On a tous un jeu de notre enfance qui nous a marqué au fer rouge, ce jeu que l'on défendrait envers et contre tous, ce jeu tellement empreint de nostalgie qu'il en prend une dimension presque sacrée.
Pour ma part, ce jeu est King's Quest : Mask of Eternity.


Lorsque je l'ai découvert il y a 20 ans, il s'agissait alors de mon tout premier jeu en 3D, quasiment de mon tout premier jeu tout court d'ailleurs. Je m'étais pris une sacrée claque à l'époque et il m'avait marqué de façon indélébile.
Hélas, au fil du temps et de la modernisation des OS, le soft était devenu incompatible, ne me laissant plus que ma nostalgie pour entretenir l'image sacrée que j'en avais.
Mais récemment, grâce à GOG, j'ai enfin eu l'occasion de m'y replonger.
Alors, qu'en est-il aujourd'hui ? A-t-il su résister à l'épreuve du temps ? À quel point est-il éloigné de l'image que je gardais de lui ?
Voyons ça tout de suite.


Qu'est ce donc que King's Quest ?
Les différents épisodes de cette licence sont une série de jeux d'aventure développés par Sierra On-Line, cofondée par Roberta Williams, notamment connue pour la création de Mystery House, le tout premier jeu d'aventure graphique. Généralement considérés comme des point&click, les premiers opus se jouaient cependant au clavier, à l'aide de mots-clefs. Ce n'est qu'un peu plus tard qu'ils eurent droit à des remakes se contrôlant à la souris.
On suit au fil des jeux les aventures de la famille du Roi Graham, en commençant par son ascension au trône puis en découvrant le destin des différents membres de sa famille au cours d'aventures à l'ambiance féérique.
Ensuite est arrivé le 8e opus de la série, King's Quest : Mask of Eternity et, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il s'est largement démarqué de ses prédécesseurs.
En effet, en plus d'être devenu un action-RPG en 3D, avec une ambiance très sombre, on n'y suit plus les aventures de la famille royale mais de Connor, un simple roturier. Autant de choix ayant fait grincer bien des dents chez les puristes qui ont vu là un affront à la série.
Pourtant, on pouvait y voir une volonté de renouveau, profitant d'un gameplay neuf et d'une nouvelle technologie, cet opus étant le précurseur des jeux d'Aventure en 3D. En effet, on peut malgré tout y retrouver des similitudes avec le premier, comme le fait d'incarner un personnage "lambda" au début de l'aventure, venant au secours du roi, pour finir avec une grande renommée, ou encore l'absence de numéro présent dans le titre du jeu.
L'aventure s'était hélas arrêtée là, avant de reprendre, des années plus tard, mais ça c'est une autre histoire !


Plongeons au cœur de l'Aventure.
Le jeu nous place donc dans la peau de Connor, humble villageois du royaume de Daventry, qui ne se doutait pas du caprice du destin qui allait le frapper. En effet, loin, très loin de là, le Mal personnifié s'apprêtait à commettre la pire des infamies. Alors que sa chère et tendre venait lui parler de tout (et surtout de rien), une tempête glacée se leva brusquement, les cieux s'obscurcirent, les arbres moururent et un éclat doré tomba du ciel pour s'écraser brutalement à ses pieds. À peine l'avait-il ramassé que l'élue de son cœur fut frappée d'une terrible fatalité : elle fut pétrifiée, marquant à jamais sur son visage la terreur qui l’étreignait. Un destin tragique partagé par tous les habitants de Daventry, comme notre héros s'en rendrait compte bien vite.
Le Masque d’Éternité brisé, le monde entier se retrouvait alors plongé dans le plus absolu des chaos.
Connor se mit donc en route, jurant de mettre tout en œuvre pour les délivrer de l'horrible maléfice qui les accablait.


C'est donc ainsi que commence cette aventure. Notre héros n'est pas bien impressionnant et la moindre créature démoniaque qu'il croisera pourra aisément le tuer, si il n'y prend pas garde.


Profitons-en pour aborder directement la question du gameplay. Ce dernier étant rigide les déplacements de Connor peuvent être durs à appréhender tant qu'on ne l'a pas pratiqué un minimum. Deux styles de jeu s'offrent à nous : celui par défaut est à la 3e personne, pour une meilleure visibilité de l'environnement, si on préfère assurer ses arrières, ou pour être sûr de savoir où l'on met les pieds. On peut cependant lui préférer le gameplay à la 1ere personne pour un côté plus immersif et afin de faire preuve de plus de précisions durant les combats. On peut passer de l'un à l'autre de ces modes à tout moment du jeu.
Bien qu'étant un action-RPG, ce jeu ne renie pas complètement ses origines. En effet on est en mesure de cliquer un peu partout sur l'écran pour ramasser des objets, ou les utiliser depuis notre inventaire pour résoudre des énigmes en les posant à divers endroits. La portée de notre personnage est donc assez conséquente, dans le but de rester fidèle à ce concept.
Les énigmes quant à elle sont généralement assez simples, mais néanmoins agréables, et certaines sont même suffisamment retorses pour nous imposer un vrai moment de réflexion, avec une réelle satisfaction à la clé lorsque le déclic se fait.


Si le premier monde que l'on traverse est le Royaume de Daventry, il est bien loin d'être le seul ! Après avoir rencontré un sorcier à moitié figé nous expliquant la destruction du Masque en 5 morceaux, ce dernier nous investira de la quête de sa reconstruction. Nous traverserons alors de très nombreux mondes divers et variés possédant tous leur propre identité visuelle et sonore.
Car si il y a bien une chose que l'on peut reconnaitre à ce jeu, c'est son travail sur les ambiances des mondes. Du Royaume de Daventry avec son ciel sombre, son vent glacial et ses habitants pétrifiés, aux Terres Célestes, lieux sacrés et chatoyants où était gardé le Masque, en passant par le Royaume des morts, terres labyrinthiques désolées, remplies de pièges et de squelettes agressifs, les Terres de Feu, avec ses fleuves de laves qui nous transformeront en cendres dès le moindre contact, et bien d'autres encore, tout est fait pour nous faire voyager constamment.


Alors, est-ce qu'aujourd'hui encore ce jeu a su me transporter ?
Je dois admettre que les premiers instants furent assez difficiles. Si les graphismes étaient plus qu'honorables à l'époque, il faut reconnaître que le temps ne leur a pas fait de cadeau. Cependant, à mesure que je progressais la magie opérait peu à peu à nouveau. Certes une part doit effectivement être mise sur le compte de la nostalgie mais il serait injuste de croire que la totalité de mon expérience fut portée par elle. L'Univers de ce jeu est passionnant et ne demande qu'à être découvert de fond en comble.


Donc oui, pour moi cette redécouverte fut plus que concluante. Malgré le temps qui passe et les inévitables dégâts que celui-ci cause à notre perception, nos standards ayant évolué, il est indéniable que ce jeu a beaucoup à offrir à quiconque acceptant de fournir l'effort nécessaire.

Eredhion
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le 12 déc. 2018

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