Le trésor de Barbarossa ?

Il y a maintenant 5ans de cela, un petit groupe de moddeurs remporta le concours : « Make Something Unreal » avec Red Orchestra: Ostfront 41-45, pour Unreal Tournament 2004. Aujourd'hui ce même groupe s'appelle Tripwire Interactive, un studio qui connait une forte popularité chez les joueurs Pc, grâce à des titres de qualités comme Killing Floor et Red Orchestra, maniant habilement l'exigence, le fun et la simulation ; ce qui a valu ses ailes et sa renommée à Tripwire. Et c'est avec la suite de son premier grand succès que Tripwire souhaite, une fois de plus, imposer son nom dans le Panthéon des Fps.
(A noter que Tripwire a aussi édité The Ball et Dwarfs !?)
Les événements prennent toujours place sur le Front de l'Est, mais sont cette fois-ci, d'avantages centrés sur l'Opération Barbarossa et les environs de la ville de Stalingrad, soit en 1941-42. Vous incarnerez, au choix, un soldat de la Wehrmacht ou de l'Armée Rouge, dans des environnements urbains, plus ou moins ouvert, avec des tanks ou de l'infanterie, divisée en classes.

Les Procès de Moscou.

De nos jours, il n'y a plus de Terreur Stalinienne, le peuple vit en toute quiétude, et les développeurs se laissent aller. Ce qui était inadmissible il y a 10 ans, et devenu une norme : Je parle bien évidemment de la sortie trop précoce des jeux multi-joueurs. Depuis quelques années ce phénomène touche la quasi-totalité des jeux multi-joueurs, de Black Ops en passant par Brink, entrainant des problèmes de toutes sortes. Et Red Orchestra 2: Heroes of Stalingrad n'échappe pas à cette règle, bien au contraire, il en est devenu le maitre.
La liste de bugs est beaucoup trop longue, mais je vais me pencher sur les bugs récurrents, et véritablement handicapants. Tout d'abord les statistiques, qui sont corrompus jusqu'à la moelle : Certaines personne voient leurs niveaux régresser de manière considérable, d'autres voient leurs stats grimper prodigieusement (c'est mon cas), et passent du Lv20 au Lv80 en une partie, avec de stats totalement craquées, des classes Héros (donne des bonus de moral aux joueurs environnants), des armes avec un niveau de maitrise de plus de 20% (voir plus bas) ... Voici un exemple avec mes propres stats :
http://tof.canardpc.com/view/6ed29687-3589-4433-bbe8-a996545d5d7e.jpg
Ce bug peut sembler anodin, mais n'en est pas moins extrêmement dérangeant pour plusieurs points :
-Le premier, c'est qu'il n'y a aucun honneur/satisfaction à avoir la moitié des succès, et des stats abusées sans n'avoir rien fait d'extraordinaire, et ceux en moins de 20heures de jeu. Et c'est rageant de voir ses efforts effacer au cours des parties.
- Le second, c'est que ce bug creuse un écart de puissance entre les bas et hauts niveaux, entre ceux qui joue avec des armes/classes qui n'ont pas de bonus d'expériences, et les autres.
Là, on découvre le premier problème du jeu (qui n'a rien à voir avec les bugs) : C'est le souci de l'équilibrage. Les hauts niveaux possèdent des bonus d'expériences rendant les armes plus maniables, précises ... Et les classes plus résistantes, avec des bonus de vitesse et moral. Dans quelques mois, cet écart se creusera d'avantage, et les bas niveaux devront combattre avec des armes possédant un fort recul, et des classes avec peu de moral contre des hauts niveaux qui possèdent beaucoup trop d'avantages. Certes Red Orchestra est un jeu où la coopération entre joueurs est primordiale, mais un joueur Lv80 avec une Mkb 42 ou une Ppsh-41 (le Mkb 42 est cheaté, soit dit en passant) qui n'a plus de recul et qui se déploie en 1sec, peut aisément vider une salle à lui tout seul, testé et approuvé.
Pour revenir aux bugs : On trouve de nombreux bugs de collisions, si on s'allonge contre un mur, on peut voir à travers. Les grenades peuvent vous faire décoller dans la stratosphère, sans que vous ne subissiez de dégâts (assez rare mais drôle). Il y a des bugs de son, d'ombres portées, de hitbox, le serveur browser à la ramasse, le jeu qui plante encore et encore, l'optimisation en mousse ...
C'est à se demander si Tripwire ne nous à pas vendu la version Beta, surtout quand on voit la vrai Beta qui était « presque » plus stable. Avec le lancement de Red Orchestra 2, Tripwire confirme la norme, et prouve que la précipitation à sortir un jeu avant les blockbusters, n'est pas toujours bonne. Sur ce point, on espère que cet échec correspond au recul des Russes durant l'Ops Barbarossa, repli qui conduira peut-être Tripwire à la victoire.

