Outer Wilds: Echoes of the Eye
8.7
Outer Wilds: Echoes of the Eye

Extension de Mobius Digital et Annapurna Interactive (2021PlayStation 4)

Et si le fond du problème était tout simplement la logique même de DLC ?

Ceux qui me connaissent le savent : Outer Wilds est un jeu qui compte beaucoup pour moi.
Énormément.
…A la folie.


Ce n’est pas compliqué, en ce qui me concerne, je place l’ouvrage de Mobius Digital carrément au sommet de mon classement de tous les temps – oui, rien que ça – et pourtant c’est peu dire si, en termes de JV, j’ai eu l’occasion de barouder.


Du coup, vous vous en doutez bien, sitôt ai-je pris connaissance de la sortie de ce DLC nommé Echoes of the Eye que mon sang n’a fait qu’un tour.
Moi qui suis peu coutumier des DLC – moi qui n’en ai d’ailleurs jamais acheté ! – je n’ai pas hésité une seule seconde dans le cas présent.
La promesse d’une expérience unique de jeu vidéo – même si elle n’est pas pleinement tenue – ne peut être méprisée, surtout quand celle-ci vient des équipes d’Alex Beachum.
Alors oui, j’ai acheté Echoes of the Eye, j’y ai joué, j’y ai pris du plaisir…
…Mais je ne l’ai pas terminé.


Eh oui.
Moi le premier ça m’étonne.
Oui je parle bien du DLC d’ Outer Wilds. Oui je parle bien d’un DLC auquel j’ai attribué 7/10. Mais non, c’est un fait, je n’ai finalement pas terminé cet Echoes of the Eye.
Il m’a fallu un certain temps avant de comprendre ; comprendre pourquoi je mettais autant de temps avant de reprendre la manette en main pour ma partie.
Ce n’était pas lié au manque de temps libre ou d’énergie comme j’essayais de m’en convaincre.
Non, en fait tout a tenu à une prise de conscience progressive : cette prise de conscience qui m’a fait petit-à-petit voir toute la limite de cet opus additionnel, aussi bien ficelé soit-il.
Cette limite en fait elle était là depuis le début, c’était juste que je ne voulais pas la voir.
Et cette limite elle ne tient finalement qu’en trois petites lettres.
« D. L. C. »


Alors qu’on s’entende bien : quand bien même je ne suis pas acheteur de DLC que je ne suis pas non plus novice sur la question.
Entre les cadeaux qu’on m’a fait et mes achats d’éditions tardives dans lesquelles des DLC avaient été incorporés, j’ai une certaine expérience de ce qu’implique ce genre de contenu. Or – oui – il est vrai qu’en comparaison avec tous ces DLC que j’ai déjà éprouvé, Echoes of the Eye est effectivement bien un excellent DLC…
…Un DLC qui fait pleinement le boulot.


Parce que c’est quoi un DLC au fond ?
Un DLC c’est juste un niveau qu’on vient greffer là, en périphérie de jeu.
C’est presque un jeu dans le jeu ; un organe qui a sa propre vie. C’est ce petit bonus sympa qui ne prétend pas avoir la longueur et l’épaisseur du jeu original mais qui vient prolonger quelque peu le plaisir.
Or c’est vrai que sur ce point-là – et c’est indéniable – Echoes of the Eye fait le taf, et il le fait même avec un certain brio.


Car l’air de rien cette entreprise de déclinaison n’avait rien d’évidente.
Il fallait savoir à la fois garantir une certaine autonomie au contenu tout en sachant l’inscrire dans ce qui faisait la force de l’aventure originelle.
Or ce qui faisait la force de l’aventure originelle c’était ce goût de la découverte et de la déduction. Partant sans repère pour explorer de nouveaux horizons, on découvrait soudain qu’on était piégé à l’intérieur d’une gigantesque mécanique spatio-temporelle ; une mécanique qui avait du sens et qui n’attendait qu’une seule chose : qu’on la perçoive, qu’on la décrypte et qu’on la contourne.
Rien n’était évident. Tout était dans le voyage, la déduction et parfois même dans l’heureux accident. Chaque nouvelle découverte était l’occasion d’un frisson d’extase tant les possibilités envisagées étaient grandes. Et puis soudain venait le moment où on comprenait tout ; ce premier élément qui permettait d’expliquer tous les autres…
…Ce genre de choses donc – et ce n’était pas une mince affaire – que Echoes of the Eye est parvenu en grande partie à reconstituer.


