SensCritique a changé. On vous dit tout ici.

Resident Evil 4
8.2
Resident Evil 4

Jeu de M-Two et Capcom (2023PC)

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il est préférable de préciser d’emblée que la version d’origine m’est insupportable. Resident Evil 4 me tombait rapidement des mains à chaque tentative de me lancer dans cette aventure réputée légendaire. Et pour cause, la maniabilité à l’ancienne, qui peuvent participer à son charme j’en conviens, était trop rigide à mon goût, si bien que le moindre combat devenait un calvaire.

Après la sublime refonte de Resident Evil 2 en 2019 et l’honorable remake de Resident Evil 3 en 2020, l’annonce du même procédé appliqué au quatrième épisode me séduisait particulièrement : j’allais enfin pouvoir passer outre l’obstacle de la maniabilité et comprendre par moi-même, manette en main, ce qui a rendu Resident Evil 4 exceptionnel.


Léon Kennedy, que nous avions laissé à Raccoon City à la fin du deuxième épisode a gagné en maturité et a été formé pour devenir un agent d’élite (qui en fait parfois trop, notamment lorsqu’il saute de 10 mètres de haut sans subir de dégât ou qu’il fait des saltos inutiles pendant des cinématiques). Ce dernier est chargé de retrouver et sauver Ashley, la fille du président, qui a été kidnappée par une sorte de secte étrange au fin fond de l’Espagne. Premier élément qui saute aux yeux à chaque fois mais que je ne peux m’empêcher de mentionner : le RE Engine fait toujours des merveilles. La représentation de ce coin paumé est très réussie et s’approche parfois de l’esthétique de Resident Evil VII avec ses forêts aux bois morts et ses matières organiques difficiles à identifier.


Vous le savez sans doute déjà, mais cet épisode est celui qui a fait basculer pleinement (même si la tendance se dessine déjà dans Resident Evil 3) la série du côté du survival-horror à une orientation axée sur l’action. De ce fait, Resident Evil 4 est clairement un jeu « montagne-russe » : il propulse le joueur ou la joueuse dans un enchaînement de situations toutes aussi stressantes, difficiles et mémorables les unes que les autres. Et c’est là sa plus grande force (malgré une séquence tout bonnement catastrophique durant laquelle Ashley et Léon sont traqués par plusieurs catapultes). On réalise rapidement que cette succession d’épreuves ne prendra fin qu’une fois le générique atteint et on passe donc de surprise en surprise en se demandant sans cesse « dans quelle situation l’aventure m’amènera-t-elle ensuite ? », ce qui a pour effet d’écarter toute trace d’ennui.

Alors qu’il fallait absolument utiliser judicieusement les ressources à notre disposition pour survivre auparavant, Resident Evil 4 nous gave de munitions, de pesetas et autres objets utiles. La générosité atteint ici son apogée quand on découvre les nombreuses quêtes secondaires (qui prennent souvent la forme de médaillons à détruire ou d’objets à récolter), mini-jeux (disponibles chez le marchand) et autres modes qui permettent d'étoffer l’expérience une fois l’aventure terminée. Il est traditionnel pour Resident Evil de proposer un New Game + avec des modificateurs pour rendre les nouvelles parties plus amusantes, mais ce quatrième opus offre une quantité impressionnante de contenus supplémentaires.


Mais quid du plus gros défaut de la version d’origine qui accusait son époque ? Bien entendu, il s’agissait du plus grand intérêt de ce remake car les graphismes d'origine sont encore loin d’être laids aujourd’hui. Ne laissons pas planer le suspense : le titre est enfin jouable ! J’ai pu enfin le parcourir d’un bout à l’autre et atteindre le générique de fin ! Les commandes s’inspirent désormais des TPS modernes pour rendre le tout bien plus digeste, mais en plus de cela, les développeurs ont fait attention aux détails en proposant notamment une fonctionnalité permettant de trier automatiquement son inventaire d’une seule pression de joystick pour ceux qui, comme moi, n’ont pas envie de se prendre la tête à faire du rangement.


Ce remake m’aura donc au moins permis de terminer l’aventure Resident Evil 4 dont le rythme haletant et l’inventivité sans cesse renouvelée des situations dans lesquelles il nous plonge s’avère mémorable. Je reste toujours bien plus attaché à Resident Evil 2, VII et Village pour leur orientation purement horrifique, mais cela tient à une question de goût.

Haarrow
6
Écrit par

Créée

le 15 avr. 2025

Critique lue 16 fois

Steven Mahieu

Écrit par

Critique lue 16 fois

D'autres avis sur Resident Evil 4

Resident Evil 4

Resident Evil 4

le 23 mai 2023

Est-ce bien un remake ?

On a eu le remake du premier Resident Evil en 2002 sur Gamecube : Graphiquement c’était une claque, on avait jamais vu un jeu aussi beau à l’époque. Le manoir avait été complètement redesigné,...

Resident Evil 4

Resident Evil 4

le 30 mars 2023

Le révisionnisme vu par Capcom

Resident Evil 4 fait partie de ces jeux qui ont marqué le jeu-vidéo et qui sont des chef-d'oeuvres, n'ayons pas peur des mots. Non pas qu'il soit exempt de défaut, mais non seulement le jeu avait...

Resident Evil 4

Resident Evil 4

le 3 mai 2023

Way

Remake moins pertinent que celui de Resident Evil 2 (mais plus que celui de Dead Space), ce Resident Evil 4 ne m'avait pas franchement convaincu par ses bandes annonces, qui promettaient un ton plus...

Du même critique

Call of Duty: Black Ops Cold War

Call of Duty: Black Ops Cold War

le 29 janv. 2022

Cold War Strikes Back

Que dire de ce Call of Duty: Black Ops Cold War à part que : J’ai essayé le mode Zombies il y a trop longtemps pour pouvoir en parler pertinemment, et je n’y ai joué que deux ou trois fois avant...

The Anacrusis

The Anacrusis

le 30 janv. 2024

The Anicroche

Étant un grand amateur de Left 4 Dead, j'étais content d'apprendre la création de Stray Bombay par un vétéran du jeu de Valve.Quelques années plus tard, soit il y a environ une semaine, j'apprends...

Endling: Extinction is Forever

Endling: Extinction is Forever

le 7 juil. 2023

Post-apo et le renard

Vous êtes-vous déjà demandé comment les renards vivraient l'apocalypse ? Moi non plus, mais Endling: Extinction is Forever répond à cette absurde question. Dans ce titre qui se parcourt en environ...