Les sommets du Kehlsteinhaus.

Attendez ! Ne vous jetez pas par la fenêtre ! Maintenant que la situation sur le désastre des bugs est exposée, on va pouvoir vénérer Tripwire.
Tout d'abord l'ambiance sonore et visuelle est excellente, on retrouve cette ambiance très homérique : Les tirs de mortiers qui atterrissent sur nos têtes, les alliés qui tombent autours de nous, et le chef d'escouade qui gueule : « Prenez la position ennemis », c'est tout simplement excellent. Si l'ambiance général est très réussi, on ressent de la peine pour nos camardes tombés, les affiches de propagande nous rappelle notre combat pour la Mère Partie ... Les doublages (en anglais) le sont moins, et peuvent gâcher l'immersion de jeu, car trop caricaturales et sans finesses, il y a bien une technique pour mettre les voix Russe pour ... euh les Russes, et les voix Allemandes pour les Allemands, mais elle fait systématiquement planter le jeu.
Le gameplay, quand à lui, est plus nerveux et intuitifs, certains pourront bouder le manque de simulation comparée à Red Orchestra 1, les armes on un peu moins de recul, on court plus rapidement et longtemps, et ceux même au début du jeu. Mais on comprend vite le choix de Tripwire de rendre le jeu plus nerveux pour coller aux combats urbains, et rendre le jeu un peu moins frustrant pour les néophytes. Justement ces néophytes pourront être aidés par une campagne didacticiel (qui ne sert qu'à ça), et quelques options tirés de jeux multi plus récents : Comme la killcam, qui indique la dernière position de votre assassin, mais qui mériterait une meilleur utilisation, la coquine faisant souvent des siennes, nous montrant souvent un mur, ou encore quelques gadgets qui ne dénaturent en rien le plaisir de jeu, mais aident les moins expérimentés.
Pour le reste, c'est Red Orchestra, on apprend dans la souffrance, on court dans tout les sens => on meurt, on campe => on se mange l'artillerie, on fait un kill => on est heureux ... Le tout restant, bien entendu, orienté vers la coop pur et dur. Le teamplay est primordial, chaque classe à un rôle précis, du comandant au simple trouffion, tout le monde doit s'épauler pour la victoire, chaque erreur étant fatale. Il ne faut pas oublier que malgré cette histoire de niveau d'expérience, vous incarnez un soldat en pleine cire d'hypoglycémie après la fête du travail.
Pour ce qui est des maps, elles sont de qualités et souvent bien agencées, il y a un jeu de verticalité (cave/étages) et d'horizontalité (pour les tanks et sniper) et laisse différents passages pour attaquer les points, le tout est vivant, avec des affiches de propagandes à tout les coins de rue, les murs en briques, les carcasses de tanks, et certaines maps sont reprises de Ro1, comme Danzig qui est devenu Appartement ... Le seul bémol est (à mon sens) la carte de tank, qui est un vaste désert où l'on s'ennui.
Graphiquement parlant le jeu tient la route, mais techniquement c'est une autre histoire. Il y a un klipping bien moche, certaines textures ne sont pas très folichonnes, et l'optimisation est assez mauvaise.
Pour ce qui est de la musique, on retrouve avec plaisir des thèmes du premier Ro, thèmes qui change en fonction de la situation, pour rendre les assauts beaucoup plus épiques.
Depuis son Nid d'Aigle, Red Orchestra regarde les autres jeux, car il sait qu'il est le maitre en matière de jeux multi-joueurs. Maintenant il attend la riposte de ses concurrents, sortira t-il victorieux ou déchu ? L'avenir nous le dira.

Le Casse Noisettes de Richard Wagner.

Red Orchestra 2: Heroes of Stalingrad à fait des choix risqués. Celui de centrer l'action sur Stalingrad et ses combats urbain, abandonnant la diversité qu'avait Ostfront 41-45 au niveau des armes et des maps, celui d'ouvrir le jeu à un public plus large, ou encore celui de sortir trop précocement afin d'éviter la concurrence.
Si vous avez aimé le premier Red Orchestra, vous aimerez le second. Pour les autres attendez 4/5 mois que tous les problèmes soient réglés, que la communauté entre en action, et voir si Tripwire organisera un suivi de son jeu, mais le studio à déjà annoncé des Maj gratuite, ce qui laisse espérer que de bonnes choses.
Alch1mist
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le 25 sept. 2011

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