D’ailleurs, à bien se pencher sur la manière dont se constitue toute cette aventure additionnelle, on se rend compte à quel point cette dernière reprend à la perfection la logique de cheminement d’ Outer Wilds mais sans forcément la dupliquer bêtement.
Et même si à première vue le nouvel espace de jeu parait plus pauvre…


Quand j’ai commencé à comprendre qu’en fait toute l’aventure du DLC allait se jouer au sein de « l’Etranger » j’avoue que ça m’a déçu.


…Le fait est que, malgré tout, à force d’avancer dans l’intrigue, on se rend compte que ce nouvel espace d’apparence bien restreint a été astucieusement pensé pour qu’on revive une aventure « à la Outer Wilds ».


Après tout, l’Etranger est composé de quatre grands ensembles ; grands ensembles qu’il faut aussi savoir explorer communément puisque ce sont parfois les indices collectés dans l’un qui permettront d’avancer dans l’autre.
On retrouve aussi l’idée d’événements à savoir accomplir en des instants précis, prenant en considération le niveau de l’eau.
On y retrouve enfin l’idée qui consiste à savoir assimiler la logique d’une nouvelle civilisation pour être en mesure d’avancer dans l’intrigue : usage de la lumière, de la méditation, de l’artéfact…


Sur certains points même, on pourrait dire que ce DLC est parvenu à installer certaines mécaniques plus riches et plus subtiles que celles présentes dans Outer Wilds.


J’avoue par exemple être particulièrement admiratif de toutes les subilités qu’implique le fait d’évoluer dans le monde virtuel des étrangers. Jouer des torches à allumer ou éteindre pour dévoiler des passages ou ouvrir des portes, poser l’artéfact et s’en éloigner pour « sortir de la matrice » et mieux percevoir certaines mécaniques ; mourir au lieu de dormir afin d’avoir accès à des éléments inaccessibles sans cela…
…Franchement c’est du grand jeu vidéo. Sur ce point : chapeau.


Pour toutes ces raisons, non, je ne boude clairement pas mon plaisir.
Ce DLC a une identité visuelle forte, des mécaniques de jeu singulières et marquantes, ainsi qu’une manière plutôt astucieuse d’échelonner ses découvertes.
…Autant d’éléments qui m’ont tenu en haleine une bonne quinzaine d’heures, donc là-dessus vraiment rien à redire.


Mais alors il est où le problème ?
De quoi je me plains ?
Eh bien au fond encore et toujours de la même chose…
…Du fait que cet Echoes of the Eye ne soit qu’un DLC.
Car quand bien même ce DLC est-il certainement l’un des meilleurs DLC qui n’ait jamais été fait, ça ne reste pas moins qu’un DLC…
…Et je suis désolé mais moi, les DLC, je trouve ça quand même bien limité, et cet Echoes of the Eyes est finalement venu me le prouver.


D’abord la première limite c’est que, l’air de rien, quand bien même ce DLC reprend-il pas mal d’éléments qui faisaient la force d’ Outer Wilds qu’il en laisse malgré tout en parallèle pas mal aussi de côté.
Me concernant, le plus flagrant, ça a été le fait que ce DLC délaisse totalement l’exploration en vaisseau spatial. Et pour moi c’est loin d’être un aspect anodin.
Parce qu’il serait bien réducteur de restreindre le plaisir pris à Outer Wilds à ses seules énigmes. A mes yeux, dans le lot des savoirs à acquérir, la maitrise des techniques était loin d’être anodine. Souvent, pour accéder à certains mystères il fallait être en mesure d’accomplir certains déplacements complexes sur des timings plus ou moins serrés, ce qui rajoutait du piment et de l’enjeu à notre exploration.
Qu’il s’agissait de parcourir les entrailles de Cravité ou bien des épaves échouées dans l’espace, chaque atterissage, chaque saut était un vrai calcul de risque.
Vouloir aller trop vite c’était s’exposer à cette erreur qui allait nous flinguer tout notre cycle de 22 minutes quand, à l’inverse, prendre son temps c’était prendre cet autre risque d’arriver trop tard ou de manquer de temps pour mener à bien notre observation.
Ainsi la dextérité était devenue pour moi un enjeu central de ma partie. Mieux que ça – me concernant – un enjeu central du plaisir.


