Les liens de la mémoire

Je suis actuellement dans une phase où je relance tout les Kingdom Hearts dans leur ordre chronologique. Ainsi, j'ai refait Birth by Sleep, KH premier du nom, et a l'instant même, mis un point final a Chain of Memories. J'enchainerai évidemment sur les autres opus (En attendant la sortie de Octopath Traveler II Can't wait to it), mais si j'ai décidé de m'arrêter sur celui ci pour en faire une critique, c'est parce que, étant l'un des seul opus dont je n'avais aucun souvenir (Pour cause, il est sorti au début des années 2000 et je n'y avais jamais rejouer depuis), assez cocasse quand le coeur même du scénario est la mémoire. Et en le redécouvrant, j'ai été vraiment très agréablement surpris.

Kingdom Hearts est la saga qui a fait naitre le terme Nomuramude, tellement elle est incompréhensible et perdu dans les méandre d'un scénario presque inextricable. Néanmoins, Chain of Memories étant le second opus a être sorti, il y avait, a l'époque, encore de la cohérence, et ce n'est pas celui ci qui nous fera mentir.

Avant de m'attarder sur le scénario, je vais prendre un petit temps sur le système de jeu qui est, a mon avis, une franche réussite, malgré deux trois "bizarreries".

Le système de jeu entier, en combat comme en exploration, repose sur des cartes. Chaque carte dispose d'une valeur. Ainsi, l'exploration nous fait entrer dans des pièces créées de toute... pièces, moui, pas moyen d'éviter la répétition (En fait si, mais j'trouve ça rigolo), en usant de nos cartes, nous permettant, dans une certaine mesure, de choisir le contenu de la salle. On peut donc, si on le souhaite, et si on est un peu veinard, tracer tout un étage en ne plaçant que des salles vierges de sans coeur, ou à l'inverse, en faire un vrai nid a monstre pour se battre comme un damné afin de glaner points d'expérience et de mog. Les mogs tiennent des boutique, accessible en créant des salles mog, qui nous permettront d'acheter de quoi renforcer notre jeu. Toute personne aimant le deck building sera conquise par ce jeu.

En combat, cela revêt un fonctionnement différent. L'on combattra a partir de notre deck, que l'on assemble et range de la manière de notre choix. La valeur des cartes est a apposé aux valeurs des cartes ennemis. Si un ennemi utilise une carte plus forte que la votre, il brisera votre carte, et votre action avec. Mais le procédé fonctionne dans l'autre sens. Les cartes de valeur 0 ont la particularité d'être la plus faible si on l'utilise de manière offensive, en attaquant le premier, et d'être brisé par n'importe quelle valeur, mais d'être la plus forte brisant n'importe quelle valeur si on l'utilise défensivement, brisant également les "tours" qui consiste a combiner trois cartes dont les valeurs se combinent pour effectuer une action unique puissante.

De là vient la bizarrerie de ce système de jeu. Car, si contre les trash mob, n'utilisant aucun tour et des cartes tournant entre des valeurs 2 et 8, un jeu blindé de cartes 9 et du bourrinage suffit pour marteler et sortir victorieux, les combat de boss sont pour le moins contre intuitif et nous font travailler la patience. En effet, un savant mélange de 9 (Ou en fait, de 7, pour pouvoir spammer le tour Aquilon) et de 0 sera nécessaire, afin d'attendre patiemment que les adversaires nous sortent leur plus gros tour pour simplement les briser avec une carte 0 et contre attaquer violemment avec un tour de notre cru.

Le jeu présente donc un certain niveau de difficulté, a tout le moins comparé aux autres opus de la licence où un niveau élevé, un bon équipement et du bourrinage faisait souvent l'affaire (Je parle là en mode normal évidemment, pas en difficulté sado maso) .

Néanmoins, le jeu devient assez vite redondant, que ce soit l'exploration comme les combats, et la sagesse veut donc de le faire en de nombreuses petites sessions de jeu plutot qu'en jouant deux jours comme un âne (Et comme j'ai l'habitude de faire). Ce point n'est cependant pas vraiment a reprocher, car il venait surtout des limitations de l'engin sur lequel il était sorti originellement. La GBA aurai eu du mal a faire tourner un vrai KH.

Verdict, je mettrai un 7/10 a ce système, car il reste grisant, et la victoire contre certains boss, qui était une vraie guerre des nerfs, mettant la patience a rude épreuve (J'entends par là par le fait de devoir temporiser les combats, pas a cause de la difficulté), offre un vrai sentiment d'accomplissement.

