Metal Gear
6.7
Metal Gear

Jeu de Konami et Ultra Software Corporation (1987PlayStation 3)

Attention : Cette critique a été rédigée par un fanboy de Zelda et peut contenir des comparaisons

Découvertal Gear : 1/11


Acheter une PS3 ouvre la porte à de nombreuses licences que je ne connaissais jusque-là que de loin. Parmi elles, Metal Gear, la célèbre série d'Hideo Kojima, dont à peu près tous les jeux sont disponibles sur la console (la série étant morte depuis 8 ans, ça aide).

C'est une série que je n'ai découverte qu'en visionnant la première bande-annonce de Super Smash Bros. Brawl, où la révélation de Solid Snake m'a sûrement fait lâcher le plus beau "ptdr t ki?" de mon adolescence.

Depuis, la série a fait quelques irruptions dans ma vie, j'ai en particulier testouillé la version NES de MG1, mais je ne me suis jamais penché dessus sérieusement. Alors découvrons un peu à côté de quoi j'étais passé ! Mais vu qu'il est de notoriété commune que la version NES est un portage non approuvé par Kojima, regardons plutôt le vrai premier jeu de la série, Metal Gear sur MSX2.


Première surprise quand on est habitué à la version NES, l'histoire ne commence pas du tout de la même manière. Au lieu d'un avion qui parachute Snake dans une forêt, ici on commence directement dans la base ennemie qu'on doit infiltrer. Entrée en matière plus directe donc, mais j'aimais bien l'autre, qui était plus classique.

Dans Metal Gear, on incarne donc Solid Snake qui doit s'infiltrer dans un campement (terroriste, j'imagine ?) qui retient un scientifique prisonnier et qui le force à construire une arme nucléaire, le Metal Gear. Notre solide serpent est aidé par quelques opérateurs radio tout au long de sa quête et par Big Boss, son commandant.


Si le jeu est un peu oublié au sein même de sa franchise (pas mal de gens doivent penser que la série a commencé avec Metal Gear Solid), son plot twist semble avoir quand même marqué les esprits. Rien de fou hein, on apprend juste à la fin que Big Boss est aussi le chef des terroristes et qu'il a envoyé un rookie enquêter pour faire perdre du temps aux USA. Pas de chance, Snake était trop fort et a percé à jour le complot. C'est tout de même assez original pour un jeu des années 80.

Si l'écriture n'est pas folle, le jeu prend tout de même plaisir à faire des petites feintes méta au joueur, qui seront la marque de la fabrique de la série au fil du temps. Par exemple, Big Boss va se mettre à vous donner de fausses informations à la toute fin du jeu, ce qui va vous renvoyer vers des salles piégées voire au tout début du jeu ! Ca sert de set-up à la révélation finale et ça marche plutôt bien, il ira même jusqu'à vous dire que la mission est annulée et qu'il faut éteindre la console.


Mais, beaucoup plus malin, à un moment Snake se fait dépouiller de son arsenal par des gardes. On finit par le retrouver, et on constate qu'un objet y a été rajouté. Personnellement je ne me suis pas posé de question, je me suis dit "Cool, ce sera sûrement utile plus tard" et je l'ai laissé dans l'inventaire. Sauf qu'à partir de là, les gardes ont commencé à péter un câble et à me courser alors que je n'étais même pas dans leur champ de vision. Je me suis dit que le jeu avait bugué et j'ai commencé à pester, j'accumulais les Game Over.

Au bout d'un moment, j'ai reçu un appel radio d'un de mes alliés, qui m'a informé qu'on avait placé un mouchard dans mes affaires et que c'était ce qui alertait les gardes de ma position. Evidemment, le mouchard était le petit objet supplémentaire, que je me suis empressé de détruire. Et tout est redevenu normal.

Et putain, c'est intelligent ! Le jeu a utilisé contre moi mes habitudes de joueur qui accumule tout, et dans la diégèse on peut penser que Snake n'a tout simplement pas remarqué ce mouchard quand il a récupéré ses affaires et que l'appel de son allié l'a juste poussé à examiner son sac plus attentivement. Ce n'est qu'un seul moment du jeu, mais ça marque, j'espère en retrouver beaucoup d'autres dans les futurs opus.


Graphiquement, c'est du 8-bits pas forcément très joli, ça me fait un peu penser à de la Game Boy Color, mais c'est suffisamment lisible pour que la DA ne soit jamais prise en défaut, c'est tout ce qu'on lui demande.

