bon allons-y pour metal guerre solide 3 mangeur de serpent le goty gotg bge unanimement acclamé et… ops


plus sérieusement on a à faire à un cas très particulier de jeu hors sujet avec lui-même. mgs3 c’est le jeu qui entame une proposition, qui a pas les couilles de la mener jusqu’au bout (ou pas le talent), qui essaye de meubler en faisant n’importe quoi et en espérant que les joueurs ne s’en rendent pas compte (pari réussi visiblement), et qui finit par oublier sa proposition initiale. je préviens je compte spoiler sans vergogne et j’ai la flemme de mettre des balises


la proposition est simple, raconter les origines de la saga à travers l’événement le plus important de la vie de snake qui a mené à la naissance de big boss et toute la suite qu’on connait bien, le tout en se centrant sur une relation, celle entre snake et the boss. voilà c’est pas compliqué, c’est une histoire simple, une quête personnelle (certes dans un contexte de guerre froide), l’évolution et la chute d’un personnage illustrées par son voyage au milieu de la jungle : pas mal, un revirement complet par rapport à mgs2 qui misait sur la complexité de son intrigue, de ses thèmes et de ses méthodes de narration, là on est sur du simple, du direct, de l’efficace, je suis client. problème : c’est un peu trop un revirement, c’est-à-dire que pour raconter une histoire pareille faut faire des choix qui risquent un peu de mettre à mal nos bons amis les fanboys de mgs. la solution selon kojima : c’est pas grave on a qu’à faire un mgs exactement comme les précédents mais en leur retirant toute leur substance pour se retrouver avec une structure inadaptée à la proposition initiale, de toute façon y’a marqué « metal gear solid » sur la boîte donc il suffit de mettre des méchas, des méchants ridicules, des scientifiques à sauver et des complots pour que les gens soient contents, on va pas se faire chier à développer sérieusement des personnages et une relation


bon allez je m’explique : c’est évident que mgs3 passe à côté de son sujet, qu’on passe tout le jeu à mettre à disposition les éléments importants au compte-goutte voire pas du tout, au profit d’une histoire bateau de scientifique à sauver, de double espionne qui montre ses seins, de méchant russe qui nuke des villages pour s’amuser, et autres joyeusetés qui n’ont ni intérêt historique, ni dramatique, qui sont que des repompes de « concepts mgsiens » sans propos ni saveur, juste pour faire durer le jeu 15 heures et pour qu’il ressemble à un metal gear solid. c’est quand même fou qu’il faille attendre le boss final pour se bouffer une cinématique de 15 minutes qui balance tout à propos de the boss, alors qu’il y a strictement rien au cours du jeu. et je parle pas uniquement de the boss, ça vaut surtout pour snake qui est censé EVOLUER au cours de la mission (et là j’invente rien, au début de l’opération snake eater il a ni la force physique ni la force mentale pour battre the boss, c’est explicite, c’est la mission qui est censée le forger, résultat : que dalle, enfin pas tout à fait, j’y viens), c’est quand même fou que les trois-quarts de la cinématique de fin soient alloués à eva dont personne n’a rien à foutre parce que c’est juste un personnage fonction fait pour faire des gros plans suggestifs, c’est quand même fou que l’antagoniste principal sorte tout droit de dbz, c’est quand même fout toute la marge que le jeu avait pour raconter son histoire qu’il esquisse à peine en fin de jeu


mais le pire dans tout ça c’est que y’a des traces de bonnes choses. vous voyez the sorrow ? un passage qui tire profit du média, avec une vraie ambiance, qui remet les choses en perspective, qui change snake et qui apporte quelque chose à sa relation avec the boss, SUPER c’est ce que j’attendais tout le jeu, vous trouvez ça normal que c’est le seul passage comme ça ? prenez l’unité cobra, c’est évident qu’ils étaient censés avoir une portée symbolique, ce ne sont pas des personnages, juste des noms et des boss fights, pourquoi en fin de compte ce sont juste des guignols qui crient leur nom ? pourquoi snake ne combat pas ses peurs, sa douleur ou sa colère en les battant, mais juste des mecs du cirque du soleil (excepté the sorrow du coup) ? y’a un exemple que j’ai déjà mentionné sur le forum mais qui me parait suffisamment clair sur la question : pour reprendre ce que je disais plus tôt, au début snake est pas de taille et il est censé progresser physiquement et mentalement. prenez sa première rencontre face à the boss au début de l’opération snake eater : il se fait défoncer (en cinématique). maintenant prenez le combat final contre the boss : il gagne. la différence entre les deux ? dans le premier on est spectateur, dans le deuxième on est acteur, la seule chose qui change dans ces affrontements c’est que dans le premier on ne nous laisse pas affronter the boss. mais en terme de situation, qu’est-ce qui a changé ? absolument rien, si ce n’est ce que snake apprend 5 minutes avant le combat. vous avez vu un snake changer et devenir plus fort au cours du jeu ? moi pas. vous avez vu ça illustré dans le gameplay ? non plus. ça paraît anodin mais c’est suffisamment représentatif de l’échec narratif complet du jeu, parce que je suis désolé mais il suffit pas de commencer par « snake tu dois battre the boss mais tu n’es pas de taille » et de finir par « c’est bon j’ai battu the boss et je suis vener » pour bien raconter une histoire, y’a un entre-deux qu’on appelle développement et que le jeu oublie complètement (par contre développer la nudité d’eva ou les miaulements de ocelot ça il sait faire)


mais bon vous savez quoi ? malgré tout ce que je viens de dire c’est toujours possible de faire un jeu correct, donc oubliez tout et voyons ce que le jeu a à proposer d’autres : le pire level-design de jeu d’infiltration de tous les temps ? ah ben zut. parce que ouais, en plus d’être à côté de la plaque sur le versant narratif c’est une chiure ludique complète. les zones sont taillées à la serpe, l’infiltration se résume à des touffes d’herbes et deux trois arbres, le gameplay va encore plus loin dans la philosophie du « y’a 50 features mais elles sont toutes inutiles » et réussi l’exploit d’être une grosse régression niveau fluidité/maniabilité, la montagne est une insulte au genre entier du jeu d’infiltration, en fait le seul truc correct c’est groznyj grad (encore que c’est pas non plus génial comme level-design mais au moins t’as l’impression de pouvoir t’infiltrer), le boss-design est, comme tout mgs qui se respecte, à la ramasse (sauf the end qui était très cool, et globalement les combats sont meilleurs que ceux du 1 ou du 2, on va lui accorder ça), putain y’a même un remix de la séquence rail shooter de mgs1, les mecs ont honte de rien


il est incroyable ce jeu, non seulement il avait du potentiel pour être génial mais même en mettant ça de côté il est raté : il est pas fun, il est pas intelligent, il est pas intéressant, la mise en scène est une des pires choses qui existent (REGARDE MOI JE SUIS UN NANAR LOL, non, un nanar c’est involontaire, là c’est volontairement ridicule et laid, les cinématiques arrivent à elles seules à ruiner toute la tension dramatique du jeu : chapeau), mais bon à un moment y’a snake qui grimpe une échelle avec « snake eeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeater » donc bge :)


nique la modé, nique kojima, nique phephe,


et surtout nique leorio que je vois déjà venir me faire chier avec ses histoires de mauvaise foi


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Fencer_
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le 13 juin 2018

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