Car l’acquisition de savoir elle se faisait aussi là-dessus ; dans cette manière d’optimiser son approche, dans notre façon de jouer des effets de gravité ; dans cette habilité à d’accomplir le geste précis malgré la délicatesse de l’instant. Dit autrement, j’ai kiffé Outer Wilds AUSSI parce que c’était technique ; parce que ça nécessitait du skill.
Or dans Echoes of the Eye, peu de skill justement. Juste du sens de l’orientation, de la déduction et de la mémoire. Rien de plus.
Pire, le vaisseau n’est dès lors plus réduit qu’à accomplir sans cesse le sempiternel même trajet au début de chaque boucle là où Outer Wilds nous conduisait à varier les destinations au décollage.
Pour moi c’est un vrai manque.


D’ailleurs, c’est l’autre grosse limite de cet Echoes of the Eye : la nature de la difficulté qu’il entend dès lors nous opposer.
Car comme dit à l’instant, faute de skill à mobiliser et de grands espaces à explorer, cette partie additionnelle va essentiellement se reposer sur la déduction, l’orientation et surtout la mémoire.
Trop de mémoire d’ailleurs… Certainement plus que ce qui était prévu initialement, soit dit en passant.
Parce que le vrai problème dans ce contenu additionnel c’est que le carnet de bord – qui était un outil indispensable pour retenir et agencer les informations collectées dans Outer Wilds – se révèle ici dans cette aventure bien inutile et obsolète.
Alors pourtant celles et ceux qui ont joué à ce DLC rétorqueraient sûrement face à cette affirmation que je fais que le carnet de bord est pourtant toujours présent et qu’il fonctionne toujours de la même manière – ce qui est effectivement vrai – mais le problème c’est qu’il y a un détail qui, pour moi, change toute la donne et le rend totalement obsolète, c’est que dans l’aventrue principale d’ Outer Wilds les informations centrales étaient contenus dans des écrits – les fameux écrits nomaïs – tandis que dans cet Echoes of the Eye ces informations sont contenues dans…


…des films.


Or pour moi ça change tout. Et c’est ce qui rend à mes yeux l’énigme plus fastidieuse à résoudre.


Plus fastidieuse parce que…


…les indices étant visuels, le carnet de bord ne permet pas de revoir les images. Il en donne juste une description écrite.
Et si cette description permet parfois de comprendre ce qu’on était censé voir et comprendre (ce qui était la plupart du temps peu évident au regard de la qualité volontairement altérée des images), le fait est que lorsqu’on comprend qu’il va nous falloir revoir la vidéo dont on lit la description, rien ne nous permet de savoir où retrouver la bobine qui la contient.
Ainsi donc, sitôt voulais-je confirmer ou infirmer une intuition que je me retrouvais systématiquement à devoir multiplier les voyages afin de chercher et de revoir la bobine qui, parmi la multitude présente dans le jeu, était celle qui m’intéressait.
Cet aspect là de mon enquête, il s’est vite imposé à moi – et régulièrement – ce qui a petit-à-petit participé à user mon enthousiasme. Car devoir perdre de cinq à vingt minutes (selon qu’on trouve ce qu’on cherche tout de suite ou non) à chaque fois qu’on veut revoir une simple bobine de seulement quelques secondes, moi je trouve ça juste GAVANT.


Dès lors, à moins d’être hypermnésique ou bien d’avoir à constituer son propre carnet de bord (ce que j’ai fait, et ce que j’ai trouvé totalement con), le risque de multiplier les allers-et-retours répétitifs, inutiles et rébarbatifs dans Echoes of the Eye sont quand même très élevés.
L’impact sur le rythme de l’intrigue me concernant s’en est tout de suite ressenti. Et alors que dans Outer Wilds il n’y a jamais eu une seule session durant laquelle mes errances ne me conduisaient pas à découvrir quelque chose de neuf, là, dans cet Echoes of the Eye les sessions chiantes durant lesquelles il ne se passait pas grand-chose de significatif furent quand même nombreuses…


Dès lors forcément, entre un léger appauvrissement du gameplay d’un côté et une énigme un brin prise-de-tête (dans le mauvais sens du terme) de l’autre, j’ai commencé à sentir mon engagement faiblir, jusqu’à ce qu’en fin de compte je me heurte finalement à la dernière limite de ce contenu – celle que j’essayais de ne pas voir depuis le début de ma partie – et cette limite c’était celle de cette terrible sensation qui s’installait davantage au fur et à mesure du temps…
…Cette sensation qui fait qu'au fond, tout ce qu’on est en train de faire, on s’en fout un peu en fait.


