Il fait gris, l'automne est là. Pour finir de sombrer dans la dépression, vous lancez L'Ombre du Mordre. Du gris, du maronnasse dégueulasse. De la boue, des larmes et du sang.

A travers les Terres du Milieu, vous traquez des gens bien peu recommandables. Des uruks. De gros orcs plus méchants, plus balèzes, mais pas plus moches. Toutefois, même pour aller faire du kébab d'orc, il faut un scénario.
Vous êtes Talion, un ranger qui a vu sa femme et son fils égorgés devant vos yeux lors de l'attaque de la forteresse où vous viviez. D'ailleurs, vous êtes morts aussi mais on ne vous ne la fait pas, et vous revenez vous venger de votre meurtrier qui n'est rien de moins que la Main de Sauron. Et vous partagez votre enveloppe charnelle avec un elfe amnésique. Bref, sale journée même si pour le même prix, il vous offre de chouettes pouvoirs. Cadeau. C'est sûr, ce scénario n'est pas du grand Tolkien. Ce n'est pas du Tolkien du tout, mais une création originale, dirons-nous pudiquement. Sans doute quatre barbus autour d'un jeu de plateau, sirotant une bière quelconque à haute teneur en alcool. Mais revenons à l'essentiel, le saucisson d'orc.
Avec un gameplay entre Batman Arkham Asylum pour les combats et Assassin's Creed pour l'exploration et le temps qu'on passe à grimper sur n'importe quoi, on retrouve finalement les qualités et les défauts des deux titres. Et selon que vous aimez l'un ou l'autre, cela change tout. Les combats sont simples à prendre en main, énergiques et offrent un bon sentiment de puissance. Un vrai bonheur de faire voler des morceaux d'orc et d'uruks à travers le décors. Bien qu'efficace le système devient rapidement répétitif, malgré quelques petites idées sympathiques comme la possibilité de chevaucher des caragors ou des graugs. Ils ont tout même plus de gueule que les canassons d'Assassin's Creed. Mais comme pour les jeux dont il s'inspire, L'Ombre de Mordor devient vite chaotique quand il faut cibler un adversaire en particulier, notamment lors des missions d'escorte, ou que l'ennemie est en nombre. Bon courage pour protéger votre colis sans attirer sur lui la petite dizaine de gros moches qui vous collaient aux basques. L'IA est de plus particulièrement aboutie. Enfin pour des orcs. Et c'est vraiment stupide un orc. Pas de chance, c'est à peu près le seul ennemi que vous rencontrerez, à deux ou trois bestioles près. Les légions du Mordor ne sont pas branchées protection des espèces menacées.
Eru soit loué, le sel de L'Ombre de Mordor ne réside pas dans ses combats, mais dans l'assassinat des chefs de factions. Parce que pour faire la peau au vilain qui vous oblige à cohabiter avec l'esprit d'un elfe -et rien que ça mérite une mort violente et douloureuse-, encore faut-il le trouver et l'approcher. Warner vante les mérités du "Nemesis System". Pour ma plus grande déconvenue, il ne se mange pas. Il permet de garder en mémoire certaines actions du joueur et ses conséquences sur le jeu. Un peu comme pour un jeu de rôle. Une décision, une conséquence. Dans L'Ombre de Mordor, un capitaine uruk est tué, un nouveau est nommé. Le but reste de retrouver la Main de Sauron, et le meilleur moyen reste d'infiltrer sa garde rapprochée. Chaque officier a sa propre personnalité et ses traits de caractères, générés aléatoirement, que vous pourrez utiliser contre lui. Paranoïaque ? Faites-vous un allié dans sa garde ? Insensible aux flèches? Pensez au poison, etc. Le jeu a le bon goût de proposer plusieurs façons de s'approcher. Car pour trouver le point faible, il faudra le lire dans l'esprit de l'un de ses subalternes. Bref le bourrinage frénétique n'est pas la meilleure solution et une bonne partie du jeu devra être consacrée à la recherche d'information et à la préparation d'un plan d'attaque. Petit raffinement, dans la deuxième partie du jeu, la compétence vous permet de dominer mentalement certains uruks jusqu'à leur mort. On va éviter de spoiler, mais pourquoi ne pas aider vos nouveaux "amis" à prendre du galon dans l'armée de Sauron. Les complotistes en herbe auront de quoi s'occuper.
Si L'Ombre de Mordor vous intéresse toujours, vous pouvez envoyer vos mails d'insulte nous nous sommes tout de même demandé comment tournait le jeu sur nos configurations plus ou moins portables.
De manière standard pour un jeu porté sur tous support vous répondrais-je. Le jeu a été testé sur mon petit W230ST équipé d'une 765M, de 4go de ram. Bref pas une bête de course. Le jeu tourne impeccablement en 1080p réglé en détails élevés amlgré quelques saccades quand la file d'ennemis est plus longue que la queue à la poste. Le jeu tourne entre 25 et 35 FPS en jeu, avec une moyenne de 30,05 si on lance un benchmark. Visuellement, les différences ne sont pas extraordinaires quand il est lancé en very high. Et on ne perd que 3fps en moyenne. Vous l'aurez deviné : le mode ultra on, oublie, L'Ombre de Mordor passen mode diaporama.
Pour avoir un point de comparaison, le jeu a été testé et benchmarké sur un fixe un peu plus costaud. Du i5 3570K, 8go de RAM et une ATI 7870 pour propulser le bousin. Je vous fais la version courte : niveau performance, c'est très confortable. Voici les moyennes. En high : 75,65, en very high : 65,90 et en ultra un petit 38,16. On a poussé le vice jusqu'au 2880x1620, ça reste bon sauf en ultra où on a 25 fps en moyenne mais peu de chute de framerate.
Si vous êtes en adoration devant Batou, Ezio, et Gollum, L'Ombre de Mordor c'est de la bonne. L'interaction avec l'armée ennemie apporte un peu de fraîcheur sur les terres désolées du Mordor. Le jeu est plaisant et nerveux mais un peu répétitif. Si comptiez sur de la nouveauté, et sur un système totalement révolutionnaire, vous risquez d'être un peu déçus.
Thalack
7
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le 11 oct. 2014

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