Prince of Persia Retro : retro mais trop

Quelques jours avant la sortie de L'Âme du Guerrier, Ubisoft avait déjà préparé le terrain à Gameloft avec son Prince of Persia Retro, une adaptation du tout premier Prince of Persia datant de 1989.

Vous vous en doutez avec ce titre, l'histoire nous conte les pérégrinations du prince de Perse. Alors que le sultan s'était absenté, le vizir, son fidèle bras droit, l'a trahi pour prendre le contrôle du pays. Le peuple subit alors le joug de cet homme sans pitié. Seul le prince peut encore s'opposer à lui. Manque de chance, ce dernier est emprisonné et dépouillé de tous ces biens. Pendant ce temps, le vizir impose un ultimatum à la princesse : dans une heure elle devra l'épouser ou mourir. Quoi qu'il en soit, il obtiendra le pouvoir et régnera définitivement en maître sur la Perse. Il incombe donc à notre héros de s'échapper de sa geôle et d'arriver dans la chambre où la princesse est enfermée avant la fin du compte à rebours. Le temps vous est compté...

Oui, le temps vous est compté... tout du moins dans la version originale. En effet, vous n'aviez dans la première version qu'une heure pour terminer le jeu. Ici, pas de compte à rebours, vous avez tout votre temps. Vous commencez donc alors que le prince sort de sa prison. Le but est donc de parvenir jusqu'à la chambre en retrouvant le chemin qui y mène. Mais avant toute chose, il va falloir vous armer pour éviter que les gardes astucieusement placés dans la prison-labyrinthe vous tuent. Mais il n'y a pas que les gardes qu'il va falloir déjouer, de nombreux pièges retors sont bien évidemment de la partie.

Et ici, il n'est pas question de Sables du temps, impossible de revenir en arrière en cas d'erreur, il faudra recommencer tout le niveau en cas de faux pas. Et oui, la bonne vieille rigueur d'antan...

Malheureusement, les vieux jeux proposent une maniabilité exemplaire, faisant qu'en cas d'échec, on ne peut s'en prendre qu'à soi-même. Et là, ce n'est pas vraiment le cas. Théoriquement, c'est très simple : un bouton pour aller à gauche, un pour aller à droite, un autre pour sauter et le dernier pour s'accroupir, sachant que le centre de l'écran constitue un cinquième bouton, appelé bouton d'action et servant notamment à donner un coup d'épée lorsque l'on est face à un garde (le prince ne sort son arme qu'aux moments propices au combat, il serait dommage de se blesser).

Pourtant, malgré cette simplicité apparente, il n'en est rien, notre prince préféré est incontrôlable. Les terrains n'ont pas forcément l'air glissant mais un appui d'un dixième de seconde sur une touche directionnelle fait beaucoup avancer le héros. Du coup, il faut vraiment connaître les rouages du jeu pour éviter pics acérés et gouffres sans fin. Et je ne vous parle pas des sauts manqués alors qu'on a appuyé sur le bouton et tout le reste...

Du coup, difficile de jouer plus de deux minutes sans perdre. Autant dire qu'il vous faudra de la persévérance, beaucoup de persévérance pour terminer tous les niveaux. Heureusement, pour « pallier » ce défaut, Ubisoft propose de démarrer le jeu du niveau que l'on veut. Pas besoin de mot de passe ni de choses de ce genre, tout est là dès le début.

Graphiquement, même si le jeu a été refait, ça reste quand même assez basique. On a droit à seulement deux environnements et les ennemis sont toujours les mêmes, seules leurs couleurs changent. Du coup, et bien c'est un peu monotone. Question durée de vie, on va dire une heure, vu que c'était le temps réclamé pour finir le jeu original. Personnellement, je n'ai pas eu le courage de le terminer. En même temps, avec une telle maniabilité et donc de nombreuses défaites, le temps peut vite être multiplié.

Pour finir, le jeu donne également une impression de vide par un dernier élément : les sons. En effet, on a une musique à l'écran-titre de style oriental et assez agréable mais... c'est tout. Deux-trois bruitages en jeu pour « égayer » la partie sont aussi présents mais autant vous dire, ça m'a manqué cruellement.

Pour conclure :

Prince of Persia Retro est un peu raté : les contrôles simples ne garantissent absolument pas une maniabilité correcte et le jeu est très répétitif et vide. À l'époque, il était peut-être une révolution, mais aujourd'hui, on peut aisément affirmer qu'il a mal vieilli. Mais pour 0,79€, on ne crachera pas dessus, surtout qu'il s'agit d'un jeu universel. Pour les nostalgiques assurément.