Petit défouloir, avec bien des limites

Dès les premiers pas, j'ai trouvé cette curieuse expérience de doom-like classique mélangé à la nervosité d'un jeu moderne et mêlé à une petite touche de créativité personnelle très sympa. Les armes sont supers, assez variées, fun à prendre en main ; il y en a pour tous les goûts. Le jeu semble essayer de se vendre sur toutes les possibilités offertes, toutes ces armes que l'ont peut mélanger les unes avec les autres... et il faut dire que c'est plutôt marrant de monter deux fusils à pompe sur un lance-grenade.


Pour rester sur les points positifs, l'histoire est simple (avec un twist très sympa) et franchement drôle, très bien amenée pour dire qu'elle n'est présente que sous forme de dialogues. Le gameplay un peu glissant n'est pas toujours facile à prendre en main, mais une fois chose faite, c'est très agréable de se promener en toute légèreté dans les niveaux.


Et les niveaux, parlons-en : d'un point de vue objectif, c'est vrai que les salles sont très répétitives. On retrouve souvent les mêmes, on fini par les connaitre - et d'un point de vue subjectif, c'est ce qui me plaisait. Plus je jouais, plus j'apprenais par cœur ces petites salles pleines de défis, apprenais où il valait mieux se placer, quels étaient les pièges à éviter... pour ma part, ça me plaisait.


Alors maintenant on va prendre tout ce que je viens de dire et on va parler de tout ce qui ne va pas :
Vous n'allez pas expérimenter tant que ça avec les armes. C'est rigolo au début, et même assez tardivement on peut trouver des combos intéressants ou redécouvrir certains outils, mais la promesse de pouvoir fusionner tout un tas d'équipement n'est pas réaliste : il est difficile voire impossible de faire quelque chose de potable avec plus de trois ou quatre canons. Vous allez rire peut-être en essayant vos 10 rayons lasers en même temps, mais faute d'énergie ou d'ergonomie, vous allez perdre, et si vous perdez, vous perdez aussi l'équipement que vous avez amené en mission. Une punition très sévère qui n'encourage pas vraiment la créativité. On fini par jouer avec des sets habituels pour avancer, et minimiser les risques. Vous allez savoir quoi prendre et quoi éviter, réduisant drastiquement l'aspect "créatif" puisque certaines armes ne valent simplement pas le coup si elles ne sont pas accompagnées par d'autres ou par des bonus précis.


Vient ensuite le post-game et les niveaux avec ; dès que vous aurez terminé la trame principale, Mothergunship va commencer petit à petit à devenir stupidement difficile. Tout en ayant conscience que je ne suis pas la meilleure au monde, je me demande sur certains passages s'il est seulement possible de ne prendre aucun coup tant les projectiles sont nombreux, à en faire disparaitre mes FPS qui jusqu'ici se portaient très bien.
Terminé les salles fermées et étroites où il est aisé de naviguer, de comprendre le terrain rapidement et tourner derrières murs et escalier pour se protéger en rechargeant, et bonjour les salles inutilement grandes remplies de quantités absurdes de petits ennemis volants, de missiles auto-guidés qui font trois fois votre taille, de trampolines à tout-va qui ne cessent de vous emporter là où vous ne le voulez pas...
Il faut savoir qu'à chaque mission, vous ne pouvez emporter qu'une poignée d'équipement - vous démarrez presque à nu. J'aime énormément l'idée de "repartir de zéro", je trouve ça plaisant de retrouver cette petite progression à chaque fois, où la première salle est un peu plus facile, et puis ça monte, ça monte... ! Mais dans ces situations de post-game, les premières salles sont un véritable cauchemar, étant toutes aussi difficile les unes que les autres alors que vous n'avez rien pour vous défendre. Au mieux la moindre salle va durer une éternité parce que vos dégâts sont maigres, au pire vous perdez.


Le jeu va rapidement aller à l'encontre de lui-même : il est plutôt assumé dans Mothergunship que vous êtes un bourrin, c'est comme ça qu'on gagne. Tout explose, et vous devez faire en sorte d'être dans la mêlée pour attraper les pièces, point d'xp et autres. Jouer la distance et la prudence est complexe, car les bonus disparaissent très vites - c'est un peu la punition pour être un lâche si vous voulez. Là où les ennemis sont sensible en combat rapproché grâce à une cadence de tir assez faible, ils auront tous une meilleure portée que vous (je crois même qu'ils n'ont simplement pas de réelle limite de portée). Alors dans ces niveaux sur lesquels je m'acharne tant, rentrer dans le tas revient à du suicide tant les tirs sont nombreux, ça vient de tous les côtés, et sous forme de véritables murs infranchissables de missiles ou d'essaim d'ennemis. D'un autre côté, jouer la distance est inutile pour les raisons citées au-dessus, en plus de casser tout le fun du jeu. Sans la présence de quoi que ce soit de défensif (pas de bouclier, de contre, d'esquive ou d'effet "vampirisme" par exemple), les options sont vites limitées.


En conclusion, Mothergunship perd (selon moi) le gros de son intérêt dès que l'on a terminé son histoire (histoire très courte si on la fait d'une traite sans les missions secondaires). Fusionner des armes n'est pas vraiment récompensé, rentrer dans le tas revient à se tuer, les salles deviennent vertigineuses... l'ambiance rapide et nerveuse devient juste du stress. J'en garderais tout de même un souvenir extrêmement positif : je me suis énormément amusée, et j'y reviens de temps en temps pour son gameplay lisse dans le bon sens du terme. Tout répond parfaitement bien, c'est très agréable. Cependant, même en étant très bon, l'augmentation soudaine de la difficulté vient vraiment gâcher l'expérience : en soit, il n'est pas non plus impossible de réussir. Avec une bonne maitrise, les niveaux peuvent se faire, ils sont juste dix fois moins amusants car dix fois plus longs, à tirer sur le même ennemi idiot qui ne peut pas vous atteindre mais doté de millions de pv qui s'épuisent touuuut doucement.
Malgré tout, je le recommande s'il venait à être en promotion, c'est une expérience agréable pour quiconque à envie d'un peu d'action à son état le plus pur, sans fioriture.

Roulibr
5
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le 17 août 2021

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Roulibr

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