Dès ses premières secondes il ne fait aucun mystère de ses intentions. à savoir, te replonger dans les années 90, t’évoquer ce que Donkey Kong Country te faisait ressentir à l’époque, et t’inviter à faire chauffer les pouces sur une série de niveaux bien calibrés, exigeants, pleins de charme et de petites idées familières.
Là-dessus, on ne va pas se mentir, le contrat est rempli! Mais est-ce que ça va suffire?
Il y a quelque chose d’immédiatement chaleureux dans Kaze. Ce n’est pas juste le pixel art léché ou les musiques qui sentent bon la cartouche Super Nintendo, c’est cette manière de tout imbriquer avec amour. L’animation est ultra fluide, les arrières-plans respirent, les masques changent vraiment la donne, et les sensations manette en main sont d’une propreté rare. C’est carré, c’est solide, c’est pensé avec une affection palpable pour une époque qu’on n’a pas envie d’oublier.
Mais attention... Sous ses airs de jeu doudou se cache un vrai petit challenge. Kaze n’est pas là pour te caresser dans le sens du pixel. Le level design sait se montrer retors, les timings sont parfois serrés, et certains passages, notamment ceux avec les masques, demandent un vrai apprentissage. Parfois un poil injuste, car ça peu manquer de polish, mais on sent que les développeurs voulaient éviter l’écueil du jeu trop facile par nostalgie. C’est un hommage, oui, mais avec du mordant.
D’ailleurs, ces masques, parlons-en. C’est probablement l’idée qui aurait fait que Kaze ne sombre pas dans la simple copie. Chaque masque transforme l’expérience, comme les animaux de DK, l’aigle te fait voler en évitant des obstacles dans les airs, le requin t’oblige à nager en vitesse dans des couloirs truffés de dangers, le tigre permet de grimper aux murs façon Ninja Gaiden, et le lézard t’embarque dans des courses-poursuites où chaque saut est une pulsation cardiaque. Ça apporte un vrai vent de fraîcheur et de variété, même si certains niveaux associés sont clairement là pour te tester et te faire recommencer vingt fois...
Ce qui est quand même dommage, puisque c'est dans ces moments ou aurait eu envi d'un sentiment de puissance et les développeurs ont choisit ces passages pour corser encore plus le jeu... Ce n'est pas une mauvaise idée, mais je note que le choix reste curieux.
C’est aussi peut-être là que le bât blesse. À trop vouloir rendre hommage au die & retry d’époque, Kaze finit par frustrer là où il pourrait séduire. Certains niveaux secrets ou passages bonus frôlent l’énervement inutile. Il y a des pics de difficulté mal dosés, et parfois, ça casse un peu le rythme d’une aventure globalement très fluide.
J’ai souvent eu ce sentiment... C’est super bien foutu, mais ça manque d’un tout petit twist moderne pour me surprendre plus profondément.
Entre 8 à 10h c'est correct pour ce type de jeu. Les collectibles sont sympas à chasser, mais ça reste accessoire, et une fois le jeu fini, je ne me suis pas senti happé par une envie irrépressible d’y replonger. Comme une très bonne sucrerie qu’on savoure à fond, mais qu’on digère un peu vite.
Malgré tout, difficile de ne pas le recommander. Il y a une sincérité rare dans Kaze and the Wild Masks, une maîtrise dans l’hommage, une vraie envie de faire plaisir au joueur sans le prendre pour un idiot. C’est le genre de jeu qui ne change pas la donne, car trop coincé dans son inspiration, mais qui te rappelle pourquoi tu as aimé les jeux de plateforme à l’époque. Et parfois, ça suffit.