Bon alors écoute-moi bien, petit prince à la mèche dans le vent ... Je t’ai suivi dans ta première aventure babylonienne, malgré un scénario plat et un gameplay de combat nullissime (Sands of Time). J’ai supporté ta crise d’adolescence version emo, quand tu as décidé d’aller écouter du hard rock dans des décors sanguinolents pour te la jouer evilz (Warrior Within). Et tu me reviens dans The Two Thrones avec un gameplay toujours aussi buggé, dans un décor réchauffé du premier opus ? Mais de qui se moque-t-on...
Tes graphismes sont hideux. C’est la première chose qui pique les yeux : le prince est mal dessiné, les ennemis sont moches, les contours sont flous, l’ambiance oscille entre le brunâtre et le jaunâtre saturé, et le tout est truffé de douzaines de bugs bloquants. Même le premier opus semblait plus joli, pourtant sorti deux ans plus tôt.
Ton gameplay aventure/plateformes est décevant. D’accord, quelques nouveaux mouvements apparaissent, et le Prince noir apporte de bonnes surprises lui aussi (utilisation de la chaîne, etc.). Mais seulement ... pourquoi un tracé aussi évident ? Même mon hamster trouverait le chemin à suivre dans cette aventure horriblement linéaire. Je sais, Warrior Within était un peu trop chaotique et le joueur était lâché en roue libre, mais ... entre une structure trop compliquée et une progression rectiligne sans aucune saveur, il y avait peut-être un juste milieu à trouver, non ?
Ton gameplay de combat est toujours aussi misérable, alors qu’on est au troisième opus, cela devient pathologique. Si on laisse de côté les bugs de combat (et pourtant, il y aurait à dire...), les animations du prince sont toujours aussi lentes, et ses combos manquent d’inventivité. Bref, c’est l’ennui. D’ailleurs, les développeurs l’ont bien compris, puisque dans le dernier quart du jeu ils t’accordent une Badass Sword qui te permet de tuer n’importe quel ennemi, même les plus gros, d’un seul petit coup de la main gauche... si ça, ce n’est pas admettre que leur gameplay est raté...
Ta nouvelle manie de dézinguer les ennemis à la fourbe, en QTE, semble tout d'abord être une bonne idée, mais on s'aperçoit vite que c'est exactement la même animation qui se répète à chaque mob. Rasoir, vous avez dit rasoir ?
Ton scénario est plat, l’intrigue est sans saveur, et tes dialogues sont affligeants. Mention toute particulière à la voix du Prince noir dans ta tête, dont les tentations sont tellement misérables que même George Lucas n’en aurait pas voulu pour Star Wars III (« Tu vois ce qui arrive aux gens qui aident les autres ? Ils meuuuuuuurent ! »). Farah a aussi son lot de répliques pitoyables, notamment dues à une équipe de développement particulièrement sexiste : eh oui, les filles sont comme cela, elles aiment blablater, et au milieu d’une attaque de monstres des sables elles trouvent toujours le temps de vous demander votre couleur préférée, hihihi ! Côté sexisme, rajoutons que Farah est une fois de plus jugée inutile au combat, pire encore que dans le premier opus (et sa robe a encore raccourci...).
Tes énigmes relèvent un peu la note (la statue), ainsi que tes boss pour lesquels il faut un peu se creuser la tête (les deux jumeaux, le vizir). Les courses de char sont aussi une bonne surprise, mais cela ne suffit pas à rattraper tout le reste du jeu...
Ce jeu aurait pu prétendre à la moyenne s’il avait été le premier de la franchise. Malheureusement, c’est le troisième, et y retrouver toujours les mêmes problèmes que dans les deux premiers volets, c’est inadmissible. Vouloir reprendre les codes du premier opus pour renouer avec le succès (et gagner des thunes), c’est bien ; en faire une copie fade sans rien lancer de neuf, c’est un peu honteux, les gars.
Bilan, petit prince, retourne dans Sands of Time. A cette époque-là, tu ressemblais encore à quelque chose...
