Pfff, quelle déception. Peut-être ai-je donné trop d’espoir à ce Dream Team Bros, une chose est sûre, la recette Mario et Luigi a fini par me lasser avec ce volet. Pourtant, la formule a tout pour me plaire, des combats au tour par tour dynamiques, une notion de RPG qui fait toujours plaisir chez Mario et un enrichissement de l’univers Champignon. Tout est là pour faire de Dream Team Bros, un très bon volet. La recette est là, mais la sauce ne prend pas et on se retrouve avec un plat fade, limite avarié.


C’est pas faute d’avoir essayé, cette assiette, je l’ai fini. Je n’en ai pas laissé une seule miette dans l’espoir de trouver encore un semblant de saveur comme j’avais pu en avoir avec *Les Frères du Temps*. Je me suis farci 35h de jeu en me disant que « p’tet à un moment, la digestion finirait par se faire », même pas. J’ai fini le jeu avec un p’tit goût de vomi dans la bouche. Alors qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ? Les ingrédients étaient là pourtant. Moi je vous répondrais simplement que c’est une histoire de dosage. Et le dosage dans ce *Dream Team Bros*, il est pas seulement déséquilibré, il est carrément foireux ! Parce qu’à tout prendre avec du recul, ouais, en vrai, ça va. 
On a l’humour propre aux *Mario et Luigi*, on a plein de nouvelles attaques assez marrantes à utiliser. Des tas d’idées de gameplay avec ce concept de rêves et d’Oniluigi qui offre carrément une autre façon d’appréhender les combats au tour par tour. On a même des combats avec Luigi géant. On a de la super musique, des personnages hauts en couleur, des environnements diversifiés, une pâte visuelle vraiment agréable et une 3D qui fonctionne du tonnerre.
Ouais y a vraiment beaucoup de choses… y en a même beaucoup trop. Parce que chaque nouvelle forme d’Oniluigi, chaque nouvelle attaque, chaque nouveau moove de frère implique un tutoriel. Et des tuto dans ce jeu, vous en trouverez encore plus que des tuto cuisine sur Youtube ! Et le pire, c’est que des fois que t’ai pu oublier telle attaque parce que tu l’as pas utilisé depuis des heures, on revient te l’expliquer encore une fois et te demander « nan mais es-tu bien sûr d’avoir compris ? ». Mais oui bon sang, j’suis pas un gamin bordel ! Mais là encore, des tutos en veux-tu en voilà, je suis capable de l’appréhender, même après vingt heures de jeu. Non, mon vrai souci, c’est à quel point ce jeu étire inutilement sa durée de vie au point de le rendre interminable !
Dans les précédents *Mario et Luigi* c’était pas compliqué, tu arrivais dans une nouvelle zone, tu trouvais un bloc qui te donnait un item d’attaque frère, tu l’utilisais en plein combat et tu découvrais à la même occasion. Dans *Dream Team Bros*, tu arrives dans une nouvelle zone et tu as dix blocs cachés sur la map, donc faut les trouver. Et même une fois que tu débloques ton attaque, surprise…un tuto ! Et le pire, c’est que chaque attaque est spécifique à un frère. Sauf que vous allez très vite vous rendre compte que c’est Mario qui domine dans l’histoire. Parce que ce sagouin de moustachu en salopette rouge est toujours le premier à attaquer et qu’en règle générale, une attaque suffit à décimer tous les ennemis (ou sinon, Luigi récupère les miettes en tuant le dernier ennemi debout avec une simple attaque saut). Ce qui veut dire que les attaques de Luigi, vous allez très rarement avoir l’occasion de les utiliser. Du coup, que fait-on ? Bah dès qu’il s’agit d’upgrade un personnage, on favorise Mario, alors qu’on sait tous que c’est Luigi le meilleur ! Le pire, c’est que les combats en rêve se font uniquement avec Mario, ses statistiques de combats prédominent. Donc l’équilibrage des personnages, aux oubliettes !
Mais là encore, le sabordage n’est pas totalement accompli, parce que même tous les tutos, les fouilles de map (qui sont de vrais labyrinthes), le nombre incalculable d’ennemis ne suffisent pas. Nan, ce qu’il faut, c’est donner un scénario qui justifie tous les détours possibles. Du genre : « oh, il faut trouver la pierre des rêves qui se trouve en haut de la montagne. Oui, mais pour grimper la montagne, il faut des moniteurs, allons à l’office du tourisme. Tiens, un moniteur, mais son frère a disparu, trouvons son frère. Voilà son frère, oh mais il dort, allons le réveiller dans le pays des songes. Oh, mais une fois dans le pays des songes, le frère du moniteur ne veut pas se réveiller et réclame qu’on se batte contre quatre de ses disciples, puis lui, puis… » JE VEUX JUSTE GRIMPER CETTE MONTAGNE. Le pire, c’est que toute cette quête de moniteur à la noix ne sert à rien puisqu’une fois en haut, Bowser nous y attend pour nous dire qu’il a déjà récupéré cette foutu pierre. Mais mon chouchou, c’est celui qui précède le château de Bowser, je vous la fait courte :

- Il faut invoquer l’oiseau Protodor mais pour ça, il faut confectionner l’Unilit
- Il faut trouver les cinq pièces de l’Unilit
- Après six heures à toutes les chercher, il faut trouver le confectionneur d’Unilit
- Après deux heures, il accepte de nous suivre, mais réclame d’aller dans son atelier situé dans la foret des songes.
- Une fois le foutu Unilit construit, il faut trouver le temple des songes et atteindre la zone la plus adéquate pour invoquer Protodor.
- Une fois au fond du foutu temple, on parvient enfin dans le monde des songes où se trouve un gigantesque arbre et évidemment, Protodor est TOOOOOUT EN HAAAUT !
- Une fois Protodor éveillé, il veut se battre, donc boss fight.
- Une fois Protodor vaincu, dix minutes de cinématiques parce qu’il hésite à nous aider, mais finalement oui, à condition qu’on lui donne dix millions de pièces d’or, mais en fait non, mais en fait si, mais en fait c’est une blague, et enfin après, on peut aller dans le château de Bowser.


Et toutes ces longueurs cumulées aux combats ultra répétitifs et les cinématiques chiantes comme la pluie, ça créé une lassitude totale. Franchement, ça m’a demandé beaucoup de patience d’aller au bout.
Alors oui, si j’ai forcé 35h de jeu, c’est que quelque part, je n’ai pas totalement détesté. Même si je crache allègrement sur *Dream Team Bros*, je lui reconnais volontiers ses qualités citées en début de critique. Oui, visuellement, c’est vraiment pétillant et j’ai passé la quasi-totalité de ma partie en 3D parce que ça rendait vraiment bien. Et même si je hurle sur les tutos incessants à chaque nouveau pouvoir, force est de reconnaître que le jeu offre par la suite des phases de plate-forme et d’énigmes assez bien trouvées (quand elles ne sont pas littéralement expliquées par Tedibert et la p’tite étoile jaune qui nous accompagnent dans notre aventure). En fin de compte, *Dream Team Bros*, c’est un jeu sympathique, mais il ne faut franchement pas forcer comme je l’ai fait. Parce que c’est long, trop long pour ce que c’est, une p’tite partie de temps en temps ça passe bien. Mais c’est clairement pas un jeu sur lequel je reviendrai.
James-Betaman
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le 31 août 2021

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