Décidément, 2020 aura marqué le retour en force des jeux Commandos-like : à côté de l'excellent Desperados III, on a aussi eu droit à Partisans 1941, qui, comme son nom l'indique, se déroule en 1941 en URSS. On y incarne des partisans qui combattent sur les arrières des troupes allemandes : vous devrez remplir différentes missions, et en même temps développer votre base et vos compétences.


Alors d'entrée, et malgré plusieurs défauts, je ne dirai qu'une chose : ce jeu est très bon. Reprenant les mécanismes du genre, il apporte de nouveaux éléments dont certains sont vraiment intéressants. Ainsi, il est possible d'utiliser le terrain pour se mettre à couvert, conférant un bonus de défense. Autant dire que dans une fusillade, celui qui n'est pas à couvert est mort ! Le jeu est vraiment bon dans l'aspect embuscade, les combats sont très bien faits : les balles crépitent, les grenades sont dégoupillées, les mines explosent.


Cela peut conduire le joueur à jouer moins finement et casse un peu le côté infiltration, car une embuscade bien montée permet de se débarrasser de beaucoup d'ennemis sans subir une seule blessure. En outre, un partisan qui n'a plus de vie peut être réanimé, donc vous ne pouvez perdre que si TOUS vos partisans sont à terre. Ils peuvent aussi subir des blessures au cours d'un combat, ce qui les handicape.
L'aspect infiltration demeure quand même important, parce que vous ne pourrez pas toujours jouer comme un bourrin, et dans certaines missions, vous ne devez pas être repérés. Canarder dans tous les sens peut aussi rameuter des ennemis supplémentaires, ce qui est risqué.


Il y a 15 missions, et de ce côté-là, c'est un peu léger. En effet, les cartes ne sont pas très grandes, et j'ai fait la majorité des missions en moins d'une heure (certaines même en moins de 30 minutes). Pas de missions vraiment mémorables, la dernière n'a rien d'extraordinaire. J'ai quand même passé presque 30 heures sur la campagne, soit quasiment autant de temps que sur Shadow Tactics : Blades of the Shogun ou Desperados III. Pourquoi ? Eh bien cela est dû à l'ajout le plus important du jeu : la base des partisans.


Entre chaque mission, vos partisans seront dans votre base, et vous devrez gérer différentes tâches : nourriture, agrandissement de la base, réserve, missions mineures, etc... À la fin, vous aurez un atelier où vous pourrez fabriquer vos propres grenades, un autre où vous pourrez améliorer vos armes.


En fait, il y a un autre élément tout aussi important dans le jeu, c'est l'arbre des compétences. Lors de chaque mission, tous les partisans qui y participent prennent de l'expérience, ce qui leur permet de gagner des niveaux et de nouvelles compétences : par exemple, le capitaine Zorin peut lancer son couteau, Fetisov peut abattre plusieurs ennemis avec un tir de mitraillette, etc... Il y a en tout 8 partisans, et ils sont assez interchangeables, car ils ne sont pas vraiment spécialisés : ils peuvent se servir de tout. Certaines compétences laissent quand même un peu perplexe : le déguisement de Sanek ne sert vraiment à rien.


Si on en restait là, Partisans 1941 se hisserait sans mal au niveau des jeux de Mimimi Productions. Sauf que justement, la société n'a pas participé à l'élaboration du jeu, et ça se sent sur plusieurs points.


La première chose qui frappe, c'est l'aspect visuel. C'est simple : le jeu est terne, pas très beau. On est loin d'un Shadow Tactics : Blades of the Shogun, très loin d'un Desperados III, qui sont tout simplement sublimes. Cela fait que j'ai eu du mal à rentrer dans le jeu. La bande-son n'est pas mémorable, c'est un peu toujours les mêmes musiques.


Il y a aussi pas mal de bugs qui ne gênent pas le déroulement du jeu, mais gâchent quand même l'expérience. Entre ça et la direction artistique, on a vraiment l'impression d'un jeu qui n'est pas abouti.


Je vous ai parlé des ajouts intéressants, mais il y a aussi des oublis surprenants : par exemple, les partisans ne laissent pas de traces, y compris dans la neige. L'ajout du brouillard de guerre peut être considéré comme une bonne chose, mais pour ma part, j'y vois un affront : le principe d'un jeu Commandos-like, c'est que tu peux visionner toute la carte au début, en toute omniscience. J'aime ça, et je n'aime pas qu'on revienne dessus.


Pour rester sur les défauts, l'histoire n'est pas très intéressante. Il n'y a pas de scénario, on se contente d’enchaîner les missions. Les personnages ne sont pas très attachants, et le discours prosoviétique peut vite devenir barbant (Staline aurait été ravi des échanges entre les partisans). Je ne suis pas non plus fan des incursions, qui permettent de refaire les missions dans de nouvelles conditions.


Partisans 1941 est un jeu que je recommande vraiment à tous ceux aimant le genre. Il propose pas mal de nouveautés, et même si tout ne plaira pas, au moins il n'est pas un simple copié-collé de Commandos 2. Il n'atteint pas le niveau des jeux Mimimi Productions, sans doute à cause d'un manque de budget, qui se ressent surtout sur la direction artistique et les bugs un peu trop présents.


Et j'ai une bonne nouvelle, puisqu'un nouveau jeu du même genre va sortir le mois prochain, et il me semble très prometteur.

Zero70
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs jeux sur la Seconde Guerre mondiale et Mes jeux sur Steam

Créée

le 17 sept. 2021

Critique lue 445 fois

2 j'aime

Zero70

Écrit par

Critique lue 445 fois

2

D'autres avis sur Partisans 1941

Partisans 1941
Nemesis666
1

Développé avec le trou d'balle.

Bon bon bon... Ecoutez... Euh... Là, franchement, rien ne va. Le jeu met le ton dès le début : c'est l'Allemagne et les allemand qui on violé la Russie soviétique, pas les NAZI's, coté partisannerie...

le 1 janv. 2022

Du même critique

L'Étau de Munich
Zero70
6

« Hitler est un gentleman » (Neville Chamberlain)

Un film qui traite des accords de Munich, c’est quelque chose de vraiment inédit. Le sujet ne doit parler à quasiment personne, et même parmi ceux qui connaissent, cela ne signifie pas qu’ils ont une...

le 25 janv. 2022

22 j'aime