Bah oui on s’en fout parce que la fin d’ Outer Wilds on la connait déjà. Or, puisque de toute façon – depuis le départ – cette aventure additionnelle s’est posée comme un greffon périphérique qui n’interagit avec rien d’autre de l’univers principal, il était déjà acté depuis les premiers instants de la partie que l’intrigue développée serait un arc narratif secondaire…
…Arc narratif secondaire pour intérêt secondaire me concernant.
…Et d’ailleurs sitôt la partie gagnait parfois en difficulté que je questionnais dès lors ma motivation : mais en fait pourquoi je fais ça ?
…Quelle est la récompense en bout de course ?


Pourtant c’est vrai qu’à bien tout prendre, les scénaristes de chez Mobius Digital ont su faire les efforts nécessaires pour intégrer leur intrigue dans celle générale d’ Outer Wilds, ce qui - l’air de rien - n’était pas une mince affaire.
L’effort est louable certes, le résultat loin d’être honteux aussi, mais au final ça ne change rien au fait que tout ça soit secondaire, périphérique, anecdotique…
…Tout cela – bien que fort habile – n’a strictement rien changé au fait que je me sois senti durant toute ma partie enfermé dans un kyste.
Un kyste narratif. Un kyste environnemental. Un kyste ludique…
…Bref un DLC quoi.


Sentant que j’arrivais sur la fin, j’ai eu la flemme de résoudre les derniers mystères qui s’opposaient à moi.
Histoire de me motiver – et surtout de voir si ça valait vraiment le coup de continuer – j’ai décidé d’aller sur YouTube pour observer si, oui ou non, il y avait quelque chose susceptible de me séduire au-delà de là où je me trouvais.
Au final il m’a fallu moins de deux heures pour que je me retrouve face à la conclusion de cet Echoes of the Eye ; une conclusion qui n’a fait que confirmer cette terrible impression que j’avais depuis le départ.
Au fond le problème depuis le début était toujours resté le même. Et ce problème a tenu au fait que, jusqu’au bout, Echoes of the Eye est resté prisonnier de la logique du DLC.


Parce que revenons à notre question d’origine. C’est quoi un DLC ?
Oui un DLC c’est vrai que ce n’est pas censé être plus qu’un simple niveau qu’on nous rajoute là, en périphérie de jeu, pour le seul intérêt de prolonger un peu le plaisir. Et oui c’est vrai aussi qu’il serait bien naïf qu’on puisse en espérer davantage. Soit…
Seulement voilà, tout ça m’amène me concernant à me demander si – de par ce qu’il est par nature – un DLC peut vraiment être pertinent, surtout quand il entend se greffer à un jeu d’une telle qualité
Parce qu’au fond, à bien tout considérer, un DLC ça ne reste en définitive qu’un kyste ; un truc disgracieux qui est collé là mais sans parvenir à faire vraiment corps avec l’objet dont il est pourtant censé être le prolongement…
Sur une belle mécanique comme Outer Wilds, moi je trouve que ça fait tâche…
…Que ça ne peut QUE faire tâche.


Tout ce que je n’ai pas aimé dans cet Echoes of the Eye est d’ailleurs lié au fait – à bien tout prendre – qu’il soit un DLC et rien d’autre.
Pourquoi l’exploration spatiale a-t-elle été zappée ? Parce qu’il fallait bien isoler l’univers du DLC dans un coin afin qu’il ne parasite pas l’aventure principale. Dès lors se retrouve-t-on dans un espace étriqué, fermé, étouffé…
Pourquoi l’enquête se retrouve-t-elle aussi fastidieuse au final ? Parce que dans un espace étriqué comme celui de cet Echoes of the Eye, tout blocage sur un point de l’énigme ne peut être vraiment compensé par la découverte d’un autre ; parce que l’égarement n’entraine pas de découverte de nouveaux horizons ou du moins pas assez…
Et puis enfin et surtout pourquoi j’ai fini par me désintéresser de cette intrigue ? Tout simplement parce que, depuis le départ, je l’ai perçu comme quelque chose de périphérique à l’intrigue ; périphérie qu’il aura d’ailleurs été jusqu’au bout…


