Persona 2: Eternal Punishment
8.2
Persona 2: Eternal Punishment

Jeu de Atlus (2000PlayStation)

Je vais commencer cette critique en donnant rapidement mon avis sur Persona2: Innocent Sin, afin de pouvoir le comparer plus tard avec Eternal Punishment (je rappelle d'ailleurs qu'il est nécessaire d'avoir jouer à IS avant de commencer EP).
Innocent Sin (du moins la version PSP), même s'il reste un bon jeu, souffrait tout de même d'une difficulté ridicule, d'un système de contact avec les ennemis trop compliqué et un scénario qui, même si tout de même très bon, gérait souvent mal les changements de tons, pouvant parfois me briser ma suspension consentie d'incrédulité.
Passons donc maintenant à EP.


EP nous raconte l'histoire de Maya Amano, journaliste pour le magazine Coolest, dans la ville de Sumaru, où les rumeurs semblent devenir réalité. Une rumeur en particulier est extrêmement populaire en ce moment, une rumeur disant que quiconque composerait son propre numéro de téléphone pourrait alors contacter JOKER, un soit-disant tueur en série qui tuera la personne de votre choix. Alors qu'elle enquête sur cette affaire, Maya croise la route du fameux tueur en série, celui-ci ayant reçu l'ordre de la tuer. De plus, JOKER semble connaitre personnellement Maya, et semble lui en vouloir pour ce qu'elle lui aurait infligé, sans que notre héroïne ne se souvienne de quoi que ce soit.
Maya, par curiosité et soif d'aventure, partira donc sur la piste de ce mystérieux tueur en série accompagnée de sa meilleure amie Ulala, de l'inspecteur Katsuya Suou, du mystérieux Baofu et d'autres personnages dont un lycéen qui lui semble étrangement familier.


Je vais aller droit au but et dire que je trouve EP bien meilleur que son aîné IS, c'est même mon opus préféré de la série.


Commençons par parler du scénario,
Comme dans IS, l'histoire commence très vite, contrairement aux opus suivant qui prendre plusieurs jours avant de commencer réellement. Mais contrairement à IS, on ne commence pas le jeu en se faisant attaquer par un Joker fantaisiste, mais un JOKER au look inspiré de films d'épouvantes, donnant alors le ton du jeu, qui sera bien plus (je déteste ce terme) sombre et mature que son aîné. Finis les sectes colorées vénérant un magicien, les combats dans les toilettes et les ersatz de dictateurs moustachus, faites maintenant places au Nouvel Ordre Mondial, les hiérarchies corrompues et les expériences sur humains. Le scénario de EP nous plonge dans un monde bien moins jolie que celui de IS ( qui n'était pas forcément magnifique non plus). Et même si le jeu dispose d'un ton bien plus sérieux que IS, l'humour est toujours présent, même si évidement en moins grande quantité. D'ailleurs l'un des reproches que l'on pourrait faire à EP, c'est sa ressemblance avec son prédécesseur, comme quoi ce serait juste la même histoire mais avec des personnages différents, et je suis pas vraiment d'accord. Certes les grandes lignes sont plus où moins les mêmes, mais les sous-intrigues reliant chaque bout de l'histoires sont totalement différentes, et ce sont ces sous-intrigues liés à nos personnages et leurs évolutions qui font le sel de ces jeux, le scénario abordera alors des thèmes plus adultes que précédemment, en logique avec nos personnages bien plus âgés que dans les autres jeux.


Quand à la fin du jeu, même si elle n'as pas la puissance de celle de IS, j'ai tout de même préféré le dernier acte de EP et son combat final. La séparation avec Tatsuya et l'absence/remémoration des souvenirs du caste de IS ne laisse pas non plus totalement indifférent.


(J'ai l'impression d'avoir juste passer un paragraphe à dire en quoi le jeu était plus edgy mais en réalité c'est juste compliqué de parler du scénario sans parler des personnages et en évitant les spoils)


Les personnages sont d'ailleurs pour moi le plus gros point fort du jeu. Comme je l'ai déjà dit précédement, nous avons affaire à un caste composé quasi-entièrement d'adultes, en opposition à IS. Et après le groupe d'amis joviales avec leurs problèmes de lycéens, voici un groupe d'adultes et d'adulte à en devenir au bord de la dépression. Entre Ulala, victime d'un escroc, stagnant dans sa vie sans trouver de but, Katsuya dont les rêves furent brisées par une tragédie regardant sa famille, Baofu qui reste bloqué sur son passé et Tatsuya, adolescent tentant de jouer le rôle d'adulte mais tout de même anxieux sur son futur, les personnages ne respirent pas vraiment la joie de vivre, et cela se voit très bien dans leurs dialogues et leurs relations. Le jeu nous rappellera aussi tout au long du jeu que même les personnes de confiances peuvent souvent se révéler bien moins propres qu'elle le laisse paraître. Cependant, même si le jeu nous dépeint d'abord une vision du monde et de ses personnages très pessimiste, le jeu nous montre tout de même de l'espoir, de par l'évolution de nos compagnons, où évidement à travers notre protagoniste Maya, jeune femme respirant la joie de vivre et toujours prête à aider les autres, même lorsqu'elle est se trouve au fond du gouffre.
De part les révélations sur leurs passés où l'évolution de leurs lien, le groupe de EP est pour moi le meilleur de la série, car même s'il ne dispose pas de la même alchimie que le caste de IS, je trouve la dynamique du groupe très solide et les personnages en eux même bien meilleurs.


