Phantom Brave par samizo_kouhei

Phantom Brave est un Tactical RPG de Nippon Ichi, société devenue la spécialiste de ce style de jeu. Profitant du succès inespéré de Disgaea en Occident, la société, par le biais de Koei, a exporté tous ses autres Tactical en Europe. Phantom Brave est sorti il y a 5 ans et demi, et après une première tentative de partie peu concluante au moment de sa sortie française (j'y avais joué une vingtaine d'heures sans grand enthousiasme), je m'y suis remis il y a une dizaine de jours et l'ai fini (sans pour autant explorer tout le contenu post-générique de fin).
Comparativement à Disgaea, l'univers se veut plus chatoyant mais moins exubérant : point de prince Démon déjanté, mais Marona, une jeune fille rejetée de tous à cause de son pouvoir de voir et invoquer des fantômes, dont le principal (et son seul ami) est Ash, un ami de ses parents, tous trois morts lors d'un affrontement contre un démon 8 ans avant le début du jeu.
Le principe du système de jeu repose justement sur la capacité de l'héroïne à invoquer des fantômes à partir des objets présents lors des stages. Mais cependant, les fantômes ne restent sur le terrain qu'un nombre de tours limité, et il faudra privilégier la vitesse pour tuer les adversaires avant que la chétive Marona ne se retrouve seule à devoir occire les monstres.
Le système est bien rôdé, mais souffre de quelques imprécisions dues au mode de déplacement (pas de grille, mais une liberté de mouvement dans un cercle autour du personnage) et à la confusion des champs de bataille (les objets, personnages et armes peuvent se chevaucher). Cependant, il est toujours possible de rectifier ses actions tant qu'on ne confirme pas l'action.
La réalisation n'est pas vraiment digne d'une PS2 : certes, les cutscenes sont très jolies (sprites énormes et décors chatoyants) mais souffrent d'une basse résolution, les champs de bataille voient se côtoyer des sprites 2D peu détaillés et des décors sommaires.
Par contre, la bande-son est superbe, l'une des meilleures du compositeur attitré de Nippon Ichi, Tenpei Sato, et très différente de celle livrée pour Disgaea : thèmes moins enjoués, laissant la part belle aux instruments à vent. Un échantillon de cette bande-son était d'ailleurs offert sous la forme d'un CD bonus dans l'édition européenne du jeu. Les voix digitalisées (au choix en anglais et en japonais) sont d'un très bon niveau.
La durée de vie est très correcte : comptez une quarantaine d'heures pour finir l'histoire principale (il faut cependant passer par quelques phases de levelling up) et une durée presque illimitée pour tout voir et battre les nombreux boss cachés.
Au final, si le jeu est un peu moins accessible que Disgaea et moins accrocheur au niveau de l'univers (assez peu d'humour et une tonalité assez triste au début du jeu), cela reste un excellent Tactical RPG, à réserver aux fans du genre et des concepts originaux et bien rôdés. Le jeu, à l'instar des autres jeux N1 sur PS2, est en anglais.
Pour ceux qui auraient des difficultés à se procurer la version PS2, un remake PSP est prévu en octobre au Japon, et sans doute plus tard aux Etats-Unis, voire en Europe.