Risen
6.4
Risen

Jeu de Piranha Bytes et Deep Silver (2009PC)

Le studio allemand Piranha Bytes nous a sorti il y a quelques jours la suite spirituelle de son RPG phare : Gothic. Séparé de l'éditeur JoWood qui a aussi gardé le nom de Gothic, c'est sous le titre de Risen que l'on retrouve le studio allemand. Risen se trouve dans un calendrier surchargé en termes de RPG puisque Divinity II et Dragon Age sont sur ses traces. Va-t-il néanmoins tirer son épingle du jeu vis-à-vis de ses concurrents ? Nous ne pouvons encore le dire mais nous pouvons néanmoins affirmer s'il s'agit d'un RPG au classicisme outrancier ou un RPG qui recèle de véritables nouveautés.
Risen - Pyrhana Bytes
Des airs de Gothic 3 ?

Une manière pour Piranha Bytes de nous dire « hého c'est nous les instigateurs de la série Gothic », nous commençons échoué sur une plage après le naufrage du bateau sur lequel vous vous trouviez clandestinement. Ce n'est pas tout à fait comme dans le troisième opus de Gothic mais les similitudes sont frappantes. La ressemblance ne s'arrête pas là, vous êtes un héros sans nom au physique que vous n'avez pas choisi (et qui ne sait pas nager cette fois-ci).
Votre île d'infortune quant à elle recèle bien des mystères qui attirent nombre de personnages mal intentionnés. En effet, d'étranges ruines surgissent du sol, un phénomène qui a attiré une faction nommée l'Inquisition. L'île est d'ailleurs sous leur contrôle, mais pas qu'eux, l'Ordre s'est fait aussi une place et le groupe dissident de Don Esteban tente de reprendre ce qui lui appartenait avant la venue de l'Inquisition. Votre progression se fera en choisissant l'une de ces factions, le mage, le guerrier ou le roublard, voilà comment nous pourrions résumer la situation. Au-delà du scénario aux dialogues plus ou moins bon (et en VF), Risen est un RPG foutrement classique qui utilisent des mécaniques rodées par la série Gothic.
Une carte réduite mais bien fournie.

Exit la course à la carte la plus grande, Piranha Bytes fait l'excellent choix de privilégier la qualité à la quantité, les environnements se laissent admirer surtout que les conditions atmosphériques se montrent sous leur meilleur jour, les orages et les couchers de soleils sont ceux qui auront retenu mon attention. Bien sûr il arrivera ponctuellement de discuter les goûts artistiques des développeurs, surtout au niveau des personnages humains dont les visages ont régulièrement été fait au râteau et à la truelle. Après plusieurs heures de jeu, vous trouverez probablement l'île vraiment très petite, trop petite mais chaque lieu est unique, vous ne tomberez jamais sur un clone de donjon (il faut dire qu'il y en a trois) mais la forêt est elle aussi capable de vous donner l'illusion que le l'endroit est unique.
Avec son univers dense et riche, Risen sait mettre en avant une multitude de quêtes à remplir, qu'elles soient données directement par les PNJ éparpillés essentiellement sur trois zones : le Monastère, le camp des rebelles et le port Faranga, ou bien par votre propre soif d'aventures en allant fouiner les quelques grottes, donjons, et autres temples qui ont récemment poussé comme des champignons. La trentaine d'heures arrive vite et les perfectionnistes qui veulent jouer dans plusieurs factions doubleront aisément cette durée.

