Proverbs m’a intrigué dès le départ... L’idée de mélanger Démineur autour d’un tableau géant inspiré des Proverbes flamands de Bruegel avait quelque chose d’à la fois absurde et fascinant. On se prend au jeu, on avance doucement, carré par carré, à la recherche de ce petit moment de satisfaction quand une zone se révèle proprement.
C’est méditatif, presque apaisant. Le genre d’expérience qu’on lance sans réfléchir, juste pour faire le vide.
Mais très vite, le charme s’effrite. Parce que derrière le concept malin, il n’y a pas grand-chose d’autre. Pas de narration, pas de rythme, pas même cette tension qu’on trouve parfois dans les puzzles bien construits. Ici, tout repose sur une seule idée répétée à l’infini... Cliquer, observer, partir sur un autre tableau. C’est propre, c’est efficace, mais c’est aussi incroyablement monotone. On a l’impression de travailler sur un projet Excel géant plus que de jouer à un jeu.
Après une vingtaine d’heures, je me suis rendu compte que je n’en retirais pas grand-chose. Ni fierté, ni émotion, ni curiosité. Juste un fond de satisfaction mécanique, comme si j’avais passé du temps à ranger des objets par taille ou par couleur. Alors il est platiné en 20h, puis plus rien de bien spécial...
Le problème, c’est qu’à force de vouloir être zen et contemplatif, Proverbs en devient désincarné. Il ne se passe rien, jamais. On progresse, oui, mais sans joie, sans but réel.
Je comprends pourtant pourquoi certains adorent. C’est le genre de jeu parfait pour se vider la tête, écouter un podcast, ou simplement passer le temps sans stress. Le concept fonctionne, les commandes sont fluides, et la direction artistique avec cette idée de reconstituer une œuvre d’art, est sincèrement jolie. Mais pour moi, ça reste un passe-temps, pas un vrai jeu. Quelque chose qu’on admire pour son idée, mais qu’on oublie aussitôt après avoir refermé la fenêtre.
Proverbs, c’est un peu comme un puzzle dont on aurait oublié la dernière pièce, on voit l’effort, on respecte le travail, mais on ne ressent pas grand-chose.
Sympa, oui, mais creux.