De rouille et d'os

Tout s"inscrit dans l'usure, du film, on se souvient de la rage avec ce guitariste lance-flammes, ces moteurs qui rugissent, le jeu offre ces moments d'adrénaline
- Ecoute la virilité de mon moteur sale petit écologiste bouffeur de paille !
mais il rend également l'angoisse de ce désert infini, ces paysages hostiles à l'homme qui invitent à l'humilité, surtout quand les tempêtes viennent vous meurtrir. Le début du jeu confirme cette impression d'un univers non taillé pour l'homme, les adversaires sont aussi des survivants et quand la vie se mesure à une gourde d'eau ou à un bidon d'essence, il n'y a que la fureur à laisser exploser pour ensuite revenir à ces moments de contemplation d'abimes désertiques.
Est-ce là tout ce que la vie a à nous offrir?
Le héros n'a aucun charisme (comme Tom Hardy soit dit en passant), c'est bien l'univers qui est beau, beau dans sa crudité (propagande vegan), beau dans sa simplicité sauvage (un univers facile à appréhender qui doit tant plaire à tous les survivalistes rednecks), ce jeu comme tant d'autres à son côté exutoire cathartique de notre nature sauvage aujourd'hui domptée et nous rappelle à quelle point nous devons préserver notre civilisation pour toujours voir en notre prochain un secours et non une menace. Un univers beau mais pauvre si pauvre qu'il nous rendrait tous fous.

Bon allez trève de philosophie de comptoir ! Au boulot

Comme sous-entendu, le film se veut plutôt grave, par rapport à un Borderlands un peu funky, MM a fait la pari de l'esthétique et du sérieux.
Les déserts sont un peu répétitifs et la fin dans une décharge géante est un peu anxiogène, écologiquement parlant. On en vient presque dans ce post-apo à regretter l'absence de zombie ou de monstres pour meubler l'ennui, les auteurs auront donc bien voulu plutôt privilégier une clientèle adulte.

La BO, trop discrète, enveloppe bien le jeu, mais aurait pu se permettre plus de liberté et d'audace comme on en attend généralement dans les GTA-like (un animateur radio un peu fou aurait pu d'ailleurs faire un bon PNJ salace un peu comme les commentateurs de Blood Bowl).
On sent bien les évolutions de la voiture au fil des améliorations et ça fait chier de devoir en changer pour les courses, on aurait bien aimé voir ses temps s'améliorer au fil de la cylindrée. En revanche les améliorations de Max ne se sentent pas et je ne parle pas des jetons de griffa, ou alors c'est que la difficulté des méchants va également croissante, mais dans ce cas quel intérêt...
Les cartes des bases ennemies sont originales et à chaque fois différentes même si elles ne sont pas forcément toujours bien dessinées.

Les PNJ sont également bien faibles quand bien même les méchants ont une diversité qu'on peut attendre en 2016, les caïds ne changent que de couleur et hormis Chum, les autres alliés sont assez fades et je ne parle pas des rencontres qui la plupart du temps ne servent à rien.
Les missions champs de mines avec le chien auraient pu être une bonne idée s'il n'avait pas fallu à chaque fois repartir de la forteresse.
La trame principale se résume à trouver du matériel pour buter le gros méchant...Certes ce n'est pas là où on attendait ce jeu, mais il y avait matière à nous surprendre avec quelques traitrises inattendues
On aurait bien apprécié quelques armes supplémentaires comme les mines de série, l'huile, les clous...

Bref le jeu malgré quelques bonnes idées est un peu ennuyeux, et si vous n'aimez pas ces jolies paysages désertiques et l'univers Mad Max, allez vers un autre open world, sinon ben vous devriez prendre votre pied.