Meh...

Développé par TripWire, édité par Deep Silver, Maneater entend vous mettre dans la peau d'un requin bulldog afin de bouffer tout ce qui se trouve à porter, dont des humains. Surtout des humains.

« L'histoire »

C'est subversif, ma p'tite Jacqueline ! Attention, on joue un vilain requin qui va tuer des humains à la pelle... Au début j'étais un peu dégoûté d'apprendre qu'un énième scénario allait faire passer le requin pour un tueur sanguinaire. Ils n'ont pas besoin de ça, ils en chient déjà pas mal les pauvres, et cette réputation est largement, très largement, erronée. En fait, c'est pas si manichéen que ça... Le jeu prend la forme d'une émission de télé-réalité qui ne prend ni parti pour le requin, ni pour ses adversaires. À vrai dire, le présentateur de l'émission serait plutôt du côté du requin... Oui, mais voilà : le requin passe son temps à bouffer tout et n'importe quoi, et il est indispensable de déglinguer de l'humain en masse. Retour case départ.

En bref, l'histoire est un prétexte. Votre mère se fait tuer par un vilain chasseur de requin, et votre but c'est d'évoluer et de grandir pour le retrouver et le tuer. Simple.

Concept et gameplay

L'idée est originale, l'évolution en monde aquatique c'est pas un truc qu'on voit tous les jours. Et l'idée de se mouvoir, d'explorer, et de grandir en tant que requin est originale. Les modèles et les animations donnent du corps au concept, et permettent de le sublimer.

Le gameplay, ceci dit... Comment dire... Le gameplay est répétitif dès les 15 premières minutes : bouffer des trucs pour gagner des points d'évolution, évoluer, et retourner bouffer des trucs. On est très proche d'un jeu Ubisoft à la collectionnite aiguë. La map est blindée d'icônes de trucs (inutiles, bien évidemment) à collecter, on accumule des points d'évolution, on débloque des « armes » et des « talents »... et voilà. J'ai fait le tour, pas grand chose à dire de plus. C'est extrêmement répétitif. Ça ressemble plus à une démo technique qu'à un jeu, à vrai dire...

La technique

Techniquement, c'est beau. Les environnements aquatiques regorgent de plantes en tout genre, mais par contre la faune est très peu variée. Mais c'est beau. De belles couleurs, un beau jeu sur les lumières... C'est beau.

Les contrôles et l'ergonomie sont passés. Le maniabilité du requin est aléatoirement géniale puis moisie ; ça dépend de... de je sais pas quoi. Ça dépend. Heureusement y'a pas beaucoup de touches ni de mouvements, sinon ça serait un calvaire. Dans l'ensemble on arrive quand même à faire ce que l'on veut, mais parfois c'est un bordel pas possible et le requin se met à s'agiter à contresens de ce que l'on souhaite lui faire faire.

Sur PC, ça m'a l'air stable. J'ai eu un ou deux drop de framerate assez méchant en 6 heures de jeu, mais c'est tout. Ça tourne de manière fluide.

Conclusion

À 40€, je ne recommande pas ce jeu qui vous occupera au maximum 20 heures, et ce de manière très redondante. C'est rigolo, mais il ne vaut clairement pas son prix actuellement. Il faudra donc attendre quelques mois que le prix baisse afin qu'il reflète plus ce qu'est Maneater : une curiosité très passagère.

Ah et... J'oubliais une petite pratique « sympathique » du développeur (ou de l'éditeur) : vendre le jeu en précommande sur Steam durant quelques mois, en faire la promo sur Steam, annoncer une date sur Steam... pour au final en faire une exclusivité Epic Game Store quelques jours avant sa sortie. Ces histoires d'exclusivités sont détestables... Pourquoi ne pas laisser le choix aux gens de jouer sur la plateforme qu'ils préfèrent ? La réponse est : le pognon. Eh oui, les développeurs / éditeurs qui acceptent ces deals sont des mange-merde. Pendant ce temps là, si on ne souhaite pas engrosser la plus grande dictature du monde ET jouer au jeu, bah on l'a dans l'os. Bah oui, Epic Games c'est Tencent, et Tencent c'est une entreprise chinoise... qui répond de ses actions et de ses finances devant le Parti Communiste Chinois. Vous ferez ce que vous voudrez de cette information.