pathologic 2 nord La mort de médecin

Partout la violence jamais immorale des jeux vidéos reste la mécanique principale. Ça semble plus difficile de créer du gameplay d'amour. Alors dans Pathologic 2 on est jeune médecin, chirurgien, on revient dans notre ville natale où tout est à faire, on est pas aimé, faut suspecter tout le monde, y'a un virus qui débarque, c'est quasiment le même topo que Nord de Céline quand il se retrouve à Zorhnof. J'ai essayé de choisir la magie, la mystique en disparition, celle des opprimés détruits par l'industrialisation, le capital, et la science qu'ont porté les colons mais c'est impossible d'être une chose figée. Je me retrouve emporté par le temps, les événements, le hasard des rencontres et puis comme Céline je commence à sentir que je fais des choix sans plus savoir ce qui est bien ou mal tant le désastre environnant me dépasse, toujours plus inhumain, pas saisissable. Temps de guerre, folie générale. Céline il a "plus ou moins" vraiment vécu ses histoires, moi je joue à l'ordi. Je remarque que les développeurs ont pensé à ça. Ils avaient en tête que créer sur le choix, créer sur le tiraillement ambigu de la morale, c’était créer sur la mort. On la sent tout le temps qui furète, pèse sur nous comme le sujet primordial. La mort, la mienne, celle des autres, l'empêcher, pas l'empêcher? et pour quel prix, quel paradigme? Malheureusement c'est de la mort simulée spectacle, sans liens, sans amour. Peut-être qu'il faudrait faire ça avec des souvenirs à soi, poser le temps qui vieillit et tisse des liens, parcque déployer des imaginaires ou du "style" comme ils font à gros coups, ça cache un manque d'intimité avec moi et je pense avec les autres.

Dans leurs deux "topologies de cités fantômes" ils ont foutu un théâtre. C'est pendant la représentation des romanichelles que les meurtres odieux se produisent et Celine dit "sur un plateau vous voyez tout, tous les avenirs, tous les désirs... le théâtre trompe pas....". Dans Pathologic le théâtre (qui deviendra aussi un hôpital) donne chaque nuit une représentation mystique- grotesque-intello des événements de la journée passée et à venir. Le metteur en scène, métaphore du créateur du jeu se revendique du théâtre de la cruauté et fait l'éloge des choix qu'il impose au joueur, il prétend nous observer, nous mettre sur la scène dans le rôle principal. Alors c'est l'histoire de deux médecins et celle d'Antonin qui disait "Mon être est beau parcqu’il est affreux, guérir une maladie devrait être un crime. Je suis malade et espère le rester encore longtemps."