Liberté 0.

Bon, bon, bon. Alors, soyons honnête, l'histoire a l'air cool comme ça, non ? Une fille qui peut aller dans la tête des gens et manigouiller dans leurs souvenirs, ça sonne bien ! Surtout depuis Psychonauts, ça marchait mal, c'était casse gueule, mais ça rendait spécialement bien ! J'étais tout motivé. Ah non, j'avais un peu un doute : "Scénario d'Alain Damasio", mais j'y reviendrais après une précision.

Quand j'ai envie d'tuer des gens, en général, je joue à un jeu fait pour ça, avec des flingues, et si possible, aussi, des innocents, je me fiche du reste, n'importe quel cadre me va, Stalingrad, genre, c'est parfait ; courir, se cacher, tirer, se cacher, tirer, tirer, mourir, recommencer... Des fois, j'ai envie de voir des chiffres partout, de jouer une nuit entière, et dans ce cas, je joue à Civ, je lui pardonne tous ces défauts, c'est moche, compliqué, un peu chiant, et puis dur, si dur. Là, j'avais envie d'un jeu avec une histoire cool, de la nouveauté, ça a pu me rendre dur.

Alors voilà, t'as perdu ta mémoire ! Comme ça ? Non, c'est une société du futur où la manipulation, l'échange, le commerce de souvenirs sont monnaie courante, et tout le monde est heureux. Sauf que, oh, non ! Des bas-fonds, des bêtes bizarres : ça cache quelque chose me fait remarquer la voix dans ma tête qui va m'aider à faire la révolution - coucou Alain !

Jusque là, ça va. Mais mon Dieu quel manque de gameplay ! Haan, horrible ! A chaque bonne idée, ils ont trouvé la parade ! Un système de combat à construire soi-même, on te donne des combos, tu mets les effets que tu veux, il faut les débloquer ! Sauf que des coups d'poings qui soignent, les gars... La difficulté vient d'en prendre un coup, au revoir les combats. Et puis des QTE pour les gros méchants, oh, encore.. Pied. Poing. Pied. Gagné. Enfant de quatre ans. Il y avait aussi celle de modifier les mémoires ! Miam ! Miam ? Non, bof, ça manque de sel. Une pauvre séquence à rembobiné, tu modifies deux trois trucs - sur les quoi, quatre, qu'on me propose ? - et voilà. Et y en a que trois dans le jeu ? Bon. Dommage. Et il y a une partie infiltration ! Non, sérieux, c'est la honte, un drône qui vole, un rond autour, ne marche pas dedans. Bon. Et le côté escalade, c'est à la mode ! Mais pour que ça soit pas trop dur, il y a un seul chemin, indiqué avec des lumières jaunes, et on peut pas tomber ! Des lumières jaunes ? Bah oui, parce qu'il y a un seul chemin, toujours, aucun risque de se tromper. Genre, c'est linéaire à l'infini ? Totalement. Une seule manière de gérer les souvenirs, un seul chemin, tout. Même pas, une subtilité ? Des chemins de filous, pour se glisser, éviter les combats ? Non, pas un. Bon. Dommage. Il restait quoi dans ce jeu ?

Ah oui, un scénario !
Pfff, toute cette méchanceté m'a épuisé, je voulais commencer ça par ça, mais ça me semblait trop sec. Je me suis éparpillé et voilà. Mais il est comment le scénario ? Gamin. Sympa, révolutionnaire, à la Lainlain. Avec des twists de partout tout le temps. Et des boucles mémorielles qui bouclent la boucle. Et une fin, mon pote, la honte ! On aurait pu s'arrêter un peu avant ; cinq minutes avant le boss final, franchement, un point de plus, le sept sûr ! Mais quand même, ce boss final, il faudrait jouer juste pour s'en rendre compte ! Mi-rétro, mi-colossal, complètement hors-sujet. Et la conclusion, du coup, vue que la fin d'une histoire pardonnable - mais siiiii gentiiiiille ! - était déjà passée, pire que tout !

Et Paris dans le futur, au fait ? Oh, Paris, tu sais, on te dit des noms, genre La Bastille, et tu vois une Tour Eiffel dans le fond à un moment... J'avais totalement oublié, c'est dire... On dit Néo-Paris, ceci dit.

Mais six ? Bah, oui.