Kirby, c’te camé…léon !

À ma grande surprise, un jeu Kirby peut en fait se révéler très bon. Avant de m’adonner à ce Kirby’s Adventure, j’avais une vision assez partiale de la franchise, n’ayant vraiment joué qu’à 2 épisodes : l’opus fondateur sur le Game Boy, Dream Land, que je suis conscient d’estimer plus que de raison (nostalgie, toussa…) et l’infâme Epic Yarn sur Wii, qui saborde ses bonnes idées en bannissant l’échec de son vocabulaire… Autant dire que le jeu allait devoir mettre les formes pour me séduire.

Première bonne nouvelle, la difficulté a été légèrement réhaussée. Alors qu’on ne se méprenne pas, le jeu reste ultra accessible, en particulier pour un habitué du genre. Kirby a toujours de base ses 6 points de vie, ce qui est ÉNORME, et il y a toujours autant d’items dispersés ici et là pour se régénérer si besoin est. Mais les gosses (à qui le jeu est prioritairement adressé) ne sont cette fois-ci pas pris pour des manchots neurasthéniques incapables de se servir correctement de leurs paluches… Les développeurs ont vraiment mitonné avec amour un level design beaucoup plus cohérent, bien moins aisé à abuser en traversant les trois quarts du niveau par la voie des airs comme dans Dream Land… Le bestiaire s’est également pas mal diversifié, certains ennemis attaquant au corps à corps (voire nous foncent carrément dessus) quand d’autres préfèrent garder leurs distances, et chacun a ses propres pouvoirs…

Et ça tombe bien car la principale feature de ce Kirby’s Adventure est la capacité de chiper ces pouvoirs, en… hem, en digérant sa victime préalablement absorbée ! Elle paye pas de mine la boule de gomme saveur fraise mais en fait c’est un véritable carnassier ! Et des pouvoirs, il y en a un sacré paquet ; je n’ai pas pris la peine de tout lister mais je pense qu’on doit approcher la bonne trentaine ! Et il y en a pour tous les goûts : épée (mon préféré), marteau, boule de feu, glace, laser, explosion, tornade, super-saut, soucoupe volante (si si)… Certains sont surpuissants et en nombre limités, mais la plupart sont actifs tant qu’on ne prend pas de coup. D’ailleurs à ce propos, s’il y a bien un défaut à trouver à ce système, c’est l’impossibilité d’annuler soi-même un pouvoir (à moins donc de se faire volontairement toucher), mais bon, on pardonne, car il ne faut pas oublier qu’un pad NES n’a seulement que deux boutons d’action…

Cette diversité se retrouve également dans tous les autres aspects du jeu, comme les différents minijeux qui parsèment l’aventure, les boss parfois réellement inventifs (mention spéciale au duo soleil/lune du troisième chapitre) ou tout simplement les environnements qui se voient démultipliés, passant de 4 mondes dans Dream Land à 7+1 dans ce Kirby’s Adventure (avec en bonus un hommage au premier vers la fin du jeu). Étant de plus sorti en 93 (la NES a donc 10 ans cette année-là!), la technique est poussée à fond ou presque (on reste en dessous d’un Mega Man 6). Tout au plus peut-on noter quelques légères chutes de framerate lorsque l’écran est un brin surchargé, et que deux ennemis ont la mauvaise idée d’utiliser leurs pouvoirs en même temps…

En bref, Kirby’s Adventure s’avère être un excellent jeu. Lancé un peu par hasard, il m’a redonné l’envie d’en connaître un peu plus sur cette série que j’ai longtemps délaissée, persuadé qu’elle n’était pas faite pour moi. En espérant que la formule ne s’essouffle pas trop vite…