SensCritique a changé. On vous dit tout ici.

Resident Evil 5
6
Resident Evil 5

Jeu de Capcom (2009Xbox 360)

Même en suivant scrupuleusement les recettes contenues dans "Je cuisine pour moi tout seul : ou... cuisine interne", vous ne pourrez pas obtenir un homard prince Vladimir aussi bon qu'à la table de l'Auberge de l'Ill. Même en lisant 10 fois "Mes plaisirs de cinéphiles" avec 25 millions de dollars à votre disposition, vous ne réaliserez jamais un film aussi génial que Les Affranchis. Pourquoi ? Tout simplement parce que vous n'êtes ni Marc Haeberlin ni Martin Scorsese, parce qu'avoir l'argent et les ingrédients ne suffit pas, parce qu'à un moment donné il faut du talent. Et ça, Capcom ne l'a pas compris avec Resident Evil 5.

Car si RE 5 reprend tous les éléments de l'excellent Resident Evil 4 enrobé d'une mise à jour graphique plutôt réussie, on se retrouve, au final, avec un jeu qui a une tout autre saveur. Un peu comme le Kloug.
Chez Capcom, on n'est pas aveugle, on voit bien qu'aujourd'hui le truc qui marche c'est les jeux avec du coop et un système de couverture. Hop, on les rajoute à Resident Evil histoire de ne pas être accusé de faire piétiner la licence. Oui mais voilà messieurs, vos bonnes idées ont été implantées avec les pieds. Un système d'inventaire débile qui fait passer celui de Resident Evil premier du nom pour un modèle d'ergonomie. Une I.A. en solo complètement à côté de la plaque qui entraine 95% des game over à elle seule (ho tiens un boss, si j'allais me jeter dans ses bras ?). Un système de couverture qui autorise à se planquer derrière certains murs bien spécifiques mais qui interdira de le faire sur un mur exactement identique situé 10 mètres plus loin. La rigidité initiale du gameplay n'en devient alors que plus irritante.

Mais là où l'absence de Shinji Mikami (le papa de la saga) se fait le plus ressentir, c'est dans le level design répétitif et bâclé (on appréciera tout spécialement les temples mayas perdus en plein coeur de l'Afrique) et surtout dans la gestion du rythme et des rebondissements du jeu. Poussif et jamais épique, le jeu enquille les situations de jeu au mieux déjà-vu, au pire complètement crispantes. On rajoute par dessus tout ça des boss tout nazes, un scénario archi-nul, une triple couche de Matrix (10 ans après le buzz, bravo les gars) tendance beauf et on obtient l'un des plus beaux ratages de l'année 2009, si ce n'est pire.

Quel que soit l'angle sous lequel on prend Resident Evil 5, il n'est que déception : un jeu d'action ? OK mais c'est statique et mou. Un jeu d'horreur ? OK mais ça n'effraie ni ne dégoute à aucun moment. Un jeu coop ? OK mais c'est pas comme si le marché était déjà plein de jeux bien meilleurs et bien mieux finis dans le domaine. Un jeu pour les fans de la saga ? OK mais violer la mémoire collective et offrir une conclusion qui se contre-fout du mot "cohérence" n'est pas un bon moyen de respecter les fans.

Un mauvais Resident Evil, un mauvais jeu, un affront, une injure. Monde de merde.

Créée

le 5 mai 2010

Critique lue 2.4K fois

Critique lue 2.4K fois

42
16

D'autres avis sur Resident Evil 5

Resident Evil 5

Resident Evil 5

le 6 mars 2010

Plaisir coupable

Le jeu que tout le monde aime détester, et pourtant, comme disent les jeunes, je surkiffe. Refait une bonne dizaine de fois au moins, de la première partie aux multiples runs pour accumuler points,...

Resident Evil 5

Resident Evil 5

le 22 avr. 2020

L'Afrique se termine au bout de ma matraque.

Eh bien j'avais beau avoir cherché, je n'ai jamais trouvé un jeu qui puisse simuler aussi réalistement des descentes de flics dans les cités, expérience multijoueur qui plus est. Le jeu propose une...

Resident Evil 5

Resident Evil 5

le 16 mai 2010

Tourisme & Exotisme

Petite remise en contexte : la base de cet article est un exposé réalisé en cours sur la politique de représentations dans Resident Evil 5. Afin de mettre en ligne mes recherches pour Sonotown, j'ai...

Du même critique

Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal

Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal

le 27 déc. 2010

John & John Chronicles : Part 10

"- John, tu sais pas qui je viens de voir ? - Non John, qui donc ? - George. - George ? - George. - Ah... et il voulait quoi, un café ? - Non pas ce George là, l'autre George. - Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaah...

Le Bon, la Brute et le Truand

Le Bon, la Brute et le Truand

le 12 déc. 2010

Citizen Kane ? Mon Cul !

Pourquoi ce titre provocateur ? Tout simplement parce que le film de Welles arrive systématiquement en tête de n'importe quel classement des meilleurs films de l'histoire du Cinéma lorsqu'ils sont...

Cowboy Bebop

Cowboy Bebop

le 9 janv. 2011

Doux, dur et dingue

Oubliez tout ce que vous savez sur la japanimation (surtout si vous vous appelez Éric Zemmour), oubliez tout ce que vous savez des dessins-animés en général car "Cowboy Bebop" est une série tout à...