2-Gamecube en y rajoutant le sacrosaint Open world!

Vous voyez déjà peut être les problèmes pointer le bout de leurs nez, à ce stade?...


J'ai peur d'être désagréable et ce n'est pas ce que je recherche. J'imagine bien une petite équipe qui a voulu pousser les curseurs très loin, sans avoir trop les bases et qui a fini par nous faire un jeu d'étudiant bien trop long et confus.

Je crois que rarement un jeu m’a autant frustré alors que, paradoxalement, il semblait tout faire pour me séduire sur le papier. C’est d’ailleurs ce qui me rend l’expérience d’autant plus amère. Parce que dans les grandes lignes, on est face à un projet qui, visuellement, a une identité. Un vrai effort artistique, une volonté de proposer un monde aux couleurs vives, aux environnements variés, et à la patte presque chaleureuse par moments. Mais derrière la façade, on se rend vite compte que rien ne suit.


Le système de combat ? Un vrai calvaire.

Je ne suis pas du genre à attendre du Devil May Cry à chaque action-RPG, mais encore faut-il que le minimum syndical tienne debout. Ici, c’est mou, c’est rigide, les esquives sortent n’importe comment, le blocage semble plus symbolique qu’efficace, et je ne parle même pas de l’impact des coups. Heureusement les hitbox ennemies sont tout aussi imprécises que les nôtres, ce qui donne parfois un semblant de compensation involontaire. Il n’y a rien de grisant dans les affrontements, aucun frisson, aucun plaisir. Tu tapes, tu tapes encore, et tu espères que ça passe, en soupirant.


Mais ça aurait pu passer, à la limite, si le jeu ne s’était pas mis en tête d’être un millefeuille de systèmes bancals. Craft, cuisine, gestion d’équipement, amélioration de compétences, collecte de ressources à la pelle… mais sans jamais que ces mécaniques ne soient réellement creusées. Juste une couche en plus pour alourdir l’expérience.

Tu veux améliorer ton arme ?

Parfait, va donc farmer du cristal. Tu veux crafter une balle pour passer un méchant mur bloque ta progression ? Ah ben va cuisiner. Encore. Et encore. Jusqu’à l’écoeurement. Et au passage, bravo à la décision lunaire de mettre la touche “ramasser” sur la même commande que “courir”, histoire de t’assurer quelques minutes de crispation gratuite par session.


Les mondes, eux, sont grands. Trop grands. Et surtout, désespérément creux. Un bel emballage, mais un contenu qui sonne creux, vide, recyclé. Tu avances, tu ramasses trois bidules, tu tombes sur un ennemi perdu là par hasard, puis tu continues dans une boucle de rien. Rien ne te pousse à explorer, rien ne te récompense réellement. Et cerise sur le gâteau... Ton personnage peut glisser sur des cailloux, tomber dans le vide, ou se coincer dans un élément du décor. Une navigation douloureuse, renforcée par une physique capricieuse qui frôle parfois l’absurde.

Quel délice de simplement rater des doubles sauts... Oui, on est à ce niveau là d'imprécision et je vais m'en souvenir longtemps!


Quant au scénario… il est aussi plat que les plaines du jeu. Aucun twist, aucune tension dramatique, une mise en scène sommaire et des grognements à la place de dialogues. Alors oui, au début, ça m’a rappelé des jeux d’époque, presque mignon. Mais au bout de quelques heures, ça devient insupportable. T’as juste envie qu’on t’épargne, alors merci pour l'option qui nous permet de passer ces cut scène animé de la manière la plus rigide qui soit!


Et je passe rapidement sur les bugs, les ralentissements, les transitions bâclées entre gameplay et cinématiques… Ce n’est pas une catastrophe technique, mais ça reste bourré d’aspérités qui ruinent le peu de plaisir qu’on essaie de garder.

Ce qui est symptomatique des projets d'étudiants, qui sont justement là pour être des premiers essaient et pas des expériences en open world sur plusieurs heures!


Alors oui, c’est dommage. Oui, y’a de l’intention, oui, y’a une recherche artistique qui transpire à travers certains environnements, certaines ambiances. Mais bon sang, qu’est-ce que c’est lourd à jouer.

Kaku: Ancient Seal m’a fait l’effet d’un projet qui a voulu être trop de choses à la fois, sans avoir les épaules pour les porter. Résultat ? Une aventure pénible, décousue, qui aurait sans doute gagné à être allégée, recentrée, peaufinée. Là, c’est juste un RPG de plus, paumé dans son ambition, qui m’aura surtout laissé un goût de gâchis.

KumaCreep
2
Écrit par

Créée

le 24 avr. 2025

Critique lue 15 fois

KumaCreep

Écrit par

Critique lue 15 fois

Du même critique

Gintama
KumaCreep
9

See You Space Samurai

J'ai entendu la sortie du derniers chapitre pour pouvoir enfin partager tous l'amour que je porte à cette série. Gintama, que j'ai dans un premier temps connu fin 2006 avec son adaptation animé, que...

le 1 sept. 2019

15 j'aime

Regular Show
KumaCreep
10

Mordecai et Rigby, mes potes...

Y'a un truc que je trouve insupportable chez les gens de SensCritique... Je consomme beaucoup de produit culturel, donc je passe beaucoup de temps sur ce site et je lis aussi beaucoup de critique...

le 19 oct. 2018

12 j'aime

3

Ōkami HD
KumaCreep
3

Le saint Okami ne m'aura pas conquit

J’ai pas tenu bien longtemps… Seulement 5h… Puis voici l’éternelle question, ais-je le droit de donner un avis car j’ai fait le choix de ne pas perdre encore 35h sur ce jeu? Je suis vraiment désolé,...

le 3 juin 2020

12 j'aime

7