Kirby : Remake in Dream Land

L’une des plus charmantes icônes de l’univers Nintendo, Kirby, est une création de Masahiro Sakurai au sein du studio Hal Labatory. La petite boule rose fait sa première apparition dans Kirby Dream’s Land (ou Kirby of the Stars au Japon) sur Game Boy en 1992.

Kirby peut alors sauter, courir, voler indéfiniment en avalant de l’air et aspirer les ennemis soit pour les « avaler » soit pour les utiliser comme projectiles. Il s’agit des bases de la série, mais il en manque encore une, la capacité de Kirby à absorber les pouvoirs de ses ennemis et qui apparaît avec Kirby’s Adventure.

Ce jeu sort sur NES entre la fin de 1992 (pour le Japon) et de 1993 (pour l’Europe). Sorti en fin de vie de la console, le jeu est une prouesse technique, incluant une pile de sauvegarde, et sa qualité en fait l’un des jeux Kirby les plus appréciés. En plus de la possibilité d’utiliser les capacités des ennemis, le jeu introduit pour la première fois la Nemesis de Kirby, l’énigmatique Meta Knight. Il a été réedité sur les catalogues en ligne des consoles Nintendo et fait partie des jeux compris dans la Nintendo Mini.

En mars 2001, la nouvelle console portable de Nintendo, la Game Boy Advance, sort sur l’archipel japonais. Les jeux édités par Nintendo se composent de jeux originaux (Kuru Kururin), de suites (F-Zero Maximum Velocity) mais aussi de portages. Alors que le petit père Mario a vu ses aventures sur 16 bits converties, Nintendo ne mise pas sur les aventures 16 bits de Kirby, Kirby Super Star, et Kirby’s Dream Land 3, pourtant fort honorables, et demande à Hal Labatory de fournir un remake du vénérable Kirby’s Adventure.

Hoshi no Kirby : Yume no Izumi Deluxe sort au Japon en octobre 2002, soit, à un mois près, 10 ans après l’original. Aux États-Unis, le jeu sort en décembre, tandis que l’Europe devra, une fois de plus, attendre avant qu’il ne sorte enfin en septembre 2003. Au Japon, le jeu s’est vendu à près de 760 000 unités entre 2002 et 2003, un joli petit succès amplement mérité pour un remake très efficace.

Le Roi Dadidou s’est emparé de la Star Road qui se trouvait dans la Fontaine des rêves et l’a divisé en 6 morceaux qu’il a confié à ses alliés parmi les sept mondes que contient le jeu. Sans la Star Road, les habitants de Dream Land ne peuvent plus dormir ! Heureusement, Kirby, rond comme un ballon, rose comme un flamand, est là.

La structure du jeu n’a guère changé de l’original au remake. Il y a toujours sept niveaux, divisés en plusieurs mondes, dont on passe de l’un à l’autre sur une carte. A moins que l’on préfère affronter un ancien sous-boss, acquérir un pouvoir dans une galerie spéciale ou jouer à un mini-jeu? Au nombre de trois, tout comme l’original, ils sont néanmoins très différents, et l’un d’entre eux annonce même l’excellent Kirby’s Air Ride (qui, après des années de développement, est finalement sorti l’année suivante). Ces mini-jeux peuvent se jouer jusqu’à quatre personnes, sortons le câble link, alors que l’original ne se jouait qu’en solitaire.

La principale modification de ce remake est avant tout visuelle, puisque le jeu a subi un véritable ravalement de façade. Le jeu sur NES était loin d’être vilain, au contraire, mais celui-ci rajoute aux environnements d’arrière-fonds de véritables fonds très travaillés leur conférant une tonalité poétique. Le jeu est encore plus beau, plus coloré, et les quelques petits ajouts (l’apparence de Kirby change selon l’ennemi absorbé, les différents boss sont plus imposants) font que le jeu est un véritable plaisir à observer. La musique a aussi été remixée, et même si les puristes préfèrent la version originale, la GBA ne s’en sort pas si mal, et certaines musiques particulièrement réussies retiennent l’attention.

Kirby oblige, ce n’est pas un jeu très difficile. Le jeu a même été facilité par rapport à son remake (les portes secrètes sont maintenant visibles, par exemple). Masahiro Sakurai voulait que Kirby Dream’s Land soit un jeu pour les joueurs débutants, et les futurs Kirby ont poursuivi cette voie. C’est un jeu qui se joue pour le plaisir de jouer, pas pour le plaisir de surmonter les épreuves. Néanmoins, comme dans l’original, il faudra tâtonner un peu avant de finir le jeu à 100%. Ce qui débloque l’Extra-mode, à la difficulté d’un cran au-dessus. Et, petite surprise de ce remake, finir ce mode à 100% permet de refaire le jeu avec un certain personnage…

La trentaine de niveaux du jeu n’a pas vieilli. Peu de modifications ont été faites dans le level-design, et tant mieux. Les idées fusent, certaines petites énigmes imposent de réfléchir, et l’excellente maniabilité de Kirby fait que l’on ne peste jamais contre quoi que ce soit. A part sa propre maladresse, peut-être. Ce remake ne révolutionne pas le jeu original, il le respecte, et c’est tant mieux, ses qualités restent toujours aussi vivantes, dix ans après. Mission accomplie, le jeu est toujours autant plaisant pour les joueurs débutants ainsi que pour ceux qui voudraient se rappeler les bons souvenirs devant la version Nes. Kirby, c’est toi le meilleur.