Kena, la beauté sans l’émotion

Ce jeu relativement court (15h environ) sort des mains du studio Ember Lab.

C'est un jeu assez moyen sur plein d'aspects.

Déjà, les déplacements du personnage sont assez rigides. Que ce soit la course, les sauts ou les simples mouvements, le tout manque de fluidité. Et des sauts, il y en a beaucoup à gérer… Les combats, mécaniques pourtant centrales du jeu, souffrent du même problème, surtout au corps à corps. Le jeu devient tout de même plus agréable dès l’obtention de l’arc, vers le premier quart du jeu : à partir de là, les affrontements gagnent en dynamisme et deviennent plus faciles. Trop faciles, même, une fois l’arbre de compétences pleinement débloqué.

Le rythme de jeu est identique tout au long du jeu : vous aurez trois personnages (masques) à aider, et pour chaque personnage il faudra trouver trois reliques. Voilà, c'est globalement tout le jeu. J'ai failli abandonner à la fin du premier arc, qui était long et répétitif. La suite l'est aussi, répétitive, mais la mécanique du deuxième arc était surprenamment amusante, j'ai retrouvé un regain d'intérêt pour le jeu dans la deuxième zone qui est (heureusement) la plus longue du jeu. Le troisième arc est très répétitif aussi, mais plus court que les deux précédents, ça n'a donc pas été un frein pour finir le jeu.

Là où le bât blesse vraiment, c’est au niveau de l’histoire et des personnages. À part un bref flashback empli de clichés, on ne sait rien du personnage principal. Cela n’aurait pas été gênant si le jeu n’essayait pas de se présenter comme un jeu à scénario. C’est d’autant plus frustrant que certains passages auraient pu être très émouvants, mais on en voit trop peu pour ressentir un véritable attachement. Je passe sur la morale écolo-réac : elle ne m’aurait pas dérangé si le reste avait tenu debout. Le jeu en montre à la fois trop et pas assez : soit il assume d’être une aventure sans grande histoire et peaufine le gameplay, soit il va franchement au bout de sa narration et nous offre de quoi s’impliquer émotionnellement.

Enfin, le jeu offre peu de "récompense" à l'exploration. Les pièces qu’on récolte servent uniquement à acheter des chapeaux (certes mignons) pour les Rots, ces petites créatures qu’on collectionne tout au long du jeu. J’en avais tellement à la fin que ça n’avait plus aucun intérêt, d’autant que les chapeaux coûtent peu cher et que les Rots ne les portent même pas dans les cinématiques ! Niveau utilité on a vu mieux. Les différents bonus à trouver (souvenirs, courriers d’esprits, etc.) apportent très peu au lore. C’est frustrant, car on sent les développeurs avaient crée toute une jolie mythologie très japonisante, mais dont on ne fait qu’entrevoir la surface.

Malgré tout, le jeu conserve un vrai charme sur le plan visuel : les environnements et les cinématiques sont superbes, et les animations impeccables. Le deuxième acte m’a permis de prendre du plaisir malgré les défauts, mais cela ne suffit pas à effacer la sensation globale d’un jeu beau mais bancal.

Plutôt moyen, donc.