Le jeu a une OST qui rappelle à la fois les marches militaires et les musiques d'action hollywoodiennes, c'est sympa mais il y a très peu de musiques différentes donc ça boucle très vite. Dommage, mais encourageant pour la suite.


Au niveau du gameplay, on est dans un jeu en vue du dessus qui n'est pas sans me rappeler le premier Zelda, sorti 18 mois plus tôt. Comme dans le titre de Nintendo, on retrouve des labyrinthes à parcourir et des objets à récupérer pour progresser, mais les environnements extérieurs ont complètement disparu.

Sa principale innovation est son emphase sur la discrétion. Snake ne doit pas se faire repérer par les gardes qui patrouillent dans chaque zone, sous peine de crouler sous les tirs adverses. Pour cela, il peut se glisser discrètement derrière eux, se cacher sous un carton tout en restant immobile ou tout simplement les tuer.


Malheureusement, je trouve que cette option est un peu trop encouragée par le jeu. Alors certes, les ennemis réapparaissent dès que vous quittez l'écran, mais leur champ de vision vraiment restreint rend l'affrontement assez peu risqué et ça vous permet de chopper de temps en temps des munitions ou de la vie. C'est surtout ce deuxième point qui me dérange, s'il n'y avait aucun bénéfice net à tuer les gardes, j'aurais été beaucoup plus discret. Mais vu que là j'avais une chance de récolter des bonus, bah autant les taper quoi.

Surtout que Snake est absurdement fort, un seul coup de poing permet d'immobiliser un ennemi une bonne seconde, ce qui laisse le temps de lui en filer un deuxième puis un troisième, qui sera fatal. Donc dès qu'on porte un seul coup, on est assurés de tuer, c'est très très fort pour une "arme" illimitée, ça rend même les armes à feu obsolètes en-dehors des combats de boss. L'équilibrage est clairement à refaire.


En ce qui concerne l'exploration, j'ai beaucoup aimé deux moments du jeu : l'arrivée dans les deux vastes bâtiments où se déroule l'aventure. On est largués dans de très grands espaces qu'on peut explorer presque librement, c'était pas toujours facile mais c'était super fun de découvrir des armes ou des clés et de s'en servir pour accéder à des zones précédemment inaccessibles, tout ça grâce à mon cerveau et ma mémoire. Grisant !

Le problème, c'est qu'il arrivait forcément un moment où j'avais l'impression d'avoir tout fait et où je tournais en rond dans les bâtiments, jusqu'à devoir recourir à un guide. Et en général, la solution n'était absolument pas devinable.


En fait, si le jeu jouit d'une bonne écriture et d'un bon level-design, il a tout de même plusieurs torts inhérents aux jeux des années 80.

Et le principal (qui me fait encore une fois penser beaucoup à Zelda 1), c'est que la solution pour progresser est généralement de poser une bombe sur un mur random, qui ouvre soudainement le passage vers le reste du jeu. C'est insupportable, ça m'a bloqué à plusieurs reprises.

Techniquement, le jeu vous offre un outil pour détecter un mur suspect : les poings de Snake. Encore ! Si Snake tape un mur qui peut s'effondrer, il aura un point d'exclamation au-dessus de la tête.

Sauf qu'en pratique, devoir taper tous les murs pour deviner celui où on devra poser une bombe, bah c'est quasiment la même chose que poser une bombe devant tous les murs. C'est long, c'est chiant, c'est pas du game design. Mettez une fissure sur le mur, ou faites en sorte qu'on voie les faux murs avec les lunettes infrarouges, ou n'importe quoi d'autre, mais juste pas ça quoi. Un jeu qui traite son joueur si intelligemment mais qui finit par juste te dire "tape partout", c'est limite offensant. Du coup, le premier et le troisième quart du jeu sont funs, les deux autres quarts c'est juste lire un guide sur le Net pour repérer le mur qu'il faut casser, ou toute autre action absurde.


Parce que ce n'est pas le seul point sur lequel le jeu est archaïque, même si c'est le plus symptomatique. J'ai relevé plein de défauts que le JDG avait attribué à la version NES, mais qui non seulement existent sur MSX2 et y sont tout aussi gênants. Pêle-mêle :

- La gestion de l'inventaire est extrêmement lourde, ouvrir une porte avec l'une des 8 clés disponibles est un vrai défi de patience vu qu'il faut tester chaque clé jusqu'à trouver celle qui marche.

