Comme pour Medal of Honor : AirBorne, Heroes 2 introduit un postulat de départ qui a le mérite de faire preuve d’un peu d’originalité : parachutiste pour l’un et agent de l’Office of Strategic Services (O.S.S.) pour l’autre. L’O.S.S. est créé en 1942 lorsque les Américains entrent en guerre. Elle forme des agents spécialisés dans la collecte d’informations, capables de mener des actions clandestines à l’arrière des lignes de combat. Leur griffe était le piratage de fréquences radios, leur permettant d’avoir une communication quasi-exclusive sur le terrain. Ce contexte historique, loin d’éparpiller le scénario, offre au contraire une détermination dans le découpage incisif des niveaux. L’aventure semble se vivre en temps réel grâce à un itinéraire très intelligemment regroupé dans une même région géographique : Plage - Port - Ville - Égouts - Monastère - Village - Base - Ville bombardée. Ces décors très variés illustrent convenablement l’entreprise d’actions sur les lignes arrières.

Dans ces niveaux, plusieurs objectifs vous attendent. Les principaux, donnés par les transmissions radios, concernent le déroulement contraint des missions. Ils ont directement à voir avec des missions de sabotage, d’infiltration, de sauvetage ou de nettoyage. Les secondaires sont facultatifs. Souvent dissimulés et quelques fois immanquables, elles ciblent le vol de documents et l’assassinat de personnages importants. La pertinence du corps de guerre est à ce point bien choisie que Medal of Honor : Heroes 2 offre une perspective nouvelle à des actions reproduites depuis bientôt une décennie par la série. Sans éviter les nombreuses et prévisibles ficelles dont le jeu use et abuse lorsqu’il s’agit de mettre en scène les combats, les mécaniques de scripts résistent encore un temps. Aidées par une maniabilité à la Wii réservant de savoureuses surprises (dans l’utilisation de quelque ustensile de guerre comme le bazooka ou le détecteur de mines), par une interaction ingénieuse avec les radios et par des niveaux bien calibrés dans leurs longueurs, les signes d’essoufflement ne se font sentir.

D’ailleurs, si la durée de vie du jeu est à la perfection pensée pour la PSP, sur Wii elle apparaît rachitique. Medal of Honor : Heroes 2 trouve son dénouement en un peu moins d’une après-midi, là où sur un format nomade, découpé en courtes sessions, il s’étend sur plusieurs jours. Les fautes aisément pardonnées à son double bohémien prennent une ampleur conséquente sur la console de salon. Le transfert graphique, s’il sait se faire pardonner, ne vous aide malheureusement pas à oublier les innombrables défauts techniques. Devenus indissociables de la série, vous vous offusquez de la mauvaise gestion des collisions et des soldats mourant dans l’éclipse. Certains passages hargneux se transforment même en instants de rigolade, fautés par une intelligence artificielle insensée. Dommage qu’un jeu aussi enthousiaste sur le fond doive subir les éternels tourments techniques, ne semblant trouver le repos.
DavideNoème
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le 5 oct. 2012

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DavideNoème

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