Entre nostalgie et éclat visuel : The Lost Crown tient ses promesses

D’abord sceptique face au choix de la 2D, je me suis laissé séduire par ce nouvel opus d’une licence qui m’a fait passer des heures à me creuser la tête depuis mon adolescence. Je ne joue quasiment plus aux jeux vidéo, mais impossible de passer à côté d’un nouveau Prince of Persia, mon chouchou.

J’avais adoré Les Deux Royaumes, notamment pour sa partie exploration à travers différentes époques. Passer d’une époque à l’autre pour débloquer des zones du monde donnait un goût très “open world”, assez rare à l’époque.

Et puis finalement, la 2D… on s’y fait ! On retrouve clairement la vibe des anciens PoP (avant les jeux PlayStation en 3D), que je n’avais finalement pas trop connus. Le studio propose une expérience capable de séduire autant les vieux aficionados que les plus jeunes. Ajoutez à cela un style graphique survitaminé, flashy, ponctué d’effets de glitch qui donnent un côté électrique au jeu.

Côté gameplay, il est très évolutif. La mécanique globale repose sur l’accès aux zones en fonction des pouvoirs de Sargon. Ce backtracking incite à explorer le jeu, ce qui peut parfois être un peu déroutant, car on se retrouve vite à parcourir toutes les salles pour retrouver nos objectifs.

Les boss sont bien équilibrés : certains m’ont fait recommencer un paquet de fois, mais globalement, chaque affrontement propose 2 à 4 phases avec 3 à 5 mécaniques/attaques par boss. Cela devient vite un peu répétitif, mais reste fidèle à l’esprit de la série.

Par contre, j’ai trouvé que le jeu manquait un peu d’énigmes. Dans les anciens opus, on passait beaucoup de temps à réfléchir pour atteindre certaines zones ; ici, l’expérience est plus linéaire et orientée performance. Les défis pour récupérer des Xerxes ou autres objets cachés sont amusants et frustrants à la fois, mais restent éloignés des casse-têtes tortueux des anciens PoP.

J’ai beaucoup aimé la mécanique en trois phases avec compte à rebours, qui rend certaines pièces simples étonnamment complexes lorsque l’on doit coordonner plusieurs doubles sur différentes courbes du temps. À ce propos… à quel moment un PoP ne peut pas manipuler le temps ? J’ai attendu cette capacité tout au long du jeu. Dommage que d’autres personnages puissent le faire alors que nous sommes coincés dans un palais prisonnier du temps. Heureusement, d’autres pouvoirs, comme la téléportation, sont très sympathiques et ouvrent des mécaniques complexes.

Sur l’esthétique, le lore est sympa, mais les dialogues manquent de profondeur. Tout est dramatique, glorieux et honorifique… mais creux. On se croirait dans un Tekken dramatique généré par IA avec les mots-clés “glorieux” et “épique”. C'est un peu dur mais bon... Seul cette tournure d'antant pourra sauver la perse au prix du sacrifice de ma noble sagesse.

La musique, en revanche, est un vrai régal. Elle accompagne parfaitement l’image, plongeant le joueur dans des mondes cohérents à chaque changement de zone. Le thème principal est si riche que j’y ai passé des heures au piano sans m’ennuyer une seule fois.

Enfin, malgré la 2D, la profondeur est impressionnante. Chaque zone, aux esthétiques variées, est superbe et cohérente. Les transitions sont fluides, et on oublie rapidement qu’on venait d’une zone totalement différente.

Pour conclure, ce nouveau PoP est un excellent jeu, un des rares qui m’a donné envie de le finir ces dernières années. Le gameplay est solide, l’esthétique convaincante, la difficulté bien équilibrée. Les combats sont un peu répétitifs, mais le backtracking offre une progression intéressante. Le lore manque de substance, mais… au final, le jeu est un vrai plaisir pour les yeux et les mains.

Je garde un très bon souvenir de ce jeu qui m'aura réconcilé avec les gros jeu et la 2D.