Dis mec, c’est comment l’avenir ?

Ah la série des Mario Strickers, pas seulement un jeu de sport Mario comme les autres mais une licence développée par les Canadiens de Next Level Games avec une personnalité folle et qui tranche avec ce qu’on a l’habitude de connaître. Gamin, j’ai commencé avec l’épisode Gamecube en 2005 sur lequel j’ai passé une montagne d’heures, en 2007 c’était sa suite sur Wii, premier jeu online de la console qui m’a ébloui et qui a persisté dans une personnalité bien ancrée.

Cette licence est particulière pour moi, en 2007 quand encore collégien je demande à un ami avec lequel nous nous plaisons à comparer ce qu’aurait été le jeu avec la puissance d’une Xbox 360. On se plaît à imaginer l’avenir pour Nintendo « Dis mec, c’est comment l’avenir ? »

On imaginait alors ce que serait Mario Strickers dans une dizaine d’années, avec des graphismes comme cette introduction incroyable, des stades à couper le souffle, un public plus détaillé encore. On rêvait.

Car oui, 15 années après il est dur de prendre ce jeu en mains tant il semble avoir été assainit, purifié par Nintendo et vide quelque peu de son âme d’antan. Cet avenir dont nous rêvions nous laisse à la sortie du jeu avec un nombre de personnages ridicule, un nombre de terrains qui l’est tout autant et un nombre d’animations bien pauvre. Cette critique parle peu de gameplay car pour moi dans cette licence l’ambiance est tout aussi importante. Exit les thèmes musicaux marqués pour chaque personnage comme le Flamenco pour Luigi, désormais tout est plus discret, plus fade. Les supporters sont très peu nombreux et ce quelque soit le terrain choisi. On ne se sent plus acculé, plus oppressé, plus dans un autre monde mais uniquement au royaume champignon dans sa version un peu plus survoltée. Il n’y a cependant plus la fougue et l’audace des nombreuses animations de but d’avant qui étaient plus nombreuses mais aussi bien plus mythiques. Seuls Wario, Waluigi et DK conservent une part de personnalité importante. Marquer un but avec Harmonie ou Luigi n’a pas de saveur tant leurs célébrations sont… quelconques. Autre élément qui rapproche le jeu d’un jeu de sport mario ordinaire : Kritter, le gardien charismatique des deux premiers opus laisse désormais sa place à un très creux Boum Boum tiré de l’univers Mario.

Le contenu famélique, l’esprit, l’ambiance, la foule n’est donc pas à la hauteur de ce que 15 ans d’attente auraient pu apporter. Nintendo a fait un choix, c’est évident. Quel dommage. En revanche si l’esprit peut être un choix le fait qu’il n’y ait quasiment rien à débloquer est impardonnable.

Pour parler du positif, car il y en a on pourra retenir l’arrivée prochaine de mises à jour de contenu gratuites (et heureusement car le jeu a moins de stades que le reste de la série, un comble) et un gameplay léché favorisant les matchs en équipe à plusieurs.

En effet, même si le ballon de métal a disparu des nouvelles trouvailles viennent combler tout cela en étant réellement jouissives et poussées. Il n’y a a pas à dire : la marge d’amélioration de son niveau de jeu est importante tant les mécaniques sont bien intégrées. Il faudra en revanche que Nintendo alimente rapidement tout cela.

Au bilan à l’heure où sont écrites ces lignes le jeu est un jeu de sport Mario sympa mais qui ne ressemble pas au reste de la licence, il faut donc le savoir et l’accepter. Le gameplay est exigent et intéressant et permettra aux joueurs occasionnels comme aux puristes d’y trouver leur compte.