Point rapide sur la bande-son: elle est très bonne, elle dispose de certaines musiques en communs avec IS (évidement) et les nouvelles compositions sont de très bonnes factures (mention spéciale au thème de boss https://www.youtube.com/watch?v=nw5MU7cJvgM&t=)


Parlons donc du gameplay, souvent le sujet qui fâche avec cette duologie. Bon, après 30h sur IS on s'habitue vite au gameplay, qui d'ailleurs à reçu de nombreuses améliorations: premièrement, le taux de rencontres aléatoires à nettement diminué, ce qui permet une meilleure exploration des donjons, on ne donc sera pas interrompus tout les deux pas. Quand aux combats, malgré l'interface horrible de la version PS1, ils sont bien meilleurs que dans IS, les contacts avec les démons sont bien plus simples (et les contacts de groupes sont géniales) et les boss sont bien plus difficiles , plus question de rouler sur le jeu avec ses Personas de base, ici il la stratégie est cruciale, certains boss seront juste infernaux face à une équipe mal préparée, et vice-versa, certains boss, qui sur le papier sont supposés être entremêlements durs, seront facilement vaincu par une bonne stratégie, d'ailleurs ce n'est même pas la peine d'essayer de finir le jeu avec les Personas de base, c'est serait ici du pure suicide. EP règle donc tout les problèmes que j'avais avec le gameplay de IS, donc même s'il n'est toujours pas parfait, le jeu reste totalement jouable, même avec nos standards actuels, et à part quelques boss qui étaient réellement abusés , je n'ai pas vraiment de quoi me plaindre.


Petit points sur les graphismes et Voice Acting avant de conclure: je trouve que le jeu n'a pas trop mal vieilli par rapport à d'autres jeux de la console, le choix d'utiliser des sprites pixélisés et non des modèles 3D donne une meilleure allure au jeu qu'un FF7 par exemple, et EP dispose en plus de plusieurs cinématiques animés en 2 où 3D qui elles non plus, non pas pris de grosse rides en presque 20 ans. PAR CONTRE concernant le doublage (anglais je précise) du jeu:meh. Même s'il n'est en général pas mauvais, il n'est jamais vraiment excellent. On dispose d'un côté de personnages bien doublé comme Ulala ou Baofu, et de l'autres...Et bien on dispose doubleurs qui sous ou sur-joues, ce qui donne souvent un aspect comique non-voulu (je pense notament aux répliques de Kei/Nate) où bien des moments qui tombent totalement dans le nanar


gUYS dON T gO
DoN't LeAvE Me aLoNe


Mais honnêtement, même si je ne considère pas ça comme une qualité, ça a son charme et cela rend certaines phrases du jeu plus mémorables qu'elles ne l'étais déjà


gUiDo, YoU AcKnOwLeDgE YoUr WeAkNeSs BeFoRe


On n'est pas dans le même cas que Persona 3 où le mauvais doublage de certains personnages pouvait totalement bloqué l'empathie que je pouvais ressentir envers eux tousse Fuuka tousse


En conclusion, EP est pour moi le pinacle de la série, tant dans son traitement des personnages et des thèmes abordés que dans son gameplay complexe mais tout de même accessible avec des boss vraiment compliqués. Donc évidemment je vous recommande fortement la duologie Persona 2, même (et surtout) IS, qui même s'il dispose de beaucoup de défauts, reste un bon jeu et est essentiel à la compréhension de EP. Cette duologie, bien plus que n'importe quel opus de la série Persona, ne laisse pas indifférent.


Ou au pire jouez y juste jouer le hipster condescendants face aux fans de Persona 5, ça reste une raison valable.

Créée

le 16 déc. 2019

Critique lue 493 fois

1 j'aime

Rhesus

Écrit par

Critique lue 493 fois

1

D'autres avis sur Persona 2: Eternal Punishment

Persona 2: Eternal Punishment
Rhesus
9

Is it hard... Being an adult?

Je vais commencer cette critique en donnant rapidement mon avis sur Persona2: Innocent Sin, afin de pouvoir le comparer plus tard avec Eternal Punishment (je rappelle d'ailleurs qu'il est nécessaire...

le 16 déc. 2019

1 j'aime

Du même critique

YIIK: A Postmodern RPG
Rhesus
4

Un jeu D33P pour les G33K

YIIK : A Postmodern RPG (que je vais juste appeler yiik) s'était annoncé comme un des nombreux successeurs spirituels de Earthbound, tel un nouveau Undertale. Mais à sa sortie, la désillusion fût...

le 11 janv. 2020

4 j'aime

OneShot
Rhesus
8

"They all deserve their good ending"

J'ai commencé OneShot (que l'on va vite abréger en OS) sous les "gentilles" demandes de personnes vantant les mérites du jeu. Après avoir l'avoir fini, je dois dire que oui, OS c'est bien. Mais...

le 13 août 2017

4 j'aime

The Witch's House
Rhesus
9

I did not X her, it's not true, it's bullshit

Après avoir fini Ib que j'avais beaucoup aimé, je me suis penché sur les autres jeux du genre. The Witch's House est celui qui revenait le plus. Même si je m'attendais à quelque chose de similaire à...

le 20 août 2017

3 j'aime