Left 4 dead 2 (PC).

Suite de l'excellent et très pratiqué premier opus, Left 4 dead 2, comme son ainé, se présente comme un fps horrifique coopératif se déroulant dans un monde infesté de zombies. Cette suite, qui à priori avait tout pour ravir les fans, tend plutôt à les séparer. Sortie trop tôt pour un grand nombre de joueurs (à peine un an après la sortie du premier), elle déchaîne les passions au point qu'une bonne partie de la communauté promet un boycott exemplaire du titre mal aimé. Réaction de résistance compréhensible lorsque l'on sait que Valve promettait un suivi rigoureux et du contenu à gogo pour le premier Left 4 dead. Pourtant, il est de notre devoir de rétablir la vérité en brandissant notre doigt objectif du jugement sacré sur cette oeuvre vidéoludique. S'agit-il d'un bon titre ou est-ce que les petits gars de chez Valve ont voulu traire les vaches à lait que nous sommes ?

Pour les cancres au fond de la classe qui ne suivent rien, je vais vous faire un petit cours de rattrapage sur Left 4 dead. Ce titre se présentait sous la forme d'un FPS horrifique orienté coopération en multijoueur où l'on incarnait un rescapé d'une équipe de 4 individus cherchant à s'échapper d'une ville en proie à un virus ayant transformé la totalité de la population en zombie. L'ambiance du jeu n'avait rien a envier aux films de genre, les infectés se déplaçant en véritable horde, envahissant votre écran de leurs mains décharnées aux griffes acérées afin de vous arracher le cœur. En somme une sorte de fantasme pour les aficionados de jeux coopératifs en milieu hostile.

Qu'apporte donc cette suite ?

Valve ne change en rien la recette de base qui fonctionnait dans le premier opus : on incarne toujours 4 survivants devant en découdre dans 5 campagnes au level design bien pensé. Ici nous n'incarnons plus les quatre protagonistes charismatiques du premier opus (Francis, Louis, Zoey et Bill) mais quatre petits nouveaux : Nick le beau brun ténébreux, « badguy » en costard blanc; Ellis, le gamin assez casse coup sportif et Texan sur les bords ; Rochelle, la stagiaire journaliste qui devait tenir son premier scoop (c'est réussi) et Coach, l'âge mûr, enrobé, ancien sportif pro blessé à la jambe. Toutes les classes sociales sont représentées !!!

Le jeu propose plusieurs nouveautés notables. Outre les cartes sur lesquelles nous reviendrons, de nouveaux infectés spéciaux font leur apparition : La Spitter, femme infectée au cou anormalement allongé pouvant cracher de l'acide et faire des dégâts de zone; Le Charger, homme ressemblant à un demi-tank et qui comme son nom l'indique a la capacité de foncer sur les survivants; enfin le Jockey, un homme de petite taille au rire teint de démence et de sadisme dont l'activité principale est de chevaucher le joueur en prenant le contrôle jusqu'à ce que celui-ci chute au sol. Nous retrouvons toujours les infectés spéciaux du premier opus à peine retravaillés graphiquement : Le Smoker et sa langue bien pendue ; le Hunter, zombie au look de « teufeur » capable de sauts prodigieux et le Boomer, homme zombie obèse, déformé par sa bile infectée d'hormones qu'il sera ravi de répandre sur vos troupes afin d'attirer des amis pas si bien attentionnés que ça (à noter que Left 4 dead 2 intègre une version femelle, inutile donc indispensable).