Votre temps de jeu se répartira sur diverses activités déjà présentes dans Gothic 3, la cueillette qui nous amène en général à l'alchimie, quelques activités artisanales comme la forge, la cuisine ou l'orfèvrerie. Très classiquement, les quêtes, les combats et même les dialogues améliorent votre niveau et permettent au fil du temps d'améliorer vos compétences qui feront de votre héros un mage hors-pair ou un guerrier téméraire. Les combats ressemblent toujours à ceux de Gothic 3 mais sont désormais plus intéressant grâce à un système d'esquives. Toutefois, une meute de loups sera un vrai danger pour vous comme cela pouvait l'être dans Gothic 3, si vous ne voulez pas recharger votre partie trop régulièrement il faudra avoir conscience de vos capacités et de celles de vos adversaires si vous ne voulez pas finir en plat pour leur dîner. Risen ne propose pas de leveling sur les animaux, en d'autres termes, après plusieurs heures de jeu, un vautour marin que vous redoutiez auparavant sera désormais un bon moyen de gagner des points sans se faire mal. Toutefois, les points d'expérience obtenus par ces différents animaux étonnent et nous blasent parfois, un sanglier, bien plus difficile à abattre qu'un jeune rat venimeux nous permet d'engranger seulement dix points de plus. Vous sentirez souvent cette frustration après un combat avec une forte impression que vos potions auraient pu servir pour autre chose et que la récompense est bien maigre.
Un peu de vie dans ce monde de brutes.

L'intelligence artificielle sans être la panacée est capable de belles choses, il ne sera pas rare de voir vos adversaires tenter de vous contourner, c'est le cas des loups, mais outre l'aspect tactique, c'est dans la vie de tous les jours que le bestiaire saura vous bluffer. Tel le sanglier qui se roule dans la boue ou la créature qui tente de vous intimider plutôt que de se lancer sans raison dans un combat à mort. Cependant, ces comportements sont vites limités, ils sont une innovation que l'on devrait voir se développer dans le futur. Il faut dire aussi que Risen n'a pas mis toutes ses chances de son côté pour le coup, le bestiaire, à l'exception de la vache, du cochon et de la poule, est agressif au possible, n'imaginez pas croiser de quelconques bêtes peureuses dans Risen.
Les règles de vie sont présentes dans Risen, le vol et le meurtre y sont proscrits et inutile de dire que c'est l'autre qui a commencé, votre mensonge ne prendra pas. Alors pour éviter tout blocage dans la quête principale du jeu, un sort vous permettra de corriger vos erreurs ce qui finalement, réduit les conséquences de vos actes. Conséquences déjà bien amputées par un environnement moins enclin à se transformer sous vos yeux comme cela pouvait être le cas dans Gothic 3 et encore mieux, dans The Witcher.

Mais nous restons dans un monde de brutes et pour survivre, vous choisirez entre différents types d'armes, contondantes ou tranchantes. L'arc sait aussi faire ses preuves et la magie n'est pas en reste. Si le nombre de sorts est assez faible, il est suffisamment varié pour ne pas lasser, surtout que vos pouvoirs seront régulièrement mis à contribution dans des environnements où foisonnent pièges mortels, passages secrets et boutons planqués.
This is the Risen of the night.

Entre un cycle jour/nuit peu influant ou le temps qui ne passe pas alors que l'on va dormir (et c'était pourtant le cas dans Gothic 3 !), entre des scripts parfois étranges et une optimisation qui ne mérite pas toujours des éloges, Risen n'est pas parfait et souffre de quelques incohérences. Comme pour tous les RPG aux cartes gigantesques, les collisions et le pathfinding sont parfois hasardeux. Enfin, il sera difficile de choisir entre la pitié ou le rire lorsque notre héros saute. Plus généralement, il arrive fréquemment que les animations ne soient pas particulièrement agréables et la modélisation de certains personnages peut s'avérer assez déroutant. La possibilité de porter tout ce qu'on veut sans contrainte de poids n'est pas non plus l'excellence du jeu de rôle.
Si l'on fait abstraction de ses petits défauts, Risen est un très bon jeu au scénario cohérent et à l'univers intéressant, avec des environnements aux panoramas splendides, un bestiaire à l'IA plus ou moins complexe et surtout, Risen ne souffre pas de bugs qui vous ferez balancer votre clavier par la fenêtre. Mais il faut bien avouer que Risen ne se mouille pas trop en termes d'innovation et Piranha Bytes reste cantonné dans les mécanismes qu'il connaît faisant de Risen un jeu qui continuera à plaire aux joueurs de Gothic et aux purs et durs, les casuals se plaindront encore et toujours d'une trop grande difficulté.
pathfinding
8
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le 10 oct. 2010

Critique lue 607 fois

2 j'aime

pathfinding

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