On retrouve dès le début du jeu la patte des auteurs de Mafia 1, avec une mise en scène super réussie et des graphismes de haute volée. Le doublage est plutôt bon mais j’aurais préféré avoir une option pour passer le jeu en vostfr, qui me plaît généralement davantage.
L’ambiance est franchement géniale avec une simili-New York des année 40 puis 50 absolument envoutante. Le cadre est très vivant, avec des petites scénettes un peu partout, et puis graphiquement il faut avouer que c’est super propre.
Le gameplay est plutôt basique, avec des fusillades ni trop mauvaise ni franchement exceptionnelles, une conduite tout à fait banale (enfin sauf les premières heures sous la neige, qui peuvent finir par devenir pénibles), et des combats au corps-à-corps qui m’ont paru franchement mauvais.
Bref, si niveau gameplay le jeu ne dépassera jamais cette proposition de classique mais efficace, qu’en est-il de ce qui a généré l’aura de son prédécesseur, à savoir la narration et l’histoire ?
Et bien la réponse est un peu la même : le jeu égrène un peu bêtement tous les clichés du genre et peine à développer sa propre identité. Alors il faut reconnaître que c’est souvent bien écrit, et que certains passages sont franchement réussis ; mais on est aussi confrontés à des passages où l’écriture devient franchement bêbête. En plus Vito (le protagoniste) n’est pas follement intéressant, c’est une vraie serpillière qui n’a pas d’autre personnalité que "moi veux pas travail fatiguant", et il plonge dans le crime organisé avec une désinvolture navrante.
On peut noter aussi que le jeu porte parfois ses influences un peu trop ostensiblement : copier-coller des scènes des Affranchis ou du Parrain ça passait en 2002 parce que le média vidéo-ludique était encore un peu jeune par certains aspects, mais je trouve que là ça ne passe plus. Un clin d’œil, ok. Mais une reprise intégrale d’une scène ou d’un dialogue ça fait lourdingue je trouve.
Et ça résume un peu ce qui fait que Mafia II n’aura jamais l’aura de son prédécesseur : on est plus en 2002. Si à cette époque le premier opus avait tant marqué les esprits, c’est parce qu’il dépassait de la tête et des épaules ses concurrents, grâce à une narration et une mise en scène bien meilleure que ce qu’on pouvait trouver chez la concurrence. Mais voilà, Mafia II sort en 2010, de l’eau a coulé sous les ponts et si la narration est à nouveau à un très bon niveau, il n’existe plus réellement de fossé entre ce jeu et une bonne partie du reste de la production vidéo-ludique. Mafia II est devenu un jeu narratif parmi d’autres, et peine à se démarquer de la meute.
Et ce n’est pas son faux monde ouvert qui marquera les esprits, car il s’agit juste d’un décor dans lequel on évoluera sans jamais l’explorer (tout comme dans le 1 finalement). Ce qui fait que les ajouts type collectibles ou tuning de voitures sont franchement hors-sujet.
Bref j’ai passé un moment sympa sur Mafia II, mais il ne m’a clairement pas marqué comme avait pu le faire le premier.
14/20