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Ah bah tiens…
…Mais c’est vrai que j’y ai joué à ce jeu !
La vache… J’avais totalement oublié.
Voilà qui en dit long sur la marque qu’il m’a laissé.

Pourtant, à première vue, je me souviens que « Mutazione » avait un petit côté séduisant.
La direction artistique dégageait un vrai charme et l’univers comme l’expérience de jeu proposés paraissaient forts prometteurs en termes d’audace et de personnalité.
Seulement voilà, commencer à jouer à « Mutazione » c’est d’abord se confronter à un jeu bavard. Très bavard.
Ça parle… Beaucoup.
Et quand bien même l’écriture ne s’égare-t-elle pas trop que, malgré tout, celle-ci devient vite omniprésente.
Parce que l’air de rien, dans « Mutazione » entre chaque dialogue, eh bah il n’y a pas grand-chose.
Du coup ce jeu, l’essentiel du temps, il se contente juste de parler…
…Enfin « de parler ».
…C’est un bien grand mot !

Car « Mutazione » étant un jeu indé au budget ric-rac, la parole ne se réduit ici qu’à du texte. Du texte qui défile avec le petit pouic habituel des vieux RPG d’il y a vingt ans. Un pouic qui fait certes très vintage mais qui surtout finit rapidement par gonfler.
Et s’il gonfle, donc, c’est parce qu’on l’entend tout le temps.
On se balade. On trouve quelqu’un. On clique pour parler avec lui. Pouic. On clique pour lire la suite. Pouic. On clique ensuite pour répondre. Pouic…
Comme ça pendant des heures…

Si encore on avait autre chose à faire sur cette île que cliquer, lire et pouiquer, alors dans ce cas-là – je ne dis pas – je n’aurais certainement pas parlé de ce problème !
Mais jouer à « Mutazione » ce n’est rapidement faire que ça.
Cliquer. Lire. Cliquer. Lire. Cliquer. Répondre. Cliquer. Lire…

Au bout d’un moment, moi, j’en suis carrément venu à me demander pourquoi on a décidé de faire de ce « Mutazione » un « jeu » ?
Parce que du jeu, franchement, dans « Mutazione » il n’y en a pas.
Les choix offerts en termes de dialogue sont très superficiels et ne font pas illusion, quant au jardinage il arrive quand même bien tard et ne se résume en tout et pour tout qu’à « planter le bon truc au bon endroit » puis « jouer la mélodie qu’il faut pour qu’ensuite, un PNJ heureux nous déballe ses nouvelles lignes de pouics ».
C’est juste… pauvre quoi !
C’est même pire que ça ! Pour moi c’est même carrément débile, au sens littéral du terme !

Cette déduction, je ne me la suis faite qu’il y a quelques jours, alors que je jouais à un autre jeu : « Spiritfarer ».
« Spiritfarer », sur le papier, c’est assez proche de « Mutazione ».
On fait une balade en mer dans un univers dessiné aux teintes très douces. Il faut y trouver des gens, leur parler, écouter leurs roucoulements de jeux indé, faire pousser des trucs en jouant de la musique…
Sur tous ces aspects, les points communs sont même d’ailleurs assez frappants.

Seulement voilà, la grande différence qu’il existe entre « Mutazione » et « Spiritfarer » c’est que « Spiritfarer » est vraiment LOIN de ne se limiter qu’à ça !
Et c’est clairement en jouant à « Spiritfarer » que non seulement je me suis souvenu de l’existence de ce « Mutazione » mais qu’en plus de ça j’ai réalisé à quel point il n’y avait finalement pas grand-chose de solide dedans.

« Mutazione » n’aurait pas dû être un jeu.
D’ailleurs « Mutazione » N’EST MÊME PAS un jeu.
Son niveau d’interaction est tellement réduit qu’en fin de compte il est juste un récit écrit qui défile à coup de clics et de pouics répétés.
A ce niveau-là, les petits gars de chez « Die Gute Fabrik » auraient encore mieux fait d’écrire un livre illustré.
Franchement, ça leur aurait coûté moins cher et, au moins, de cette manière là, j’aurais peut-être pu trouver du plaisir dans ce qu’ils cherchaient à raconter…