Papyrus
6.2
Papyrus

Jeu de Ubisoft (1999Game Boy Color)

Mieux vaut un jeune égyptien qu'un papy russe, comme dirait Zelensky

Rétrospecfrite : 5/12


Dans la première partie de la Rétrospecfrite, je vous parlais des deux principaux développeurs de jeux adaptés de BD, à savoir Infogrames/Atari et Microids. Il y a pourtant un troisième larron qu'on pourrait rajouter au club : Ubisoft. Moins prolifique que les deux autres, l'éditeur breton s'est tout de même prêté au jeu de l'adaptation BD au début des années 2000, en particulier celles tirées du catalogue Dupuis. On leur doit entre autres le cultissime FPS XIII ou les désastreux Largo Winch, mais ils en ont aussi développé quelques-unes sur GameBoy Color, comme La Panique Mécanique (le deuxième et dernier jeu Spirou).

Vous l'aurez compris, c'est aussi à eux que l'on doit ce Papyrus, bien qu'il s'agisse d'une adaptation de la série animée et non de la BD. Je ne suis pas du tout familier du dessin animé (en-dehors de son incroyable musique d'intro) et n'ai lu que peu d'albums de la série, mais si vous voulez vous y lancer je vous conseille de commencer par le tout dernier tome, Papyrus Pharaon, qui contextualise le reste de l'oeuvre de manière incroyable et vous donnera sans nul doute envie de vous investir dans cet univers. Ne me remerciez pas !


En termes de scénario, je ne peux pas affirmer que le jeu adapte un ou plusieurs albums de la série, mais il me semble que le point de départ de l'aventure (Théti droguée et momifiée) est la trame du premier album. Quoiqu'il en soit, le scénario tient sur un timbre-poste puisqu'une fois Théti sauvée, notre héros continue son aventure jusqu'à délivrer Pharaon, sans que beaucoup de dialogues ne viennent nous informer de la raison de son périple.

"Notre héros", ou plutôt devrais-je dire "Nos héros", puisque le jeu propose d'incarner la princesse Théti une fois celle-ci délivrée, c'est-à-dire dès le niveau 3 ! Elle a exactement les mêmes capacités que Papyrus mais a une ou deux animations un peu plus athlétiques, c'est étonnant mais plaisant, j'ai fait toute la suite de l'aventure avec elle, du coup.

Notez qu'esthétiquement, le jeu est donc basé sur la série animée, et j'avoue préférer ce design rond et sympathique au semi-réalisme pas toujours très réussi de De Gieter.


En termes de gameplay, on est sur un plateformer 8-bits classique à ceci près que nos héros sont très rapides, ce qui donne un bon rythme au jeu. Papyrus et Théti peuvent sauter, frapper au corps-à-corps (qui eût cru que Théti avait tant de force dans les jambes ?) ou lancer des projectiles, et ils ont une barre de vie assez généreuse. C'est d'ailleurs une bonne chose vu qu'il y a peu d'objets pour récupérer de la vie, donc autant commencer avec une bonne réserve.

Papyrus et Théti répondent très bien aux commandes, mais on peut remarquer que les plate-formes sont un peu plus courtes que ce qu'on pourrait croire visuellement, autrement dit vous aurez tendance à tomber si vous appuyez un peu tard sur le bouton de saut. Rien de trop handicapant (il n'y a pas de vide pour vous faire perdre une vie), mais ça pourrait vous faire recommencer quelques sessions de plate-formes le temps que vous preniez vos habitudes.


Notons quand même une grosse erreur de game-design selon moi : dans certains niveaux il faut franchir des portes pour progresser. Dans tous les jeux du monde, on rentre dans une porte avec le bouton Haut, sauf qu'ici les développeurs ont décidé de le faire avec…Bas + A. J'ai rarement vu une décision aussi stupide, et la première fois où cette action était requise j'étais bien en peine pour deviner ce qu'il fallait faire pour progresser, même en recourant à une vidéo YouTube. J'imagine que cette commande était décrite dans le manuel, mais vous vous doutez bien que je ne l'ai pas, et impossible d'en trouver un scan en ligne.

Tout aurait pu être facilement résolu en mettant une indication à l'écran, ou tout simplement en se pliant à la convention d'appuyer sur Haut, mais que voulez-vous, c'est sûrement la French Touch que le monde entier nous envie.


Pour finir la liste des bizarreries, j'ai été surpris par la durée des animations de victoire à la fin des niveaux. Elles durent facilement 10 secondes, c'est assez long et je me suis même demandé au début si mon jeu n'avait pas planté tellement ça me paraissait gros.

La musique du jeu est vraiment sympa, elle est très arabisante et colle parfaitement à l'ambiance.


Malgré les quelques défauts que j'ai cités, le jeu se parcourt très bien et les 18 niveaux (chiffre respectable pour la console) se bouclent sans trop de difficulté. Je n'aurais pas craché sur un mode de difficulté supplémentaire (les deux personnages auraient pu servir à ça, on peut facilement imaginer un placement des ennemis différent et plus vicieux pour Théti qui est la cible du complot), mais ça en fait une aventure tout de même agréable à parcourir, on chope un mot de passe tous les 3 niveaux et c'est amplement suffisant. Je note tout de même les niveaux 15 (entièrement sous-marin avec une gestion de l'oxygène au poil de cul) et 17 (très vaste et avec les ennemis les plus chiants du jeu en grande quantité) comme deux gros pics de difficulté que je n'ai pas vus venir.

Dommage que les boss soient aussi très faciles et que la meilleure stratégie soit souvent de juste bourrer les attaques, y compris contre le boss final. Mais si vous jouez à la loyale, leurs attaques sont dans l'ensemble bien télégraphiées et permettent donc de les gérer facilement, tout en pouvant surprendre le joueur peu attentif.


Enfin, le scénario finit un peu comme un cheveu sur la soupe. On bat le boss final, Pharaon nous dit que d'autres menaces nous attendent, et rideau. J'ai pensé qu'il existait une good ending mais je n'ai rien trouvé à ce propos sur le Net, peut-être est-ce un teasing pour une suite qui n'est jamais sortie ? Ou un lien avec la série animée ? Difficile à dire, mais du coup on est plus circonspect que satisfait lorsque défilent les crédits du jeu.


Au final, j'ai pris pas mal de plaisir à jouer à Papyrus, une fois que j'ai assimilé les règles du jeu les moins évidentes. C'est un jeu de plate-formes dynamique et compétent (les sauts de l'ange sont complètement absents), auquel il manque peut-être juste une difficulté mieux équilibrée et accessoirement une meilleure fin.

Une cartouche presque digne de trôner aux côtés d'Horus, donc !

Sonicvic
7
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le 13 oct. 2023

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Sonicvic

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