Quand j’y repense, je m’étonne d’ailleurs de constater que ce j’ai préféré dans ce DLC fut au final ses premières heures.
Premières heures passées à découvrir l’aire de jeu du DLC. Premières heures durant lesquelles j’ai parcouru le système solaire, j’ai observé l’espace, je suis parti retrouver les quelques personnages susceptibles de m’en dire davantage sur mon objectif…
Ce moment de plaisir et de découverte il a duré jusqu’à ce que je tombe ce qui allait être notre aire de jeu. A ce moment là je pensais que ce n’était qu’une étape, que d’autres objets avaient été disséminés ça et là dans le système solaire…
J’ai trouvé ça beau et saisissant et – l’espace d’un instant – j’ai cru que j’allais me retrouver embringué dans une nouvelle aventure passionnante…
…Mais non.


Alors certes, il y a dans cet Echoes of the Eye de très bonnes choses à n’en pas douter.
Et peut-être même qu’avec un peu plus de réussite, ce DLC aurait pu être meilleur encore…


Outre le fait qu’il aurait été bienvenu que l’Etranger soit moins chargé au profit d’autres zones cachées qu’il aurait fallu explorer simultanément, je pense qu’il aurait été davantage judicieux de constituer une intrigue autour des quelques aspects d’ Outer Wilds qui souffraient déjà de positionnements périphériques, je pense notamment à l’intrus, la matière fantôme, et surtout la lune quantique. Si le DLC avait pu creuser et raccorder ces points plutôt que de rajouter une énième couche, je pense que ça aurait été bien plus pertinent.


…Seulement voilà, un kyste reste un kyste.
Et limite ça me fait presque chier de savoir que ce DLC soit installé sur ma console.
Si j’avais à relancer une partie d’ Outer Wilds ça m’emmerderait de savoir que ce truc soit là, disgracieux, à alourdir la narration du jeu. Du vrai.
(Et je n’ose d’ailleurs même pas imaginer ce que ça doit être pour un novice de découvrir Outer Wilds avec ce DLC rajouté au schmilblick. Pas sûr que ça aide et que ça optimise l’expérience.)
Alors après certes, les auteurs ont été malicieux et ont su justement l’effacer suffisamment pour qu’on puisse l’ignorer, c’est vrai…
…Mais d’un autre côté c’est aussi parce qu’il a été « confiné » en périphérie de jeu que cet Echoes of the Eye n’est au final pas à la hauteur de l’œuvre à laquelle il se greffe.


Ainsi se pose tout ce paradoxe : Echoes of the Eye est riche de nombreuses qualités, ça c’est certain.
Il est audacieux. Il est complexe. Il est le nec plus ultra du DLC.
D’un autre côté Echoes of the Eye n’est pas un bon Outer Wilds.
Pire, en sa présence, Outer Wilds en son entier devient un jeu moins équilibré, moins pertinent, moins percutant.


Tout ça me conduirait presque à me poser la question suivante : n’aurait-il pas mieux valu faire un petit jeu indé à part ? Un spin off plutôt qu’un DLC par exemple ?…
Je me souviens par exemple comment Majora’s Mask s’était au départ posé comme une déclinaison d’ Ocarina of Time – au point d’utiliser exactement le même moteur et les mêmes modèles graphiques ! – mais que cela ne lui avait pas empêché pour autant de se construire au final une légitimité et une identité…
Dès lors n’aurait-il pas mieux valu proposer un système solaire parallèle avec une espèce parallèle confronté à des enjeux plus ou moins similaires ?
(…Je pose simplement la question.)


Mais au final, si cette question je la pose, c’est clairement parce que cet Echoes of the Eye a quelque chose de bancal. Quelque chose qui me dérange.
Il est trop bon et trop riche pour ne pas être considéré. Mais d’un autre côté il s’intègre trop imparfaitement à la philosophie et à l’univers d’ Outer Wilds pour que je puisse vraiment y adhérer pleinement.
Mais bon, dire cela, c’est peut-être vouloir juger Echoes of the Eye pour ce qu’il n’est pas, c’est-à-dire un jeu à part entière, et ça je peux l’entendre.
Seulement voilà est-ce que c’est si intéressant que ça un jeu qui n’existe pas en tant que jeu à part entière ?
…Est-ce qu’au fond, n’y aurait-il pas un problème à ce qu’on accepte la culture du DLC ?

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le 21 janv. 2022

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