Trop de peine = Pas de gain

Marathomb Raider : 4/16

Lara Croft est certes une icône de la PS1, mais il ne faut pas oublier qu’elle s’est aussi illustrée sur mobiles, et ce dès les années 2000 avec des jeux Java et même l’ambitieux portage de TR1 sur N-Gage, réputé comme étant un des meilleurs jeux de la console (qui n’a connu qu’une soixantaine de titres, mais quand même).
Les années 2010 et la démocratisation des smartphones n’ont certainement pas stoppé cette tendance. Dans un premier temps, l’AppStore et Google Play ont eu droit à des portages réussis des 2 premiers jeux de l’héroïne, mais c’est en 2015 qu’un jeu inédit débarque dans nos poches déformées.

Relic Run est, comme son nom l’indique subtilement, un clone de Temple Run. On y parcourt pas moins de 120 niveaux à toute vitesse pour retrouver un collègue de Lara qui n’a plus donné signe de vie depuis des semaines.
J’ai été surpris à plusieurs reprises car le jeu exploite assez intelligemment l’univers de la chasseuse de trésors. Prenez les animations par exemple, on y retrouve plusieurs mouvements cultes de l’héroïne, comme le parkour d’Anniversary, la pose de gymnaste quand on monte un rebord ou même le game over où la pauvre aventurière finit complètement disloquée (c’est très rigolo de voir que Lara se brise toutes les articulations après s’être juste cognée le front contre un tronc d’arbre). On n’incarne pas juste un reskin de l’avatar de Temple Run quoi, on a vraiment l’impression de jouer avec la Croft des neuf premiers jeux.

L’univers est aussi relativement cohérent avec celui dépeint dans les jeux, on y pilote des quads, on affronte des T-rex et des yétis, on utilise les armes cultes de Lara en portant des costumes issus de ses premières aventures (il y a même un smoking qui référence la série Hitman)...
Bref, en ce qui concerne le fan-service le jeu réussit bien son coup, et c’est vraiment amusant de repérer toutes les références à la série qu’on peut trouver ici et là.

Malheureusement, c’est un free-to-play, donc forcément la Lune de miel ne va pas durer très longtemps. Si dans les premiers niveaux les mécaniques F2P ne sont pas trop envahissantes (Lara gagne suffisamment de pièces au cours des niveaux pour s’acheter des upgrades), on se retrouve assez vite bloqué par la longueur des niveaux qui augmente de manière exponentielle.
Pour résumer, tous les deux niveaux on est chargés de collecter des loupes pour pouvoir progresser. Au début on n’en a besoin que d’une, puis deux, quatre, six, etc.
Sauf que récolter ne serait-ce qu’une dizaine de loupes demande de survivre assez longtemps puisque celles-ci n’apparaissent que rarement sur votre chemin et qu’une seule erreur au cours du niveau vous est fatale. Rappelons que comme dans tous les jeux du genre, Lara accélère avec le temps, ce qui rend le niveau de plus en plus difficile. De plus, le premier monde se déroulant dans une jungle, j'ai souvent eu des feuilles ou des ruines qui m'ont caché un obstacle qui m'a donc coûté une vie, quel bonheur.
Bref, ramasser dix loupes c'est compliqué, vingt loupes c’est quasiment impossible, et au-delà… Eh bien je ne sais pas puisque je me suis arrêté là.

On peut acheter des upgrades pour augmenter le taux de drop des loupes ou la durée d’un bonus qui permet d’en ramasser deux d’un coup, mais même avec un bonus de niveau 5 je n’ai pas constaté beaucoup d’améliorations de ce côté-là.
D’autant qu’au bout d’un moment, les pièces qu’on utilise pour acheter des upgrades sont remplacées par des diamants, et évidemment ces diamants doivent être achetés dans la boutique avec du vrai argent. Le taux de drop si on refuse de passer à la caisse est ridiculement faible (une upgrade c’est environ 80 diamants, et je n’en ai eu que 60 en 1 semaine de jeu).
A part en grindant comme un malade, impossible d’avancer alors que je n’ai même pas dépassé le quart du jeu. Le seul point sur lequel Square nous fait une fleur, c’est qu’il n’y a pas d’histoire de chrono à recharger entre deux essais, comme dans 90% des jeux du genre.

Dommage donc. Le jeu est sympathique, mais plombé par son modèle économique. Un jeu du même style comme Sonic Dash ne propose pas de scénario, donc on n’est pas frustré lorsqu’on perd, on joue juste pour le high score. Dans Relic Run on a vraiment l’objectif d’arriver au bout des 120 niveaux, donc ça dégoûte de voir qu’on est bloqué aussi tôt dans l’aventure, surtout dans un jeu avec des mécaniques aussi simplistes où on a assez peu de chances de s’améliorer naturellement et où les upgrades sont donc vitales.
Bien essayé $quare €nix, mais vous n’aurez pas mon argent (sauf quand j’achèterai Balan Wonderworld en promo pour 5 balles).