Quand je serai grand je veux mourir dans un donjon, comme mon père ! Et mon grand-père, et mon arriè
Les Rogue-like font partie des jeux les plus grisants à jouer, mais également les plus frustrants. Autant une partie vous apporte sentiment de puissance et de danger, autant recommencer quand on vient de perdre un personnage bien avancé ça fout les glandes sévère. Rogue Legacy et son concept de "Rogue-lite" tente de trouver le moyen terme, et y parvient plutôt bien.
Dans Rogue Legacy, vous n'incarnez pas un personnage, mais une famille, partant à l'assaut d'un donjon. Au cas très probable où vous rencontreriez la mort, pas de panique : un héritier sera désigné afin de perpétuer votre nom et de poursuivre votre quête. Et un autre le suivra. Et encore un. Et encore un...
Ce concept d'héritage, central dans le jeu, implique plusieurs choses : d'une part, toutes les possessions de votre ancêtre déchu, c'est-à-dire vous lors de la précédente partie, vous sont léguées, à savoir évidemment l'argent récolté dans le donjon, mais également un manoir que vous pouvez améliorer afin de recevoir des bonus, mais également l'équipement de votre aïeul. Ca, c'est pour la partie "héritage". Mais qui dit héritage dit héritier, forcément. L'héritier, c'est un individu, avec ses forces et ses faiblesses, donc différent de son prédécesseur. À vous de tirer parti de cela. L'un a des troubles digestifs, l'autre est daltonien, un autre encore est gay (oui, ça change rien au gameplay, c'est juste pour le trip), un autre a le vertige, mais ils peuvent aussi être particulièrement intelligent, extrêmement forts, nains ou géants, etc. Chaque héritage vous demandera de choisir entre trois héritiers, à vous de choisir le meilleur... ou le moins mauvais. Tout en tenant compte des classes et de leurs atouts, du paladin capable de bloquer les attaques au barbare qui annule les projectiles et repousse les ennemis en passant par le ninja et sa technique de substitution ou même le "Spellsword" qui utilise une épée magique drainant le mana de son adversaire. Et j'en passe beaucoup, là. Tout ça dans un gameplay metroidvania particulièrement punitif dans un donjon généré procéduralement.
Sur le papier, ça déboite sa maman. J'avais découvert ce jeu il y a un gros bout de temps déjà, grâce à la chronique d'At0mium, et j'ai immédiatement accroché, rêvant de mettre la main sur ce qui était devenu mon nouveau Graal. Je me suis fait violence pendant des mois, me retenant de l'acheter, espérant un bundle. L'ayant enfin acquis, j'ai eu beaucoup de mal à m'en défaire tant il est addictif. Arrivé au bout de mon premier run (il me reste le new game + et les "super boss" à faire), je m'avoue conquis.
Oui. Mais non. Je dois également m'avouer un peu déçu. Pourquoi ça, me demanderez-vous ? Parce que Rogue Legacy, comparativement à son concept génial, fait l'effet d'une démo. Le donjon, bien que généré procéduralement, est petit (seulement 4 environnements à parcourir contenant chacun entre 10 et 20 salles à vue de nez), la progression finit par devenir excessivement linéaire et monotone, puisqu'en fait vous ne faites que farmer et leveller jusqu'à être assez fort pour flinguer les boss, et même le choix d'héritier se trouve bien trop limité. Parmi les trois (puis six) héritiers que vous pourrez choisir, vous apprendrez vite à éviter certains traits bien trop handicapants ou simplement nuisant au confort de jeu, comme le vertigo ou les trucs comme le daltonisme, la myopie, la presbytie ou la "nostalgie" (ces effets, en plus d'être pénibles, causent parfois des ralentissements au jeu, un comble pour quelque chose d'aussi simpliste graphiquement). De plus, je suis convaincu qu'il y avait moyen d'enrichir l'expérience, parce que dans les faits ce sont toujours les mêmes choses qui reviennent. Le plaisir de jeu s'émousse progressivement au lieu d'augmenter au fil des découvertes.
Donc, Rogue Legacy ? Excellente pioche. Mais n'en attendez pas non plus la Lune.