Prey
7.4
Prey

Jeu de Arkane Studios et Bethesda Softworks (2017PC)

On dirait que vous avez eu une rude journée..

Bonjour Morgan. Nous somme le lundi 15 mars 2032.

Immense fan de la série Dishonored, il fallait que je m'attaque enfin à ce jeu de science-fiction de chez Arkane, d'autant qu'en dépit de son échec commercial, il avait la réputation d'être particulièrement sous-coté.

Et je n'ai pas été déçu ! La 1ère heure est tout simplement mémorable, l'une, voire la meilleure introduction de jeu auquel j'ai pu jouer. Mais ce qui marque le plus dans Prey après plusieurs heures de jeu, c'est incontestablement le level design du jeu. Sa station spatiale Talos, à l'échelle 1:1 est une référence de monde ouvert. Vous pouvez aller pratiquement partout assez rapidement, et par de nombreux moyens (même par l'extérieur de la station, en apesanteur !) : tout est visitable et plus ou moins dans l'ordre que vous souhaitez ! Les allers-retours nombreux (surtout en fin d'aventures) ne paraitront jamais ennuyeux, et on prend plaisir à toujours fouiller partout (d'ailleurs le recyclage est une idée très très bonne de nous pousser au loot.

En résumé, on dirait que les plus grands architectes du monde se sont réunis pour bosser sur ce jeu (et ils avaient sûrement aussi bosser sur le manoir mécanique de Dishonored).

Les possibilités de gameplay sont infinies, les nombreuses armes et améliorations permettant toujours plus de créativité chez les joueurs ! (électrifiez l'eau pour tuer tel ennemi, utilisez votre canon à glue pour figer tel autre, ou servez-vous en pour vous créer des parois et escalader tel mur, transformez-vous en chaise pour ne pas être repéré, prenez le contrôle d'une tourelle pour tuer tout ce qui bouge, "recyclez" ce monstre, lancer une énorme caisse par télékinésie... Bref, le coté "Immersive Sim" est pleinement exploité grâce à un vaste nombre de pouvoirs et d'approches. Et ce n'est pas tout, Toutes les personnes travaillant sur la station ont un nom, un job, un bureau, bref une vie, et peuvent être trouvés dans la station (parfois vivants, parfois non). Vous pouvez les tuer, les sauver, faites ce que vous voulez, Vous pouvez désintégrer ce médecin qui vient gentiment vous parler, ou assommer votre frère qui était sur le point de tout vous révéler, Prey ne vous affichera jamais de Game Over. Autre point notable : les maps qui restent toujours exactement dans l'état où vous les aviez laisser (sauf rare bug). Ça n'a l'air de rien mais c'est si rare dans les jeux vidéo. Vous aviez laisser une chaise au milieu de cette pièce, et aviez collé de la glue sur le mur du fond ? Revenez dans 10h de jeu : la chaise et la glue seront exactement dans la même position.

Si il n'atteint pas le niveau d'excellence d'un Bioshock niveau Direction Artistique, Talos n'en reste pas moins très beau, avec son style luxueux et lumineux. Mais malgré ses couleurs chaudes (jaune et rouge domine dans la plupart des lieux), l'ambiance n'en est pas moins particulièrement inquiétante. Principalement car durant tout la 1ère moitié de l'aventure, vous êtes la "proie" (le titre vous avait prévenu). Le jeu vous recommandera d'ailleurs souvent de fuir les combats et privilégier l'infiltration, plutôt que jouer à la bourrine. La crainte des mimics, qui peuvent être cachés un peu partout rajoutera à l'anxiété constante, d'un jeu qui mise plus sur son ambiance et son travail sonore impeccable, plutôt que sur des vraies choses terrifiantes. Ah, et les premiers Cauchemars que l'on croise sont terrifiants.

Le scénario est très prenant, et on a vraiment du mal à se stopper quand on est lancé dans le jeu (j'ai du le plier en 10-12 jours alors que j'y ai passé 40h...). Son univers est particulièrement crédible, cohérent, et surprenant, alors on se plonge totalement dans sa trame et ses quêtes annexes. On sent Prey très influencé par de nombreux films de Sci-fi (Sunshine, 2001, Alien), et les rebondissements sont légions durant l'aventure pour éviter de tomber dans la monotonie. Même si il faut tout de même reconnaitre un léger problème de rythme dans les dernières missions, sûrement car notre personnage est devenu trop "cheaté" ce qui fait qu'on marche sur le jeu et les adversaires.

Des points négatifs tout de même, pêle-mêle : des miroirs qui ne reflète rien, des temps de chargement trop longs, un twist post-générique qui va peut-être un peu trop loin, une technique parfois un peu daté (animations faciales), quelques bugs d'enchainement de scripts, un côté melting-pot de tout ce qui s'est fait dans les FPS passés (Dishonored, Bioshock, Deus Ex), des quêtes de qualités inégales, sa furtivité largement en dessous d'un Dishonored (alors qu'on nous demande de privilégier cette approche, occasionnant des passages frustrants), un léger manque de finition, et l'impression que le jeu avait envie d'être tellement de choses à la fois qu'il s'est parfois un peu perdu en chemin.

À faire si vous aimez :

Bioshock (jeu, 2007)

Solaris (roman, 1961)

Sunshine (film, 2007)

BenjiDeRiv

Écrit par

Critique lue 3 fois

D'autres avis sur Prey

Prey
F_b
4

Le Recyclage pour les nuls

J'ai finalement sauté le pas suite à l'enthousiasme extrême de ceux qui sont aller jusqu'à l'ériger au panthéon. La chute fut raide, puis s'ensuivit une relation de vieux couple jusqu'à ce que la...

Par

le 18 mai 2017

34 j'aime

21

Prey
Asarkias
10

L'Homme dans le labyrinthe

Depuis ses humbles débuts avec Arx Fatalis et Dark Messiah, jusqu’à la consécration avec Dishonored, Arkane n’a jamais caché l’influence considérable des titres de Looking Glass et Ion Storm sur...

le 2 juin 2017

32 j'aime

4

Prey
Floax
8

Prey for Talos

Ce qui définit Prey fondamentalement, c'est sa cohérence et son organisme qui sont au centre de tout ce que le jeu propose, et c'est ce que soulignaient la presse et les joueurs à sa sortie. Le jeu a...

le 5 août 2018

23 j'aime

2

Du même critique

Elvis
BenjiDeRiv
9

If you can't say it, sing it

(Ceci n'est pas une critique classique mais plutôt une liste de réactions à chaud)PLUS+++ Contrairement à bon nombre de biopics, celui-ci porte directement l'empreinte de son réalisateur, et ça fait...

le 22 juin 2022

2 j'aime

2

Mother!
BenjiDeRiv
8

Une bonne claque

(Ceci n'est pas une critique classique mais plutôt une liste de réactions à chaud. Désolé pour les amateurs de belles tournures et de longs paragraphes) +++ beaucoup de lectures possibles, de thème...

le 21 juin 2022

2 j'aime

2

Life is Strange: Before the Storm
BenjiDeRiv
7

I see humans but no humanity

(Ceci n'est pas une critique classique mais plutôt une liste de réactions à chaud. Désolé pour les amateurs de belles tournures et de longs paragraphes)++++ Chloé Price endosse cette fois le rôle...

le 30 sept. 2022

2 j'aime