Metroid était le premier jeu d'une célèbre série. On m'avait beaucoup parlé de Super Metroid. Les Metroid Prime étaient toujours félicités pour leur qualité exceptionnelle, et j'avais vu quelques amis jouer à Metroid Fusion.
Parmi toutes ces légendes et ces réussites, il existait un jeu obscur qui n'avait jamais pu atteindre mes yeux ou mes oreilles avant que je m'y intéresse moi-même, et ce jeu, vous l'aurez compris, c'était Metroid II.


En découvrant ce nain parmi les géants, j'ai découvert une pépite de la Game Boy.



Un objectif très clair



La simplicité
Si je ne devais vraiment retenir qu'un seul mérite de ce jeu, c'est sa façon très directe de nous présenter le but à atteindre : on arrive sur la planète, on ne nous dit rien, on ne nous montre rien, sauf un nombre : 39. On avance un peu, on détruit assez vite un Metroid à peine né, on s'aperçoit que le 47 en question descend à 38, et on comprend rapidement qu'on est là pour tous les éradiquer, jusqu'au dernier.
Là où, dans le premier Metroid, on passait finalement plus de temps (et je veux dire beaucoup plus de temps) à se balader et à survivre pour essayer de trouver son chemin dans ce labyrinthe qu'était Zebes, on a ici un rôle beaucoup plus actif et sans gros temps mort. Les rôles sont inversés : on se sent prédateur et non proie. Et je dois dire qu'en tant que chasseur de prime intergalactique, c'est un sentiment bienvenu.


La sobriété
L'absence de musique et de couleur se présente étrangement comme un avantage, qui participe encore plus à ce sentiment général de "Je suis là, seul, pour accomplir ma mission, ni plus ni moins". Le jeu est d'une sobriété osée mais très efficace pour servir l'ambiance.



Une vraie évolution dans la maniabilité



Samus de Metroid et Samus de Metroid II, ça n'a rien à voir. D'une part, elle est graphiquement bien plus impressionnante : l'armure a été détaillée, agrandie, rendue plus menaçante. Quand Samus se déplace, l'animation rend bien mieux compte de la force de l'armure que ce qu'on avait dans le premier Metroid, où on pouvait presque l'imaginer faire pat pat pat à chaque pas exécuté.
Mais alors surtout, la maniabilité est bien meilleure. ENFIN on peut s'accroupir pour tirer, et on ne peut pas comprendre à quel point c'est une révolution si on n'a pas joué à Metroid premier du nom.
J'ai quand même un petit reproche à faire sur la maniabilité du Space Jump, dont le timing est, à mon sens, inutilement strict, mais ce n'est qu'un détail par rapport au bonheur de jouer la protagoniste de ce jeu par rapport à celle du précédent.
La caméra est également peut-être un peu trop zoomée sur Samus. On ne voit parfois pas aussi loin qu'on le voudrait, mais rien ne grave non plus, ça n'empêche jamais de jouer.
Quant aux améliorations d'armes et de l'armure, elles sont un peu plus nombreuses et variées que dans le précédent opus et apportent surtout de nouveaux outils pour parcourir la carte. Je pense notamment à la boule araignée, dont la sensation de liberté au moment de son acquisition pourrait s'apparenter à celle du permis de conduire.


Un équilibrage pas toujours convainquant
Aïe, c'était déjà le cas dans Metroid sur NES, on aurait pu espérer que le problème soit réglé ici. Et il l'a été... dans une certaine mesure.
L'écart de difficulté entre les boss de Metroid II n'a absolument rien à voir avec ceux de son aîné, tel que celui qui existait entre Ridley et Kraid, mais il reste problématique. Les trois premiers stades des Metroid rencontrés vont de l'inoffensif au "simple à éliminer". Puis nous arrivons au quatrième stade qui est un véritable enfer à affronter, avant de passer au cinquième qui fait redescendre la difficulté d'un cran. On affronte ensuite des Metroid censés être dans un stade antérieur aux précédents, mais qui sont pourtant bien plus menaçants, et enfin on est confronté à la forme finale, aberration de difficulté dans un jeu qui se voulait plutôt facile jusque là.
Rien n'est insurmontable au bout du compte une fois qu'on a compris le "truc", mais le jeu ne prend pas trop la peine de nous aider à le comprendre.
Quoi qu'il en soit, même si c'est mieux, la courbe de difficulté n'est pas une franche réussite non plus dans ce Metroid. Espérons que le suivant fera mieux ?



Modeste mais honorable



Metroid II n'a pas la prétention de révolutionner un genre comme ce pouvait être le cas de Metroid ou de Super Metroid, et c'est sans doute partiellement pour ça qu'il passe un peu sous les radars aujourd'hui. Mais pour s'amuser, on n'a pas forcément besoin de chercher le chef d'oeuvre, on peut juste passer un bon moment sur un jeu qui ne se prend pas la tête et donne des cibles sur lesquelles on peut tirer, avec un peu de jugeote.
Ce petit jeu de GB, c'est exactement ça. Il n'est ni trop court, ni trop long, propose juste ce qu'il faut d'exploration tout en restant suffisamment linéaire pour guider le joueur, et il se paie même le luxe d'apporter une fin un peu touchante et culpabilisante, qui remet en question la légitimité de la mission du joueur, et apporte un peu d'humanité à Samus.


Personnellement, je n'ai pas vu le temps passer, et je vous recommande de l'essayer si vous en avez l'occasion. Il est parfaitement jouable aujourd'hui encore, ne prend pas beaucoup de temps, et délivre une expérience immersive en tant que chasseur de prime que, de mon point de vue, l'on peine à retrouver dans les autres jeux de la série.
Je lui donne ainsi un 8, et mon coup de cœur pour cette simplicité qui sert le sentiment de mission à accomplir de la meilleure des façons.

Nyrelhos
8
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Créée

le 19 avr. 2022

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Nyrelhos

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