Katana Zero
7.6
Katana Zero

Jeu de Askiisoft et Devolver Digital (2019Nintendo Switch)

Je détestais les “die & retry”, j’ai changé d’avis.

Je déteste les jeux d’action très difficiles (type “die & retry”), et l’esthétique 80’s en pixel-art fluo/néon — tellement surexploitée — me sort par les trous de nez…
Bref, si au départ j’étais curieux, je n’étais a priori absolument pas intéressé par “Katana Zero”.


Et pourtant !
Je me suis laissé tenté par sa promesse de jeu “meta” : le pouvoir du personnage principal est de remonter le temps (ce qui est cohérent vis-à-vis des morts répétées / retours en arrière), et des séquences de dialogues à choix multiples scénarisés, très calmes, ponctuent les scènes d’action ultra-speed (jusqu’à devenir très importantes et questionner le sens des actions du joueur : pourquoi tous ces actes violents ?).
Les répétitions, vues comme autant de rembobinages de VHS, sont justifiées par l’existence cassettes — qui permettent de sélectionner chaque niveau en les insérant dans un magnétoscope.
Malheureusement, le scénario est peu original (voire même très cliché "Metal Gear")


— à base de soldats modifiés désormais dépendants à leur drogue militaire, enfants de la guerre, violence et mafia du ghetto, visions cauchemardesques et destins extraordinaires…


Et pourtant !
Si l’univers du jeu ne me séduit toujours pas, ses animations sont extrêmement soignées et sa direction artistique fait preuve d’une grande cohérence visuelle, d’un dynamisme jouissif qui colle parfaitement avec son gameplay frénétique.
Sa grande difficulté dans l’action et les échecs répétés qu’elle induit sont contrebalancées par leur cohérence vis-à-vis du scénario : en effet, le personnage principal doit, à l’aide de son pouvoir, imaginer les actions qu’il s’apprête à réaliser (afin de savoir s’il va mourir ou survivre) et donc tout planifier à l'avance : lorsque les enchaînements ne fonctionnent pas, on meurt et on a immédiatement envie de recommencer afin de modifier telle ou telle partie du cheminement, en affinant et améliorant une “chorégraphie” parfaite — et ainsi résoudre chaque tableau comme autant de puzzles d’un jeu d’énigme.


Une sorte de “grâce” du mouvement nous rend à la fois acteur et spectateur lorsque les scènes d'actions s’enchaînent avec succès, donnant l’envie jubilatoire de progresser et de faire avancer cette histoire alambiquée comme un bon "nanar" grâce à nos actions… toujours avec panache !

quentinvijoux
8
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le 7 mai 2019

Critique lue 293 fois

Quentin Bijoux

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