Lost Ember
6.5
Lost Ember

Jeu de Mooneye Studios (2019PC)

J’ai installé Planet Zoo, que j’attendais comme un furieux. Je ne sais pas si c’est l’âge, mais j’en ai été dégoûté en moins d’une heure. Dès le tutoriel, où l’on me demandait de placer des baies vitrées devant la mangeoire des phacochères, pour que les visiteurs puissent se rincer l’œil. Et tant pis pour l’intimité des pauvres bêtes. Face à un tel manque de respect du vivant, j'ai souhaité voir un pays où les animaux sont libres, et les humains, morts. La rédaction n’étant pas parvenue à joindre le Conseil Général de Lozère, nous allons jouer à Lost Amber.


Dans Lost Amber, on incarne une louve, que l’esprit d’une jeune femme aussi précolombienne que décédée a choisi comme enveloppe corporelle. Dans ce qui ressemble fort à la vision druidique du purgatoire, l’âme d’un semblable inconnu va nous guider vers la sacro-sainte Cité de Lumière. En chemin, nous tenterons de comprendre pourquoi les portes de ce paradis ne nous ont pas été ouvertes automatiquement. Ainsi, de nombreux souvenirs ponctuent le chemin, contant notre histoire et celle de notre civilisation. Dans chaque zone, une fumée indique à l’horizon l’endroit où il faut se rendre pour déclencher la cinématique en forme de flash-back et faire avancer l’histoire.


Incarnez-les tous ! Heureusement, Lost Amber n’est pas une simple promenade canine en ligne droite. Au fil des obstacles, le jeu nous offre le loisir de pénétrer spirituellement de nombreux animaux. Wombat, canards, taupes, poissons frétillants, bouquetins : tout est permis d’une simple pression de touche. Passé la narration et les retournements salvateurs, le sel du jeu est bien dans ce plaisir d’incarner une bonne partie de l’arche de Noé. Le wombat est pataud, mais permet de se faufiler dans les galeries étroites, les oiseaux offrent de belles sensations. Contre toute attente, même les poissons sont agréables à conduire dans les cascades.


Lost Amber célèbre la nature sur tous les plans, visuels et scénaristiques. Il célèbre le beau pour le beau pendant 3-4h. À celles et ceux qui voudraient, le jeu fournit une raison de rester plus longtemps en cachant une quantité importante de “reliques”. Un très bon jeu contemplatif qui se base sur le plaisir immédiat de son gameplay relaxant. L’histoire, qu’on pressentait comme secondaire, parvient à nous attraper au vol.


Plus de critiques de jeux sur La Gazette du Game

bofang
8
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le 12 déc. 2019

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bofang

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