Pro Evolution Soccer 2016
6.4
Pro Evolution Soccer 2016

Jeu de Konami (2015PlayStation 4)

PES et FIFA sont deux légendes du jeu vidéo un peu particulières. Impossible de parler de l’une sans mentionner l’autre. Une rivalité qui revient sur les devants de la scène depuis le réveil de l’ancien ISS. Coup de projo sur l’édition 2016 du jeu de foot de Konami.


Fox Engine, nouveau moteur annoncé comme révolutionnaire par Konami ? Check. Communauté ? Check. Sceptiques de toujours qui commencent à voir de l’autre côté de la barrière ? Check. Tous les feux sont aussi verts que les prés digitalisés par la firme japonaise. PES 2016 doit être l’épisode de la maturité. Celui des confirmations, celui du grand renversement.


PES 2016 ne veut pas se suffire à lui même. La licence de Konami a passé trop de temps dans son coin, à subir les quolibets de ses petits camarades. Il est temps de prendre sa revanche, de puiser vers ses sources pour revenir toujours plus fort. Le slogan du jeu est équivoque. « Love The Past, Play The Future ». Littéralement : « Aime le passé, joue le futur ».


Testons plutôt le temps présent. Le suspens est à son comble. En lançant le disque de PES 2016, la tension est étonnamment haute. Ce n’est qu’un jeu, après tout, pourrait-on arguer. Sauf que non. Pour la première fois depuis de nombreuses années, la question n’est plus de savoir comment PES va subir les assauts de FIFA, mais bien comment va-t-il les concurrencer. Réponse ci-dessous.



L’AMOUR EST DANS LE PRÉ



Les premiers essais sont prometteurs, notamment sur l’édition de la Gamescom présentée cet été, sur laquelle Hype Soul vous avait déjà indiqué les premiers signes avant-coureurs d’une petite révolution. Ne manquent plus que les confirmations. On lance vite un match. PSG – Juventus, parfait. Deux équipes aux licences acquises, aux caractères prononcés. Le contexte ? La Ligue des Champions. Konami a conservé les droits des compétitions majeures européennes et mondiales, avec la C1, donc, la Ligue Europa, la Copa Libertadores, entre autres. Un bon point, qui ajoute encore un peu de piment aux ambiances de soirée et compenser l’absence, encore et toujours, des équipes anglaises. Pis encore, seules trois équipes de Bundesliga ont l’honneur de faire leur apparition dans PES 2016. Triste, même si les irréductibles pour trifouiller du côté des données de jeu et profiter de la communauté pour rentrer, à la main, tout le contenu manquant.


Le coup de sifflet est donné, Grégoire Margotton et Darren Tulett sont toujours aux commentaires. Le premier constat est d’ordre graphique. Les centaines de modélisations photo-réalistes annoncées font plus que le boulot. Elles éblouissent. Les stars des grands championnats sont au rendez-vous. On en prend plus dans les yeux que si on défendait à la culotte contre Diego Costa. Surtout, ce qui fait passer les beautés du Fox Engine du statut de détail à élément intégrant du gameplay est la vraie sensation d’identité de chaque joueur. Pas besoin de zoomer un maximum en ralenti pour distinguer les différents artistes. Pogba, Rooney, Reus, tous possèdent leur propre stature, leur style de jeu. Évidemment, ne cherchez pas la même pointure chez Renaud Cohade ou Benjamin Nivet, où les visages sont souvent erratiques, mais l’effort est louable pour les grandes occasions.


A la manière de FIFA l’année dernière, PES a accéléré son jeu pour sa sortie officielle. Toutefois, les amateurs de phases construites ne seront pas lésés puisque l’intelligence artificielle sait se replier et intercepter les relances trop brouillonnes. De même, il faudra souvent multiplier les passes pour progresser plutôt que de foncer tête baissée. Dans un premier temps seulement, puisqu’une fois la foule de gestes techniques maîtrisée, la machine à charrier est lancée. Une fois arrivé devant le but, PES arrive à créer de vraies situations uniques, au contraire d’un FIFA aux mécaniques souvent répétitives. Sur le plan du jeu, donc, il n’y a pas photo : c’est David contre Goliath. Même pour les adeptes de toujours d’EA, la courbe d’apprentissage reste simple à grimper. L’histoire d’une dizaine de matchs, et le pli est pris.


Quelques bonnes pratiques sont à adopter pour faire des terrains de PES 2016 son pré à soi. Le jeu en première intention demande une bonne dose d’anticipation, la faute à des animations très travaillées, mais qui empiètent souvent sur la réactivité des commandes. Pour les adeptes de la découpe, les tacles sont un délice. Profitant d’un arbitre souvent permissif, un mouvement défensif calé dans le tempo saura toutefois être rentable, grâce à une série de gestes glissés dédiés du plus bel effet. En outre, si elle est trop chronophage pour être réglée manuellement lors d’une partie rapide, la possibilité de personnaliser ses formations offensives et défensives est appréciable, si tant est qu’on ne soit pas rebuté par la foule de paramètres modifiables.



LES MAUX SONT SURTOUT HÉRÉDITAIRES



On l’a déjà souligné, pointé du doigt. Malgré tout ce qu’on peut dire, clamer, annoncer, le terrain ne suffit pas. Une équipe devient grande sur le terrain, certes, mais aussi en dehors. Petit à petit, PES comble le gouffre face à FIFA. Si tout n’est pas rose dans cette édition 2016, il y a clairement du mieux. Le mode « MyClub », principal concurrent au succès de FIFA Ultimate Team, se garnit d’améliorations demandées par la communauté. Parmi elles, des échanges facilités et des joueurs ayant la possibilité de progresser. Dommage que le tout soit noyé sous une interface des plus lourdes. Rien de nouveau pour les habitués, mais l’ensemble ne cesse de lasser. Un état de fait qui vaut d’ailleurs pour l’ensemble des menus du jeu, mis à part celui principal, un peu plus travaillé et imagé qu’auparavant.


Rien à dire toutefois sur les mythiques Deviens une Légende, pour cibler un joueur en particulier, ou Ligue des Masters, pour les managers en herbe. Conciliant à chaque fois anciennes configurations, avec les joueurs aléatoires si chers aux puristes, et calquage sur les licences acquises au fil des années (Championnats français, Serie A, championnats sud-américains…), les vieux de la vieille comme les newbies sont servis. Là encore, la profondeur d’immersion de chaque mode est entravée par son interface peu envoûtante.


Encore empreint de quelques petits défauts et d’une certaine lourdeur sur et en dehors du pré, PES 2016 se débarrasse toutefois année après année de ses poids héréditaires. Si le bébé sportif de Konami n’a pas encore fait peau neuve, il se place désormais en concurrent direct de FIFA, sans s’affubler du sobriquet de « prometteur » qu’on lui collait invariablement les années passées, comme à un gamin qui ne sera jamais comme son aîné. Aujourd’hui, dans chacune des simulations, les qualités et les défauts se valent. Aux fans de toujours, ceux frustrés depuis tant d’années, de faire franchir le pas aux irréductibles d’en face.


Hypesoul.com

Hype_Soul
8
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le 17 nov. 2015

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