Vous savez, c’est comme un élève un peu médiocre qui un beau jour va rendre à son prof une copie dans laquelle on sent un gros potentiel. Pas une copie parfaite, bien sûr, mais où il ne manque justement pas grand-chose pour que ça devienne grand. Du coup, vous avez de l’espoir et vous attendez la prochaine avec une certaine impatience, même avec de l’envie, parce que quelque part, vous y croyez à ce gosse. Alors, c’est un gosse un peu con, un peu sale, un peu fils à papa et qui n’hésite pas à frapper les filles pour se souvenir qu’il existe et c’est loin d’être une flèche (oui, c’est une métaphore d’Ubisoft). Mais dans chaque connard réside l’espoir d’y voir un jour naitre une personne meilleure, qui aura la capacité de se remettre en question.

Et quand vous lisez la nouvelle copie, c’est la douche froide. Ce n’est pas catastrophique, évidemment, mais tellement en dessous de ses compétences que c’en est horriblement décevant.

Le côté loufoque, si plaisant, si rafraichissant de son premier devoir est complétement abandonné. C’était ça qui m’avait plus dans cette première copie : l’inattendu ! J’avais bien adhéré au concept initial : prendre un lieu aussi aseptisé que le Royaume Champignon et y balancer des Lapins Crétins qui foutent un joyeux bordel partout. Tous aussi débiles les uns que les autres, ils vont faire chier les Toads, se torcher avec les plantes Piranha et mettre un doigt dans le cul aux Goombas. Ce n’est pas subtil, mais c’est rafraichissant (et entre nous, qui n’a jamais rêvé de mettre un doigt dans le cul à un Goomba ?). Là, le choix artistique, c’est que les lapins parlent. Et ils parlent avec un langage soutenu qui est plus est. Voici un exemple de texte que nous lâche un des lapins : « y’a vice de procédure, je connais mes droits, il est où votre mandat ? ».

Voilà, c’est un lapin crétin qui dit ça. Les lapins crétins sont devenus des lapins. Des lapins qui parlent. C’est Mario + les lapins qui causent. C’est nul à chier. Exit le Donkey Lapin débile, le boss chanteur loufoque, Lapin Peach et ses selfies. A la place, ils disent des phrases du type « attaque plénitude » ou « J’le crois pas ! ».

Le système de combat, un peu simpliste et un peu lourdaud du premier volet ne demandait pas grand-chose pour être amélioré. Ici, il est devenu inopérant. La stratégie est devenue inexistante. En fonçant comme un bœuf, ça passe. Je suis très loin d’être un hardcore gamer, mais même en mode difficile, j’ai dû afficher 3 combats perdus sur la totalité du jeu (que j’ai fini, je sais, je suis maso). Si vous tombez sur un plateau de type « atteignez la cible », en 3 tours maximum vous avez fini. Pourquoi ? Parce que vous pouvez changer les stats de vos persos à tout moment. Donc il vous suffit de vous équiper des bons persos avec plusieurs sauts d’équipe, un Luigi (over cheaté) qui snipe au loin, et c’est dans la poche. Rajoutez à ça que changer d’arme équivaut juste à changer de skill et voilà, il n’y a plus rien. Ha si, il y a, à tout moment, des lapins qui peuvent « popper » au pif sur le terrain sans qu’on puisse savoir combien ni lesquels vont arriver. Mais c'est pas le pire, c'est que non seulement des lapins crétins apparaissent radom sur la map, mais peuvent apparraitre des lapins qui peuvent eux-même faire apparaitre d'autres lapins. Un terrain que tu auras minutieusement vidé en jouant bien se remplira en 1 tour d'autant voir de plus d'ennemis ! Et le peu de stratégie se transforme en un pifométre grossier. Un portail noir apparait et on ne sait pas lequel ni combien d’ennemis vont en sortir.

Niveau scénario, je ne demandais vraiment pas la lune. Le casque virtuel et la machine à laver du premier opus me suffisaient amplement. Il aura suffi de rajouter un balai à chiotte magique et c’était joué. Ici, au bout de quelques heures de jeu, je ne savais même plus quel était l’objectif principal de ma quête.

En plus, j’ai trouvé les maps extraordinairement mal foutue. Je n’arrivais jamais à savoir où j'étais, ni où il fallait que j’aille. C’est peut-être également dû au fait qu’il m’arrive de me perdre dans mon propre jardin, mais tous les paysages se ressemblent ! Pour corser cet aspect, ils ont cru bon de rajouter des énigmes. Par exemple, en arrivant face à une falaise, il fallait appuyer sur ZL pour qu’un pont se créé. Face à un mur, il fallait appuyer sur ZR pour que le mur se dérobe. Wahou, j’en viens à regretter Adibou. Les « énigmes » pour avancer sont d’un niveau de CM2. Je trouve ça très bien que des jeux s’adressent à des enfants de 10 ans, mais j’aurais préféré pas d’énigme et des Lapins Crétins qui font Bwaha à la place.

Au final, je ne sais pas si le plus stupide dans toute cette déception, c’est qu’au début de chaque combat important un spark se pointe pour te dire que si tu gagnes, il viendra avec toi. (Bah pourquoi tu ne viens pas direct connard ? T’es juste là, devant moi ! Pourquoi je dois me faire chier ?) Ou si c'est que ce ce jeu a été créé par des incompétents.

Pour résumer, je vais relancer le Kingdom Battle, parce que cet opus, c’est vraiment le petit frère débile de l’élève moyen. Il ne mérite décidemment pas qu’on lui prête plus d’attention que ça. C’est un fainéant doublé d’un crétin.

villou
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le 25 nov. 2022

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villou

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