Venons en au scénario.

L'histoire prends place a la seconde même de la fin du premier jeu. Alors que nos trois compères sont sur les routes afin de trouver Riku et le Roi Mickey, un étrange individu tout de noir vêtu fait son apparition, et les attire dans un manoir des plus singuliers en leur promettant qu'il y trouverai tout ce qu'ils avaient perdu. D'aucun dirai que suivre ainsi un inconnu, qui plus manifestement venu des ténèbres n'est pas très logique, mais nous parlons ici des héros les plus naïf de l'histoire, donc ça se tient.

Dès leur premiers pas dans le manoir, nos héros constatent des phénomènes étranges. Alors qu'ils entrent dans une pièce, les voila dans la ville de Traverse, croisant leur anciens amis qui ne les reconnaissent même pas, ne se souvenant pas d'eux. Cela ne les empêchera pas de progresser dans le chateau, et de constater que petit a petit, c'est eux même qui perdent la mémoire. Jusqu'au moment où, alors que ses souvenirs s'efface, un souvenir ressurgi en Sora, celui d'une seconde fille qui jouait avec lui, Riku et Kairi dans leur enfance. Mais, ne parvenant pas à se souvenir de son nom, il obtient la conviction que s'il s'aventure plus avant dans cet étrange labyrinthe, perdant d'autre souvenir, il parviendra a s'en souvenir intégralement. Et il avait raison. Son nom lui revient. Naminé. Mais ce faisant, il ne réalise pas qu'il a totalement oublié Kairi, et seule Naminé, dont il avait n'avait pas connaissance quelques heures plus tôt, va compter a ses yeux. Il ira même jusqu'a affronter Riku (Ou plutot, celui qu'il pense être Riku.) pour défendre Naminé.

Mais c'est alors qu'il apprends la vérité de la bouche d'Axel. Sa mémoire à été manipulé, par des membres dissidents de l'Organisation XIII, espérant ainsi obtenir le pouvoir de la keyblade sous leur coupe, en faisant de Sora un gentil soldat bien dressé. Mais la trahison d'Axel fait échouer leur plan, et ils n'ont d'autre choix que d'éliminer Sora, c'est ainsi que l'on affrontera les deux instigateurs de ce mouvement séparatiste, Larxene et Marluxia.

L'histoire est donc touchante car Naminé, qui n'existe pas réellement dans la mémoire de Sora, va creer une véritable affection pour lui, et, à la fin, lui rendre sa mémoire signifie s'effacer elle même. Naminé partage le destin tragique de Roxas en réalité (Très developpé dans 358/2 days, et une histoire très belle et émouvante aussi), qui est de devoir s'effacer au profit de "l'original". Je trouve que l'on ressent vraiment sa peine quand elle offre a Sora deux choix, retrouver sa mémoire ou vivre avec celle ci, et qu'il choisit la première option. On a vite de la peine pour cette pauvre petite.

Pour ne rien enlever, le cast d'antagoniste est réussi. Qu'il s'agisse de Marluxia, manipulateur, stratège, avec une voix doucereuse, de Larxene, cruelle, moqueuse et violente (En fait, je vais être honnête, j'ai adoré Larxene, qui est, sur certains points, assez similaire a Magilou de Tales of Berseria, qui est tout simplement mon perso de fiction favori. En plus, Larxene jouit d'un super doublage, à l'instar de Magilou.) ou Vexen, glacial et terrifiant. Pour fignoler le tout, on a Axel, qui est entre deux camps, et qui est, depuis toujours, le personnage le plus réussi de la saga KH.

Tout ça pour dire que cet opus, en plus d'être cohérent, de bien faire le lien entre le un et le deux, est aussi touchant, prenant et abordant le sujet de la mémoire avec délicatesse, et même une certaine intelligence, ce qui est plutôt rare dans la saga, qui se résume généralement a des choses manichéennes et au pouvoir de l'amour.

Cet opus rejoint donc le panthéon de la saga au coté de 358/2 days, en terme narratif et scénaristique. (Mais seulement dans ces domaines là, car soyons honnête cinq minutes, si nous aimons tous la saga et notamment les opus canoniques, c'est essentiellement car le gameplay est jouissif, et que c'est le pied de tataner les méchants de Disney ou de team up avec Raiponce.)