Par ailleurs, nous croiserons encore nos éternels Tanks et Witch, que les joueurs du premier opus connaissent très bien. Sachez que si le premier n'a absolument pas changé, la seconde a vu ses capacités modifiées. S'il est toujours possible de dénicher une Witch assise au milieu d'une salle et pleurnichant recroquevillée sur elle même, vous aurez la chance d'en trouver des errantes se déplaçant au gré du vent. Certaines cartes en comptent d'ailleurs plusieurs sur un même parcours. Autant vous dire que les Pierre Richard de la gâchette se verront pénalisés pour leur imprudence.
Les zombies de la horde grossissent aussi leurs rangs : des clowns dont le bruit de pas attirera une ribambelle d'infectés, l'ouvrier de chantier qui sera insensible au bruit des pipes bomb, les zombies
des marécages (rampant et obstruant votre champ de visibilité avec des résidus de boue), les membres du SWAT demandant une certaine technique pour les battre et les scientifiques en combinaisons antibactériologiques insensibles au feu. Chacun de ces infectés correspond à des lieux particuliers. Par exemple, il sera inutile de chercher un clown dans une campagne se déroulant dans
un hôtel. Ce choix artistique est d'ailleurs très pertinent et bienvenu de la part de Valve, rendant son bébé bien plus immersif et cohérent.
Enfin, les survivants aussi auront droit au dévolu des développeurs et verront leur équipement s'étoffer considérablement. Commençons par le plus important dans un FPS qui se respecte : l'arsenal. Il est toujours séparé en deux catégories : les armes de Type 1 dites basiques ( Mac-10, fusil à pompe chromé, etc..) et les armes de Type 2 dites avancées (le AK-47, le SPAS-12, Fusil sniper etc..). Sachez que l'on retrouve d'ailleurs certaines armes du premier opus comme le classique mais néanmoins efficace M16, ou les révolvers de base (qui on changé de look pour l'occasion). Un nouveau flingue fera son apparition : le magnum 44 connu sous l'appellation de Desert Eagle qui sera une alternative intéressante à l'arme secondaire. On note donc avec une certaine déception que
l'arsenal n'est en somme qu'une répétition du trio mitrailleuse / fusil à pompe / sniper. Et ce n'est pas l'apparition du lance grenade ou de la mitrailleuse lourde qui viendra nous satisfaire. Cependant, ne perdez pas espoir car Valve a su renouveler son arsenal en introduisant une nouvelle catégorie d'arme secondaire, les armes de corps à corps. Ah j'en vois qui esquissent un petit sourire d'excitation. Ces armes sont autant variées qu'elles sont efficaces et jouissives à l'utilisation. On trouve de tout. Cela va du tonfa au pied de biche en passant par la batte de baseball et la tronçonneuse sans oublier la guitare électrique et l'évidente poêle à frire (wtf ?).
Tuer du zombie n'a jamais été aussi plaisant. Surtout après un shoot d'adrénaline, nouvel item venant s'ajouter aux pilules et aux kit de soins déjà présents dans le premier épisode. Notons également la présence d'un défibrillateur, idéal pour ressusciter un allié tombé au combat et accessoirement humilier ses adversaires en versus.
Enfin, on retrouve toujours nos même armes de jet qui sont les pipes bomb et les cocktails molotov que l'on ne présente plus. Vient s'ajouter la bile de boomer : arme biologique à base de ses déjections (miam) et qui attirera les infectés sur la cible choisie.

La technique

Techniquement le jeu est encore plus beau que le premier. Le source engine en a encore dans le pantalon et il le montre très bien. La modélisation des personnages humains et infectés est très
propre, avec un plus pour les modélisations faciales des survivants qui sont très expressives. La gestion des impacts de balles a également été améliorée et ajoute un peu de difficulté aux parties.
Alors que dans le premier, tirer dans le tas était plus ou moins suffisant, ici louper son tir mutilera peut-être le bras ou la jambe d'un infecté mais ne le tuera en aucun cas. Le rendu est tout bonnement
gore à souhait. Les tripes volent (littéralement), le sang éclabousse, les infectés démembrés continuent à vous poursuivre. Le gore est d'ailleurs bien rendu lors de combats au corps à corps. Le sang gicle sur vos vêtements et votre visage, l'écran se tâche de sang. Pas de doute, les classiques de la filmographie zombie se voient ici rendre un éclatant hommage.

Les niveaux ont eux aussi eu droit à un meilleur traitement. Fini les parties exclusivement nocturnes, les chapitres sont plus variés et un peu moins « dark » que dans le premier titre. Vous aurez droit à plusieurs ambiances : les rues de la Nouvelle Orléans, des marécages infestés de zombies, une fête foraine dévastée, une scène de rock, un centre commercial (la nuit des morts
vivants ?), et bien d'autres endroits. Certaines campagnes proposent de magnifiques levés de soleil avec un ciel bleu teinté d'orange, mais également des vrais changements climatiques. D'autres,
comme la magnifique « pluie diluvienne » proposent des changements climatiques impressionnants avec des bourrasques ralentissant la progression des joueurs. Ces pluies torrentielles sont d'ailleurs gérées par « l'AI director » ce logiciel de mise en scène déjà présent dans le premier opus.

