Saluons quand même l'effort!

Lost Magic est l’un de ces jeux qui, à sa sortie sur Nintendo DS, promettait de tirer parti de toutes les spécificités de la console pour offrir une expérience unique.

Le concept était audacieux : mélanger RPG, stratégie en temps réel, et un système de dessin de runes pour lancer des sorts, tout cela avec un écran tactile comme terrain de jeu principal. Mais si l’idée de base est fascinante et que certains aspects du jeu brillent par leur originalité, Lost Magic reste une œuvre qui, à mes yeux, oscille entre ambition et exécution imparfaite.

Dès les premiers instants, le jeu captive par son univers enchanteur. L’histoire, bien que classique, pose des bases solides : vous incarnez un jeune mage, Isaac, embarqué dans une quête pour restaurer l’équilibre du monde en maîtrisant les forces magiques. L’intrigue n’a rien de révolutionnaire, mais elle sert efficacement le cadre fantastique du jeu, et les différents personnages et ennemis rencontrés ajoutent une certaine richesse à cette aventure.

L’élément central de Lost Magic, son système de magie basé sur le dessin de runes, est une idée brillante sur le papier. Utiliser le stylet pour tracer des formes spécifiques et lancer des sorts correspondants est à la fois immersif et intuitif... au début. Les premières heures du jeu mettent en avant la créativité que ce système peut offrir, avec une vaste palette de sorts élémentaires et la possibilité de les combiner pour des effets variés. Mais rapidement, les limites de cette mécanique se font sentir. La reconnaissance des tracés n’est pas toujours précise, et en pleine action, lorsqu’on est sous la pression d’ennemis agressifs, cela peut devenir frustrant.

Le gameplay, qui mêle stratégie en temps réel et contrôle de créatures invoquées, est tout aussi ambitieux. Diriger des unités tout en jonglant avec les sorts crée une dynamique unique, mais le tout manque parfois de fluidité. L’interface, bien que fonctionnelle, peut sembler encombrée, et la gestion simultanée de plusieurs tâches devient vite un casse-tête, surtout dans les niveaux plus avancés où la difficulté grimpe de façon significative.

Visuellement, Lost Magic est agréable sans être exceptionnel. Les sprites des personnages et des créatures sont mignons, et les environnements, bien que parfois répétitifs, offrent une ambiance immersive. La direction artistique fonctionne bien pour un jeu de cet acabit, mais ne parvient pas à masquer certaines limitations techniques. La bande-son, quant à elle, est correcte mais sans éclat, avec des morceaux qui accompagnent bien l’action sans vraiment marquer les esprits.

Malgré ses défauts, Lost Magic reste une expérience mémorable, surtout pour les amateurs de RPG et de mécaniques originales. Il est rare de voir un jeu oser autant, même si tous les aspects ne sont pas parfaitement aboutis. En revisitant ce titre aujourd’hui, j’en garde un souvenir mitigé, oscillant entre admiration pour ses ambitions et frustration face à ses imperfections.

C'est un jeu qui a marqué par sa créativité et son utilisation ingénieuse de la DS, mais qui souffre d’un manque de finition dans son exécution. Une aventure qui mérite d’être découverte pour son originalité, tout en sachant que son ambition dépasse parfois ses moyens. Une pépite imparfaite mais attachante, qui témoigne d’une époque où le jeu vidéo n’avait pas peur d’expérimenter.