Le Club du Figh... euh, du Punch.

Avoir une bonne idée ne suffit pas. Voilà la très succincte morale qu'un titre comme Punch Club tend à nous prouver tout au long de la dizaine d'heures proposée par cette simulation où l'on guide un pugiliste amateur vers son destin Rockyesque. N'imaginez pas que ce soit un voyage initiatique à la recherche des assassins de votre père où l'on apprend de divers maîtres la sagesse d'une violence codifiée par des règles millénaires. Non. C'est juste une succession sans réelle saveur de séquences où l'on grinde ses muscles pixellisés tout en apprenant ex-nihilo des coups spéciaux que la machine décidera peut-être d'utiliser lors de séquences de combats interchangeables intégralement articulée autour de vos statistiques. Rien de plus. Rien de moins. Un peu comme regarder un Barcode Battler s'affronter lui-même lors d'un tournoi sponsorisé par une marque d'antidépresseurs.

Pas que l'idée soit mauvaise; d'ailleurs. Ce n'est pas le problème. L'amateur éclairé s'imagine pareil concept entre les mains d'une compagnie traditionnellement douée dans ce genre d'exercices. Maxis aurait très aisément pu - du moins, dans le temps - réaliser un chef-d'œuvre sur pareille idée. Human Entertainment aurait su avec une aisance désarmante et toute japonaise en faire l'un de ces classiques méconnus de la question vidéoludique dont les nouvelles générations ignorent l'existence et ça même s'ils se prétendent experts en la matière. Malheureusement... Lazy Bear Games n'est jamais qu'une compagnie autrefois amatrice fondée près de Saint-Pétersbourg dont on a vendu le premier jeu à grands renforts de publicité gratuite sur Twitch.tv.

Quel est le problème? Assurément l'on ne peut en vouloir à une simulation de nous forcer à grinder chaque instant de notre vie les statistiques de notre guerrier moderne au corps aguerri par la thalassothérapie. C'est un peu le but du jeu. L'on peut, par contre, remarquer que le titre a été réalisé par des hommes qui ne semblent pas le moins du monde intéressés par l'idée de transposer une forme de réalisme issu d'une expérience empirique de l'entraînement dans leur titre sur un sportif aux poings d'acier. Vous voulez atteindre vos objectifs sans perdre de temps? Passez quelques semaines à dormir dix minutes par jour. La faim vous tenaille? Pas de problème. Votre épicier du coin sera ravi de vous vendre des pizzas surgelées dont chaque bouchée vous rapprochera d'autant de votre rêve d'être un athlète de compétition. Ce qui est pratique, d'ailleurs, vu que votre protagoniste sans nom semble parfaitement incapable de prendre du poids. Rajoutons à cela des combats où la machine ne vous laisse aucun choix tactique à part celui de choisir entre deux rounds les coups utilisés au hasard de ses lancés de dés et vous obtenez... Punch Club.
Rien de plus. Rien de moins.