- Une des dernières salles du jeu contient des mines, du gaz toxique et une porte, ce qui signifie qu'il faut alterner entre le masque à gaz (pour ne pas prendre de dégât), le détecteur de mines (pour ne pas se faire one-shot) et les 8 clés (pour sortir de la pièce) et vu que vous allez forcément vous prendre des dégâts à cause du gaz malgré vos précautions, il faudra aussi jongler dans l'inventaire avec vos réserves de nourriture.

- Le boss final a une chance sur deux de ne pas mourir, il faut alterner des bombes à sa droite et à sa gauche à 16 reprises, mais le jeu ne vous fournit "que" les 15 premières combinaisons. La dernière est un lancer de dés, si vous foirez vous n'aurez peut-être plus assez de munitions pour aller exploser l'autre jambe.

- La moitié des boss du jeu sont des véhicules blindés qui ne sont sensibles qu'à une certaine arme. Par exemple, l'hélicoptère est sensible au lance-grenades mais pas au missile à tête chercheuse, ça n'a aucune logique.

- Tout aussi con que de poser des bombes sur chaque mur, il vous faut parfois contacter une de vos alliés pour qu'elle vous ouvre des portes ou qu'elle vous livre une arme (indispensable pour progresser), sans que rien n'indique que cette possibilité existe.


Bref, Metal Gear est un jeu intelligent pour son époque, mais qui a beaucoup vieilli dans pas mal d'aspects de son game-design, un peu comme Zelda 1 quoi. Contrairement à son aîné, reconnaissons-lui que la difficulté est assez peu élevée et que si on sait ce que l'on fait, le jeu ne peut pas vraiment nous piéger. Ca le rend sûrement plus agréable pour refaire une partie de temps en temps.

Mais si vous y jouez pour la première fois, dans la Master Collection qui sort dans quelques jours par exemple, je ne peux que vous recommander de le faire avec un guide à portée de main.

Sonicvic
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les marathons de Sonicvic et Les meilleurs jeux de l'univers Metal Gear

Créée

le 19 oct. 2023

Critique lue 7 fois

Sonicvic

Écrit par

Critique lue 7 fois

D'autres avis sur Metal Gear

Metal Gear
Wyzargo
7

La Grande Intrusion

Il serait difficile d'imaginer, pour ceux qui ne le sauraient pas encore, que si Metal Gear -et par extension la saga toute entière- est ce qu'il est, c'est à cause d'une contrainte technique !! En...

le 31 janv. 2016

7 j'aime

8

Metal Gear
khms
7

"Je suis le Fire Trooper ! Je vais te transformer en barbecue !"

Metal Gear nous invite à vivre la première mission de Solid Snake, en Afrique du Sud, lors de l'infiltration de la base de Outer-Heaven. L'objectif ? Détruire le Metal Gear, sorte de tank armé de...

Par

le 8 mai 2012

7 j'aime

1

Metal Gear
Amrit
7

Epopée Metal Gear - Part I: En terrain (in)connu

Je crois que le temps est venu pour moi de me faire l'intégrale de la saga Metal Gear, histoire de me mettre à jour pour la sortie de Phantom Pain qui semble bien être le dernier épisode auquel je...

le 17 avr. 2015

5 j'aime

11

Du même critique

Pokémon
Sonicvic
5

Dilemme, depuis 1997

Pokémon est une série qu'il est très complexe de juger. 5 arcs différents, 6 régions, 19 saisons au compteur et plus de 700 épisodes en font un des animés les plus longs de l'histoire (voire LE plus...

le 13 oct. 2016

22 j'aime

7

Pokémon : Détective Pikachu
Sonicvic
5

Détective Piklichés

5 avril 2000. Une génération entière de jeunes enfants au cerveau formaté par TF1 regarde dans la même direction, celle de l'écran de cinéma de leur quartier. Devant leurs yeux, leur héros Sacha...

le 5 mai 2019

14 j'aime

Sonic Forces
Sonicvic
4

"Sonic is gone, Amy."

S'il est un jeu qui pourra se vanter de m'avoir fait passer un roller-coaster d'émotions entre son annonce et sa sortie, c'est bien ce Sonic Forces. Initialement sceptique à cause du retour de...

le 1 janv. 2018

13 j'aime

3