Rappelons qu'il dispose des items et des zombies suivant votre façon de jouer. Mieux vous jouez, plus il y aura de zombies. Il gère également la musique du jeu (qui est digne des meilleures BO),
améliorant l'immersion du joueur en ajoutant à la dimension dramatique lors d'attaque de la horde, où de l'arrivée de boss. Ce programme se voit amélioré pour la sortie de ce second opus. Les
zombies sont moins prévisibles, les infectés spéciaux plus sadiques et mieux disposés sur la carte. Il arrive même que l'on tombe sur plusieurs Tank en même temps.

Bref, techniquement le jeu tient la route et nous déçoit très rarement sur ses textures ou modélisations. Il arrive que l'on rencontre quelques bugs mais ce fait ne nuit aucunement à l'expérience de jeu.


Les modes de jeux

Left 4 dead 2 propose encore plus de modes de jeu que son aîné. On retrouve le classique mode campagne qui peut se jouer en solo ou en multijoueur. Il vous proposera cinq campagnes composées
de plusieurs chapitres. Le but étant de traverser chacun des abris jusqu'au grand final qui se résumera à survivre à des hordes de zombies jusqu'à l'arrivée des secours ou à collecter des barils d'essences (toujours sous l'assaut d'infectés). La collecte est un nouvel élément de gameplay conçu dans ce second opus afin de pousser encore plus loin le concept de coopération. Et cela marche très bien. Si bien qu'à l'instar de mode survie qui consiste toujours à survivre le plus longtemps possible aux assauts des hordes, la collecte existe également en mode multijoueur. Ici deux équipe de 4
joueurs s'affronteront en incarnant à tour de rôle infectés spéciaux et humains sur plusieurs manches. Le principe étant d'être l'équipe qui collecte le plus de barils et le plus rapidement possible.
Enfin, un mode réalisme a été ajouté. Dans ce type de match, les halos de couleur permettant de repérer ses alliés ont disparu et les infectés de bases sont beaucoup plus résistants. Pis encore, il sera
impossible de ressusciter ses alliés avant la fin d'un chapitre. Autant vous dire que ce mode ne s'adressera pas au « fragueurs » du dimanche mais aux joueurs confirmés (et surtout munis d'un micro).


Le mode mutation ou l'assurance vie de Left 4 dead 2.

Le mode mutation propose chaque semaine un mode de jeu différent. Par exemple faire une campagne avec une tronçonneuse, ou faire un mode survie en versus etc... Bien évidemment il ne sera pas alimenté infiniment de nouveautés et finira par tourner en rond. Cependant, on ne peut que saluer Valve qui semble vouloir se racheter en nous assurant un suivi hebdomadaire. Il n'en faudra pas moins pour racheter la confiance d'une communauté déchirée suite au manque de suivi sur le premier opus.


La conclusion

Que les communautés de joueurs frustrés se rassurent, Valve n'a pas sorti un left 4 dead 1,5 mais bel et bien une suite. Le suivi sera assuré, notamment par un mode Mutation faisant office de Mea Culpa. Le gameplay quant à lui a été rééquilibré et le source engine semble encore pouvoir nous surprendre. Les cartes sont encore plus vastes et mieux pensées que dans le premier volet. Certaines personnes pourront cependant regretter le design inchangé de
certains infectés spéciaux déjà connu (dont le Tank). Mais ces détails ne viendront en aucun cas entacher le plaisir de jeu qui se veut grisant et bien plus fin que ce que l'on pourrait croire. D'apparence accessible le jeu demandera beaucoup de pratique et d'avoir une équipe soudée pour pouvoir percevoir l'ensemble des possibilité offertes par le gameplay.

P.S.

Au moment où ce test est rédigé beaucoup de choses se sont passées. De nombreuses cartes ont été proposées en DLC, et ce pour les deux supports, à savoir le premier et le second opus. La campagne No Mercy a même été adaptée pour Left 4 dead 2. Petite inégalité cependant au niveau de la distribution. Les joueurs consoles sont désavantagés car ils devront débourser pour chaque nouvelle carte. Cela étant surement dû aux plateformes de téléchargement. Le Xbox live n'est pas Steam. On peut d'ailleurs supposer que c'est pour cette raison que Valve cherche à implanter son réseau de téléchargement sur les consoles. Aujourd'hui, les mutations ont cessé mais une carte amateur est en béta test : Cold Stream. Une rumeur parle d'ailleurs d'une totale conversion des cartes du premier opus pour le second. De quoi effacer les erreurs du passé...