Genocide simulator

Après avoir fini, Double Dragon II en 45mn, Kirby's Dreamland en 71 mn et Mario Land 2 en 2h 15 ... je me suis attaqué à Metroid 2 sur l'émulateur Gameboy de la Switch... et ça a été une autre paire de manche. Le jeu est rugueux. J'ai tenu 2 heures avant de me dire "ok, je suis bloqué, allons voir les soluces" et même là, c'était dur.

Remettons les choses dans leur contexte : Metroid 2 (Return of Samus) est à l'époque de sa sortie un petit exploit en soi. L'idée est de reproduire un jeu fidèle au Metroid sorti sur NES cinq ans plus tôt mais sur une console bien plus limitée au niveau des sprites, de la puissance et de la couleur. Et si l'équipe n'était pas celle du jeu original, ils ont proposés une aventure tout aussi longue, qui s'inclut logiquement dans la série et reproduit assez bien le feeling original tout en y ajoutant leur lot d'innovations (notamment la boule qui permet de faire des multisauts.) Même au niveau de la musique ça fonctionne, avec le morceau "Surface Of SR388" qui ressemble à celui nous accompagnait dans les premiers niveaux du jeu NES.

Le jeu suivait à l'époque les canevas établis par la franchise Aliens : le premier était la rencontre avec les créatures et le second était un essai de se débarrasser de toute la race. Une idée qui n'est pas si conne que ça et comporte aussi une fin où l'on affronte une sorte de "Mère Alien"

Mais ça va amener son lot de soucis pour les opus suivants qui devront justifier du titre Metroid et trouver une façon où une autre de les faire apparaitre.

Ha, les bons jeux punitifs d'antan :

Par contre à refaire en 2023 c'est une autre paire de manche. Je consacrais une heure/demi-heure chaque matin à jouer au lit sur Switch, tout en jouant le soir à Ori and the Blind Forest, et la comparaison de deux metroidvanias qui ont 25 ans d'écart était visible. Metroid 2 c'est le jeu à l'ancienne : pas de carte du monde (t'as qu'à la faire dans ton cahier d'école) des contrôles plutôt rigides, un monde ultra-labyrinthique dont les zones sont difficilement différenciables (surtout que sur Gameboy, le peu de couleur n'aide pas) des checkpoints un peu bizarrement agencés et des séquences difficiles, entre le passage complet dans le noir, l'attaque d'un Zeta Metroid dans le sable et une bonne dose de sauts qu'il faut refaire à la perfection.

Mais surtout, comme dans le premier, tu te retrouve forcément à farmer à un moment où à un autre. Les endroits où se restocker en vie et en missile étant assez rare, il faut aller près de zone où spawne des mobs et tirer dessus en espérant qu'ils vont lâcher du loot. J'ai perdu des quart d'heure et des demi-heur à faire ça... mais c'est hélas la seule chose qui fonctionne si on veut avancer.

Et puis, le jeu est pas tant "metroidvania" que ça. Si un des plaisirs de ce genre c'est de revenir réexplorer une zone précédente une fois qu'on a un équipement plus puissant, ici, ça ne servira pas à grand chose. Le jeu est même assez linéaire : on rentre dans une zone, on la nettoie de tous les Metroids (Ultra-Metroids, Gamma Metroid ou autre... de toute façon le plus relou ça restera toujours le Metroid de base avec son attaque qui suce nos points de vies) et une fois ceux-ci morts, un tremblement de terre est provoqué, ouvrant la zone suivante. Pas de boss de zone (pas de Ridley) pas de pouvoir nécessaire pour passer à la zone suivante mais un compteur indiquant le nombre de Metroids liquidés.

N'ayant pas trop envie de me casser les dents j'ai fait le jeu avec une carte de Gamefaqs allumé sur mon téléphone portable, en sauvegardant avant chaque séquence un peu reloue et en écoutant des podcasts (dont un numéro du "Rendez-vous Jeu" où Escarina (pas Cordoba) disait textuellement "mais QUI joue aux jeux sur l'émulateur de la Switch ? Vous en connaissez vous ?") ce qui m'a fait très bizarre.

Le boss final est dur :

Pour le coup, je suis vraiment curieux de voir ce que dois donner le remake sorti sur 3DS. Il y a du y avoir un vrai travail de refonte. A faire si je le trouve dans un bac à solde.

Jeu fini en 7 heures et 49 minutes