La vie est belle!

Life is Strange est une aventure et… quelle aventure! Puissante, émouvante, palpitante dès fois mais surtout… agréable. Enfin un jeu agréable. Après les premiers dépaysements face aux graphismes déroutants, on finit par tomber dedans. Cet univers, dans un Etats-Unis originel (selon mes maigres connaissances) me font rêver sur ce pays que j’ai personnellement toujours voulu visiter.

Je me plais à déambuler dans tous les petits recoins disponibles, à la recherche de la petite photo bonus, le petit souvenir de notre passage - et de notre jeu? - tout cela à travers les yeux empreints de questionnement de Max. Indécise, peu prompt à prendre des décisions et à aller de l’avant ici, dans cette Arcadia Bay pittoresque rongé par un mal nouveau. Et c’est précisément ce qui va mettre Max, et le joueur, face aux réalités « décisionnelles ». On ne peut fuir longtemps un choix important. Et Life is Strange n’hésite pas une seconde à nous placer dans une situation dérangeante, un choix que l’on qualifierai de cornélien. On prend du temps, on pèse le pour et le contre, essayant d’imaginer les conséquences mentalement, qu’elles soient positives ou négatives. Une sorte de balance. C’est à la fois agréable d’être réellement au centre de l’attention dans un jeu vidéo mais on est amené à réfléchir, en plus du point de vue de Max, sur le notre. Pourrait-on faire ça si l’on avait nous-même été confronté à cette situation? Qu’aurait-on privilégié? Pourrait-on arriver à de telles fins si la réalité avait pris le pas sur la fiction?

« What if… » C’est le principe vital du jeu. Max, jeune adolescent probablement en quête d’identité, enchaînant les questions dans son esprit torturé par les changements bouleversants d’une vie qui évolue vers l’âge adulte… Inexorablement. Le poids de notre existence future sur nos décisions présentes à un âge où l’on s’en contrefiche royalement de ces décisions bien trop lourdes pour nos épaules. Je parle en connaissance de cause, moi-même dans cette période, enfin je pense… On ne peut passer outre, dans le jeu, du poids des décisions. Et la possibilité de « rewind », revenir en arrière dans le temps, est une emphase à cela. A-t-on fait le bon choix? Certes, on peut toujours le changer mais cela prouve que l’on n’assume pas forcément certains choix que l’on aurait fait instinctivement. Personnellement, le « rewind » même s’il m’a bien servi dans certaines situations, n’était jamais utilisé lors des décisions importantes, celles qui ont des conséquences capitales. Non, cette décision est dure mais je l’assume, quoiqu’il arrive (= effet papillon, nombreuses routes vers cette théorie.)

Et puis, nos personnages certes légèrement stéréotypés, ce afin de mieux servir l’intérêt du jeu finalement. Cette Max à limite de l’insouciance nous donne envie de l’aider, gentiment bien sûr, à ouvrir ses yeux. Cette Chloe, folle et pleine de vie, nous donne envie d’avoir une bonne influence sur elle, lui éviter les ennuis, être son ange gardien en quelque sorte. Et tous les autres, touchants ou détestables, sont une partie du puzzle qui anime Life is Strange. Cette histoire m’a encore plus touchée sachant que je suis peut-être, comme dit, dans la même situation que Max (les pouvoirs et les catastrophes en moins) où je cherche à savoir où je vais, ce que je fais et ce que je vais faire.

Bref, Life is Strange est une belle leçon de vie, il nous apprend à ne pas tout prendre à la légère car chaque choix implique toujours des conséquences. Pensons à celles-ci. Ne blessons pas quelqu’un inutilement. Accessoirement, pensons à sauver le monde ;)

EDIT 3 janvier : Okay, je viens de finir le jeu. Et j'en suis encore soufflé. Life is Strange nous prouve que nous ne pouvons jamais prendre la bonne décision tout simplement parce qu'il n'y en a pas. Il n'y a aucune décision meilleure que les autres. Nous sommes tous humain et Life is Strange veut nous le rappeler. Une ode à l'humanité et ça m'a réellement touché psychologiquement (dans le bons sens du terme). J'ai quand même beaucoup pleuré.