L'ennui est total. Après un prometteur mais décevant Remember Me, Dontnod récidive en surfant comme un bourrin sur la vague initiée par David Cage et Telltale, à savoir les téléfilms interactifs. J'ai beaucoup de mal avec ces jeux, non pas que je sois hermétique à la poésie ou à la liberté de choix, même si souvent celle-ci est une illusion de choix, c'est surtout que je m'endors très rapidement, ce qui m'empêche brusquement de mettre la main au porte-monnaie pour dépenser des euros hebdomadaires.


Dans Life is Strange, on suit la vie d'une lycéenne un peu réservée qui débarque dans un nouveau lycée, sur fond d'enlèvement de jeune fille. Quand on est au lycée, les relations sociales sont toujours spéciales, entre la pimbêche gosse de riche ou le geek totalement amoureux et collant, des stéréotypes finalement pas si faux, qu'on retrouve dans nos bons vieux lycées français à chaque génération (ou pas du tout en fait, sauf peut-être dans les souvenirs édulcorés qu'on a de nos propres vies lycéennes). L'héroïne Max étudie la photographie, c'est le parcours direct pour avoir des like sur Instagram, donc elle voit la vie différemment, si bien qu'elle peut remonter le temps de quelques secondes pour changer le futur. Quand on traduit ça en terme de gameplay, ça veut dire que si on ne comprend pas bien comment avancer dans le jeu, il faut revenir dans le passé pour changer les événements et être sûr de pouvoir continuer. Ça veut dire qu'on a pas le choix d'assumer des choix et que ne pas arroser la pimbêche qui nous empêche de rentrer dans le dortoir (climax de l'épisode 1) aura des conséquences très graves par la suite.
Comme tout point-and-click de ces dernières années, il est aussi nécessaire de trouver un objet bien caché pour avancer. De toute façon, Max ne peut porter qu'un objet à la fois, faut pas pousser dans la difficulté. On est loin de Discworld pour ne citer que lui.


Oui, je n'ai pas aimé Life is Strange, encore moins que Beyond Two Souls ou The Walking Dead, car il ne se passe rien, hormis ces engourdissements dans mes doigts endormis, assommés par un rythme léthargique qui ne m'a heureusement pas coûté bien cher. Le dernier Dontnod, c'est un peu comme la photo de l'ombre d'une table en noir et blanc avec un filtre automatique d'Instagram, prise avec un téléphone dernier cri et un flash, l'ignorance touchante de la jeunesse.


(Oui, je n'ai pas fait les épisodes 2 à 5, mais ils n'ont qu'à arrêter avec leurs conneries d'épisodes)

Pseek
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le 14 janv. 2016

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