RetroRealms : Halloween – Un hommage qui manque de tranchant

Durée de vie : 1h30 à 2h | Prix : 19,99 € (standalone) / 39,99 € en bundle avec "RetroRealms : Ash Vs. Evil Dead"

À mi-chemin entre l’hommage appuyé et l’exploitation de licence sous stéroïdes nostalgiques, "RetroRealms : Halloween" se présente comme un petit jeu d’action en pixel art centré sur la figure emblématique de Michael Myers. Si la direction artistique et l’ambiance générale parviennent à capter l’essence de la franchise, le reste de la proposition peine à convaincre sur la durée.

Une esthétique irréprochable
Premier bon point : la direction artistique. L’univers du film original est respecté avec soin, du design des personnages aux environnements, en passant par les animations. Le pixel art est de très bonne facture, riche en détails et en références, et contribue à une immersion réussie dans cet univers d’horreur rétro. Côté technique, le jeu tourne parfaitement sur Nintendo Switch, que ce soit en mode docké ou portable. Aucun ralentissement à signaler, et une prise en main immédiate.

La bande-son, quant à elle, accompagne l’action sans fausse note, mais sans éclat non plus. Elle fait le travail mais manque de compositions mémorables. Une ambiance sonore plus marquante aurait pu renforcer l’immersion, notamment dans les phases cauchemardesques.

Un gameplay classique avec une bonne idée sous-exploitée
Le cœur du gameplay repose sur un système d’attaque très basique. Une attaque principale, des compétences à débloquer avec les points gagnés, et la possibilité d’améliorer la vie et la puissance du personnage. Malheureusement, les attaques supplémentaires sont peu utiles, et on revient rapidement à l’attaque de base, efficace dans 90 % des situations.

La mécanique la plus originale du jeu – la possibilité d’alterner entre le monde réel et un monde cauchemardesque – introduit une légère dimension d’exploration. Ce système permet de révéler des chemins cachés, de débloquer des passages, et apporte un peu de variété à l’aventure. Cependant, cette idée, bien que prometteuse, est sous-exploitée et aurait mérité une intégration plus profonde dans la progression et les énigmes.

Le jeu propose aussi quelques collectibles, mais leur présence n’apporte ni récompense concrète, ni plus-value narrative. Quant à la difficulté, elle reste modérée. Seuls les joueurs les plus téméraires, cherchant l’action directe sans précaution, rencontreront un peu de résistance.

Un scénario anecdotique et une durée de vie problématique
L’intrigue, qui met en scène un démon cherchant à enrôler Michael Myers dans son armée pour conquérir le monde, sert de simple prétexte à l’enchaînement de niveaux. L’écriture reste très sommaire, et le récit n’évolue guère tout au long du jeu. Le final, en particulier, manque d’impact et conclut l’aventure de manière précipitée, sans réel climax.

Avec une durée de vie comprise entre 1h30 et 2h selon votre rythme, le jeu se termine bien trop vite. À 19,99 €, le contenu proposé paraît clairement insuffisant. Pire : les autres personnages jouables sont uniquement disponibles via des DLC payants, ce qui alourdit encore un bilan déjà peu généreux.

Conclusion
"RetroRealms: Halloween" est un jeu qui séduit d’abord par son esthétique et son respect de la licence d’origine, mais qui déçoit rapidement par son manque de profondeur, sa durée de vie trop courte et son absence de prise de risque. Les bases étaient là pour en faire un bon titre hommage, mais l’expérience s’avère au final trop légère pour justifier son prix, surtout en l’absence de contenu réellement marquant.

Les + :
• Pixel art soigné et fidèle à l’univers de Halloween
• Ambiance visuelle réussie, entre nostalgie et frissons légers
• Mécanique de bascule entre deux mondes intéressante
• Prise en main immédiate, accessible à tous
• Aucun ralentissement sur Switch, que ce soit en mode docké ou nomade

Les – :
• Scénario bancal
• Final décevant, sans véritable climax
• Gameplay sous-développé, rapidement répétitif
• Attaques secondaires peu utiles
• Collectibles sans intérêt
• Durée de vie très courte (1h30 à 2h)
• Prix élevé au regard du contenu proposé
• Rejouabilité artificielle via des personnages jouables payants
• Direction sonore trop discrète

Note : 5/10