Out There
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Out There

Jeu de Mi-Clos Studio et FibreTigre (2014Android)

L'immensité de l'espace, voilà un vecteur de création quasi aussi infini que l'espace lui-même. Nombreux sont les réalisateurs, écrivains ou développeurs de jeux vidéo à nous en avoir livré leur version, alors en voyant de loin Out There, arriver sur iOs et Android, on pouvait se demander si le jeu saurait se différencier suffisamment d'un Faster Than Light et raconter sa propre histoire.

A posteriori, c'était vraiment une question idiote.

"22e siècle. L'humanité tente difficilement de trouver des ressources au delà de sa planète épuisée". Voilà comment commence Out There : une dystopie chère au raconteur d'histoires FibreTigre. On incarne un simple humain, seul équipage du Nomad, vaisseau en orbite autour d'une lune de Jupiter. Du moins si l' "accident" ne s'était pas produit : car sorti de cryogénisation, on se rend compte que notre vaisseau est à la dérive dans une partie lointaine de l'univers. Il va maintenant falloir réussir à rallier la Terre.

A partir de là, chaque partie dans Out There sera différente. Seul le point de départ reste le même, tout ce qui suivra est généré aléatoirement : rencontres avec des races alien, tempête électrique, créatures bizarroïdes, vaisseaux abandonnés ... le contenu du jeu est vraiment conséquent, et chaque événement est scénarisé et décrit avec soin dans l'écriture, leur enchaînement créant l'histoire éphémère de notre personnage. Ce côté scénarisé différencie déjà, sur ce point, le jeu de Faster Than Light, où l'histoire est bien plus basique.

Une autre différence avec FTL est que dans Out There, il n'y a pas de combats à gérer. Ce qui ne rend pas le jeu plus simple, car la survie est tout sauf aisée. Il faut déjà gérer la collecte des ressources essentielles (carburant, oxygène, fer pour réparer la coque) et des secondaires (divers métaux et éléments chimiques) permettant de construire les divers équipements (bouclier, module de saut plus efficace, ...). La place dans la soute est limitée et accueille indifféremment ressources et équipements, ce qui mènera à des dilemmes cornéliens. On mourra souvent abruptement, que ce soit par la pénurie de ressources, la destruction du module de saut par une tempête de météorites, ... et on relancera joyeusement une partie en espérant aller un peu plus loin, car comme dans tout bon rogue-like, l'expérience finit par compenser un peu le facteur chance.

Out There est donc une course contre la montre, à récolter des ressources qui s'épuisent à vue d'oeil, avec quelques bouffées d'air, dans tous les sens du terme, lorsque par exemple un atterrissage sur une planète habitable remplira les réserves d'oxygène, et mènera à une rencontre avec une nouvelle race Alien qui vous parlera dans un langage qu'il faudra apprendre petit à petit, et vous offrira une nouvelle technologie bien utile. Ou que vous tomberez sur un nouveau vaisseau si cool que vous abandonnerez le Nomad sans regret ...

Le jeu n'est pas très demandeur graphiquement. Pas de pyrotechnie dans tous les sens, et c'est du tour par tour. En revanche il flatte sérieusement la rétine : les univers dessinés sont de toute beauté, les effets discrets et efficaces, on se sent vraiment perdu dans l'immensité de l'espace, avec toutes ses merveilles à découvrir. Un sentiment renforcé par l'excellente musique composée par Siddhartha Barnhoorn, qui, malgré un sacré monosourcil, montre une nouvelle fois ses qualités après l'OST d'Antichamber.

En bref, entre un contenu généreux et l'aléatoire partout, on ne sait jamais ce qui va nous tomber sur le coin du museau à la prochaine planète. C'est bien ce qui fait tout le sel de ce genre de jeu, et Out There n'y fait pas exception. Mi-Clos et FibreTigre livrent une partition maîtrisée, impressionnant pour cette première collaboration, et on ne peut que souhaiter que les ventes soient au rendez-vous pour que celle-ci perdure. Un jeu qui vous accrochera quelques bonnes heures, auquel en cherchant bien on pourra trouver quelques défauts comme l'animation de transition pendant chaque voyage qui pourrait être raccourcie, mais rien qui ne puisse être corrigé dans des mises à jour et qui puisse vous dissuader de craquer. En cette époque de jeux gratuits et à 89cts, Out There n'est pas le meilleur marché, mais la qualité est en rapport : il mérite l'achat, sans nul doute
Calaius
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le 5 mars 2014

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