Laser quest

Je n'avais pas du tout aimé le jeu Party hard, la musique insupportable et le gameplay prise de tête ont eu raison de moi au bout de deux niveaux. Mais le trailer précisait que ça nous venait des créateurs de No time to explain, ce qui semblait donc indiquer une certaine popularité du jeu en question, même si je n'en avais jamais entendu parler.
Je me suis renseigné, par curiosité, et ça avait l'air déjà bien mieux.

Le héros danse tranquillement, tout seul chez lui, quand il est soudainement interrompu par un double de lui venu du futur, qui est immédiatement kidnappé par un crabe géant… sans avoir le temps d’expliquer quoi que ce soit. Heureusement, on comprend aisément.
No time to explain est de base un jeu flash, et ça se voit dans la simplicité des graphismes et du gameplay ; le concept est tout simple : il s’agit d’un jeu de plateforme en 2D où il faut surmonter les obstacles et les pièges. Pour seul arme et moyen de déplacement, un rayon laser, qui permet de se propulser dans les airs.
Ce n’est pas si simple à maîtriser par contre, il faut savoir doser précisément l’inclinaison et la puissance de l’objet.
On poursuit notre double, prisonnier des pinces de ce crabe géant qui prend la fuite, ce qui pousse le joueur à se précipiter, à réessayer de suite quand il échoue, d’autant plus qu’à chaque mort on respawn immédiatement à côté. Il y a une instantanéité et une simplicité du gameplay qui me plaît, même si en réalité on n’est pas vraiment pressé par le temps. Il faut dire que la musique pêchue met dans le bon état d’esprit, et aide à rendre le jeu si prenant. Tout s’enchaîne, donc on a du mal à décrocher.

On pourrait penser que ça devient répétitif, mais au fil des niveaux de nouveaux éléments font varier la façon de procéder. Il y a par exemple des planches de bois, que l’on ne peut passer qu’en s’enflammant, mais il faut se précipiter de plonger dans l’eau ensuite.
Les univers explorés sont aussi de plus en plus inventifs, délirants, et en même temps ingénieux.
Le remaster comporte des univers en plus par rapport au jeu original, et on sent que les développeurs se sont lâchés en imaginant toutes les déclinaisons farfelues possibles à partir du même concept.
Les boss sont funs aussi et proposent un peu de challenge (même si une fois qu’on a compris la parade, c’est bon).
Globalement je trouve que No time to explain sait très bien doser la difficulté, de sorte que ce soit suffisamment gratifiant quand on réussit sans qu’on se prenne trop la tête… j’avoue avoir gueulé devant mon ordi, mais sans m’énerver au point d’abandonner, au contraire ça me poussait à persévérer.
Au tout dernier niveau bonus du jeu ("Water traps"), je suis peut-être mort 200 fois en, disons, 20mn… à côté Hotline Miami 2 ne paraît pas si ardu.

Un autre point fort du jeu, et qui m’a en partie convaincu de l’essayer, c’est l’humour absurde.
L’histoire n’a aucun sens, se basant juste de façon random sur des poncifs d’œuvres de SF, mettant dans le même panier voyage dans le temps, dans des dimensions parallèles, et autres.
Et l’humour se manifeste parfois par des trucs tout cons, comme les plaintes non-sensiques hurlées par le double du futur, le fait que la touche espace permet de danser sur place, ou qu’on puisse collecter des chapeaux en cours de route. Certains sont d’ailleurs complètement cons (on se retrouve par exemple avec une tour Eiffel à la place de la tête). Ca ne sert à rien, c’est ça aussi qui est drôle… et pourtant, tu te prends au jeu, et au bout d’un moment tu te casses quand même le cul pour récupérer ces foutus chapeaux.

No time to explain prend à peu près 3h à boucler (mais moi je suis nul donc je sais pas si c’est représentatif), et a priori on se dit que ça fait beaucoup pour un jeu au concept aussi léger… mais au final j’aurais bien voulu que ça dure plus longtemps, parce que c’est un peu comme Braid, les développeurs ont su décliner de pleins de façons différentes une idée de base, sans jamais finir par manquer d’imagination.
Ça reste fun et prenant de bout en bout.